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Séquencer l'ADN des donneurs de sperme?

Séquencer l'ADN des donneurs de sperme, ainsi que celui des receveuses, pour pouvoir prédire quelle combinaison génétique "parentale" aboutira plus probablement à un "enfant sain". C'est le projet d'une compagnie américaine, GenePeeks, qui s'est assurée déjà de 3 millions de dollars de fonds pour se lancer.
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Séquencer l'ADN des donneurs de sperme, ainsi que celui des receveuses, pour pouvoir prédire quelle combinaison génétique "parentale" aboutira plus probablement à un "enfant sain". C'est le projet d'une compagnie américaine, GenePeeks, qui s'est assurée déjà de 3 millions de dollars de fonds pour se lancer. 100.000 variants génomiques individuels pourraient être explorés ainsi par génome, avec options de choix de meilleur donneur potentiel d'ADN, et de ce fait de sperme, pour une receveuse (1).

Les tests génétiques pour les donneurs existaient déjà pour quelques affections, comme la mucoviscidose (2,3) ou certaines maladies génétiques sévères, et pour les receveuses, pouvaient également être proposé. Le choix des donneurs, aussi, existait dans certains centres, sur la base de critères de ressemblance ethniques, par exemple, ou autres caractéristiques individuelles. Mais l'analyse génétique qui se verrait maintenant proposée, sur extrapolation des combinaisons génétiques de donneurs potentiels, les moins délétères pour le futur enfant de la receveuse, ça ne se faisait pas encore.

Une option pour la femme, d'un choix de donneur de sperme (donc d'ADN), sur des critères "futur enfant sain"? Malsain ou non? Acceptable ou une porte ouverte sur la sélection génétique du meilleur?

Micah Baldwin via Flickr

On peut concevoir qu'éviter ou non le risque d'avoir un enfant avec une maladie génétique grave, lors d'un don de sperme, soit un choix possible. On peut par ailleurs se dire que ça ne se fait pas, dans un projet reproductif à deux, alors pourquoi là? Du business?

En fait, la co-fondatrice de cette compagnie a vécu cela: un enfant avec une maladie génétique par transmission récessive (croisement d'une mutation chez elle, en porteuse saine, et de celle d'un donneur, en porteur sain), après don de sperme. Et sa motivation: que ça n'arrive pas à d'autres. Mais la compagnie annonce vouloir se pencher, par la suite, sur des maladies complexes, comme par exemple l'autisme, le diabète, ou autres maladies chroniques, pour lesquelles la génétique, ou ce qu'on en connait, n'est pas encore suffisante pour en prédire la survenue: facteurs environnementaux, vie intra-utérine, modifications épigénétiques, entre autres, participent certainement au développement de ces affections hétérogènes.

Et tout ce que les variations génétiques ne peuvent prédire, les combinaisons pour lesquelles on n'a pas le moyen de savoir, celles avec lesquelles on cohabite, celles qui ne concernent que l'individu et ne sont pas héritées. C'est là penser l'enfant sur un choix, celui de vouloir éviter le hasard, qui pourrait faire imaginer, à tort, que rien ne peut arriver, puisque tout semble génétiquement contrôlé.

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(1) Couzin-Frankel, Science, 2012

(2) Sims et al., Fertil Steril, 2010

(3) ASRM and SART Practice Committees, Fertil Steril, 2012

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