Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pourquoi l'immigration est-elle absente de cette élection?

Il est clair que cette campagne électorale, aussi longue soit-elle, se distingue par le manque de considération de la problématique de l'immigration.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le Canada vit en ce moment une campagne élection fédérale longue de 78 jours, dans une période économique proche de la récession.

Mais cette élection relève une autre dimension, la plus honteuse de son histoire, avec l'absence de débat sur les enjeux de l'immigration. Car l'immigration n'a jamais été mise aux oubliettes par toute la classe politique confondue, bien que cette attitude est renforcée par le silence des communautés culturelles totalement déconnectées de la vie politique.

Il est clair que cette campagne électorale, aussi longue soit-elle, se distingue par le manque de considération de la problématique de l'immigration au plan national et international.

En effet, ce constat s'adresse à tous les partis en competition, notamment le Parti libéral du Canada (PLC) de Justin Trudeau, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de Thomas Mulcair, le Parti conservateur (PCC) de Stephen Harper et le Bloc québécois (BQ) de Gilles Duceppe.

Ainsi, d'où provient ce double paradoxe entre les femmes et les hommes politiques qui sont à la conquête de l'électorat des minorités visibles, alors que personne ne se préocupe de faire de l'immigration un enjeu de campagne? Analyse.

L'importance stratégique de l'immigration dans cette élection

Les communautés culturelles ne comprennent pas l'importance stratégique de l'immigration dans ce pays. C'est la raison pour laquelle personne n'a été en mesure de dénoncer le mimétisme absolu des chefs de partis sur les enjeux de l'immigration pendant les quatre premières semaines de campagne électorale.

Pourtant nous sommes dans un pays où l'immigration constitue un enjeu important pour trois raisons. Premièrement, l'immigration aurait pu être le noyau des débats, car face aux phénomènes tels que le ralentissement des naissances et le vieillissement de la population, conséquences directes des politiques de planification familiale, le Canada ne pourra maintenir la vitalité de sa croissance économique et la dynamique de sa population active que par une immigration intelligente. L'Histoire a demontré que les peuples qui ont une bonne politique d'immigration ont toujours été en avance dans toutes les découvertes de l'humanité.

Deuxièmement, le contexte national de l'immigration, caractérisé par le taux de chômage le plus élevé chez les minorités visibles, exige l'engagement de la classe politique pour mettre en place des politiques d'intégration socioéconomique à travers des programmes de formation et d'accompagnement professionnel.

Troisièmement, la dimension insécuritaire de la communauté internationale liée aux menaces terroristes oblige les femmes et les hommes politiques à se doter d'une vision claire, capable de prévenir, de dissuader et d'agir contre certains citoyens canadiens qui sont candidats au djihad au nom de l'État Islamique.

La démobilisation des communautés culturelles

Les communautés culturelles ont une part de responsabilité, car leurs manque d'intérêt dans le domaine politique renforce la classe politique dans son choix délibéré d'écarter les thèmes de l'immigration pendant la campagne fédérale.

Dans toutes les grandes démocraties, l'Histoire démontre que les hommes politiques ne craignent que les peuples mobilisés. Il est évident qu'il existe des facteurs de pauvreté qui expliquent le souci permanent de s'occuper des besoins primaires, notamment le loyer de sa famille, la nourriture et l'habillement de ses enfants, bref, trouver un emploi afin de mettre sa famille à l'abri des besoins de première nécessité. Mais une telle préoccupation, aussi importante soit-elle, ne doit pas se faire au détriment de la politique, d'où la nécessité de l'équilibre entre les obligations familiales et l'engagement citoyen.

L'avenir des enfants a toujours pesé dans le choix définitif des parents d'immigrer, donc il ne faut pas gaspiller cet espoir. En d'autres termes, le refus de s'engager en politique est une façon de laisser les autres décider de notre sort, ce qui peut avor des conséquences incalculables pour nous et nos enfants.

La mobilisation médiatique

Les médias, qu'ils soient publics ou privés, doivent saisir de l'affaire pour dénoncer ce silence délibéré des chefs des differents partis politiques durant un mois de campagne électorale déséquilibrée. En effet, le devoir incombe aux médias de participer à la formation et à l'éducation citoyenne afin que l'opinion publique soit sensible à la prise en charge de la problématique de l'immigration par la classe politique.

En d'autres termes, le seul moyen de parvenir à cet objectif consiste à donner de la parole aux communautés culturelles dans diverses émissions, pour non seulement éduquer les personnalités politiques sur l'importance de débattre des enjeux de l'immigration, mais aussi pour inciter les minorités visibles à l'engagement politique.

L'absence de solidarité à l'égard des immigrants

L'attidude du Canada face aux drames de l'immigration est inacceptable. Ottawa, à l'image de sa politique étrangère, a failli à son devoir de solidarité avec les personnes nécessiteuses.

Par exemple, la voix canadienne est très faible vis-à-vis la crise de l'immigration dans la mer Méditerranée. Incidemment, ce malheur s'est soldé par la mort de milliers de personnes - dont les principales victimes sont les femmes, les enfants et les personnes âgées - à cause des guerres civiles et de la pauvreté extrême, qui pousse désespérément des jeunes dans des embarcations de fortune pour tenter de rejoindre l'Europe.

Reprendre la main avant qu'il ne soit trop tard

L'immobilisme est un acte nuisible pour chaque communauté. Donc, il est temps d'évoluer vers un changement effectif dans une attitude volontariste pour une adhésion variée à l'intérieur des partis politiques de leur choix. Cette élection est une occasion de faire entendre notre voix avant qu'il ne soit trop tard. Ainsi, la responsabilité nous incombe d'abord et avant tout pour demeurer en tête de pont de l'élan populaire pour une révolution pacifique des idées porteuses de nouveaux projets capables de stimuler nos rêves et notre capacité de les réaliser.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Chinois (non spécifié)

Les 25 langues les plus parlées à la maison par les immigrants au Canada (2013)

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.