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Arrêtez de frapper sur nos enfants, c'est peut-être le vôtre!

Je n'en reviens pas. Tout simplement pas. Je regardais les images de la manifestation hier soir en direct à CUTV, et ce que je voyais, c'était une foule pacifique. Tout se passait bien. Et voilà que sur Twitter, le SPVM se met à parler de casseurs. Et tout à coup, sur CUTV, je vois la police charger les manifestants, sans raison apparente.
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Je n'en reviens pas. Tout simplement pas. Je regardais les images de la manifestation hier soir en direct à CUTV, et ce que je voyais, c'était une foule pacifique. Tout se passait bien. Et voilà que sur Twitter, le SPVM se met à parler de casseurs. Et tout à coup, sur CUTV, je vois la police charger les manifestants, sans raison apparente.

Oui, il y a peut-être eu de la casse. Isolée. Alors, pourquoi s'en prendre à la foule pacifique plutôt qu'aux individus malintentionnés? Pourquoi stigmatiser un mouvement en entier, poivrer des journalistes - le cameraman de CUTV l'a été en direct - pour une infime minorité? Pourquoi provoquer à ce point dans une situation déjà si tendue? Pour manipuler l'opinion publique?

Et là où j'en revenais encore moins, c'était en lisant les tweets de certains de mes concitoyens, qui appelaient à frapper encore plus fort:

«@SPVM Pourquoi n'utilisez-vous pas les camions de pompiers, pour arroser tout ça? Ça se fait partout ailleurs!!! C'est très efficace!»

«Je paye des impôts au Fédéral, elle est où l'armée calice??»

Quand je lis de tels commentaires, je me demande si leurs auteurs ont vraiment réfléchi à ce qu'ils prônent. Veulent-ils vraiment vivre dans une telle société? Ont-ils envie de vivre comme en Amérique latine, dans des villas clôturées et protégées par des gardes armées, parce qu'on a tant écrasé les pauvres qu'on est maintenant effrayé de leur colère plus que centenaire? Sont-ils prêts à accepter qu'on menotte des enfants de six ans dans les écoles «pour leur propre sécurité» quand ils sont en crise, comme on l'a vu aux États-Unis la semaine passée? Veulent-ils vraiment d'un état policier?

On ne peut pas continuer d'ignorer toute une frange de la population sous prétexte qu'on n'est pas d'accord avec son point de vue. Le Québec est un havre de paix sociale, où la culture du consensus a toujours su nous assurer un climat serein, reconnu à l'échelle internationale. Et pour entretenir le consensus, il faut écouter. Se parler. Discuter. Négocier.

Ce qu'a fait le premier ministre vendredi en se moquant du mouvement étudiant, ce qu'a fait la ministre Beauchamp hier en rompant les négociations sous un prétexte bidon, c'est de mettre le feu aux poudres. C'est d'entretenir un conflit qui dure depuis déjà trop longtemps. Une situation sociale explosive rarement, sinon jamais vue au Québec. Sur une question pourtant somme toute facile à régler. Ce n'est pas la Crise d'octobre, là!

Alors, de grâce, concitoyens, que vous soyez pour ou contre la hausse, intimez le gouvernement Charest à négocier! Ne vous tournez pas contre vos propres concitoyens, qui ne veulent qu'être entendus et sont simplement à bout d'être traités comme des nuisances publiques. Imaginez que ce soit vous qui vouliez être entendu et qu'on s'entête à vous repousser à coups de boucliers depuis deux mois.

Nous sommes en train d'écraser notre avenir! Ce sont ces jeunes qui paieront pour nos soins de santé dans quelques années, alors que le nombre de retraités montera en flèches et que nos hôpitaux déborderont. Ce sont eux qui rembourseront la lourde dette léguée par les générations antérieures. Donnons-leur une voix au chapitre!

Et Monsieur Charest, je vous en prie, rangez votre ego et prenez vos responsabilités!

Les manifs du 26 avril

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