Le mononcle
Après avoir provoqué une levée de boucliers lundi en s'attaquant à la paresse des jeunes d'aujourd'hui, François Legault s'est une fois de plus rétracté mardi matin pour dire que c'était en fait la faute des parents, qui n'avaient pas su inculquer la culture de l'effort à leurs enfants. Est-il un exemple en la matière?
Tweet publié le 21 juillet à 15:18
Legault base-t-il son programme politique sur des impressions personnelles? On aurait tendance à le croire quand on lit Jean-François Lisée, qui nous démontre que Legault a tout faux : «S'il y a un lieu en Occident où les jeunes font une compétition féroce aux meilleurs asiatiques, c'est le Québec», et encore Pierre Luc Brisson qui explique, sur son blogue du Huffington Post Québec, que les jeunes d'aujourd'hui travaillent plus que les jeunes d'hier.
Ces propos ne sont pas étonnants de la part d'un «mononcle» qui trouve que le cégep est «une maudite belle place pour apprendre à fumer de la drogue et à décrocher». On lui rappelle que Socrate disait lui-même que «nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge». En 2012, on serait prêt à passer à un autre discours.
L'ex-souverainiste
François Legault n'en est pas à sa première contradiction. À la base même de la CAQ, on retrouve son renoncement à la souveraineté. Il avançait même cette semaine qu'en cas de référendum, il ne voterait pas oui, car il croyait que l'indépendance du Québec serait «dommageable». Conteste-t-il maintenant ses propres conclusions de 2005 de même que celles de l'Institut Fraser? Je lui ai posé la question sur Twitter à quatre reprises. Il n'a pas répondu.
En 2007, M. Legault disait: «Il y a toujours des gens, lorsqu'ils voient des tendances, qui les suivent et pilent un peu sur ce qui les a passionnés toute leur vie. Je trouve ça dommage.» Moi aussi.
La solution?
Dans le National Post du 8 juin 2011, François Legault disait que le prochain gouvernement devrait avoir un mandat clair, qu'il devrait faire les changements sans se soucier des sondages, sans se soucier de la réaction de la population. Après 9 ans de règne libéral, après les événements du printemps érable, après la loi 78, les citoyens du Québec ont pourtant soif d'être écoutés, et d'être entendus.
La CAQ ne propose rien pour mettre fin à la grogne étudiante. Et, comme le soulignait le chroniqueur politique de La Presse, Vincent Marissal, lundi, Legault veut tout brasser: «Montréal, syndicats des enseignants, commissions scolaires, professionnels de la santé, fonction publique...» Passer d'une grève étudiante à une contestation généralisée? Bof.