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L'art de la tromperie selon Jean Charest

Monsieur Charest s'acharne sur l'opposition péquiste parce qu'elle porte le carré rouge. En clair, il se sert du conflit pour le tourner à son avantage. Il entretient un conflit qui dure depuis des semaines, un conflit qu'il a pratiquement créé de toutes pièces. Il tente de diviser la population, de la liguer contre un mouvement historique aux revendications tout à fait valables.
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Yvon Roy

On va s'entendre là-dessus en partant: le carré rouge symbolise un mouvement étudiant pacifique qui prône l'accessibilité aux études, l'équité, la justice sociale et l'importance de l'éducation. Absolument rien à voir avec la violence, dont tout le monde qui le porte s'est dissocié clairement. Prétendre le contraire, comme le fait le premier ministre, c'est de s'en prendre à une bonne partie de la population qui porte fièrement le carré rouge en soutien à une cause juste. Prétendre le contraire, c'est de faire preuve de mesquinerie. Du Jean Charest à l'état pur.

Monsieur Charest s'acharne sur l'opposition péquiste parce qu'elle porte le carré rouge. En clair, il se sert du conflit pour le tourner à son avantage. Il entretient un conflit qui dure depuis des semaines, un conflit qu'il a pratiquement créé de toutes pièces. Il tente de diviser la population, de la liguer contre un mouvement historique aux revendications tout à fait valables. Un mouvement pacifique qui manifeste nuit et jour depuis 12 semaines, acharné, et dans lequel la violence n'a dans les faits surgi qu'à de très rares occasions, démesurément couvertes par les grands médias.

Pour reprendre les mots de notre cher premier ministre, je qualifierais son attitude d'«ignoble et grotesque». Il ne prend aucune mesure pour régler la crise. Elle est où, votre solution, Monsieur Charest? Proposer une hausse de la hausse au bout de 11 semaines et ne rien faire de plus, prétextant que vous avez fait votre bout de chemin? Laisser les injonctions se multiplier? Régler le tout en élections «d'ici un an», comme le propose le ministre Bachand. Et on fait quoi en attendant?

Quand Pauline Marois soutient que les injonctions ne sont pas la solution au problème, elle a tout à fait raison. Et ça n'a rien du tout à voir avec le fait de ne pas respecter le système judiciaire. Au contraire! C'est justement pour conserver l'intégrité de ce système qu'il importe d'apporter une solution de fond au problème. Car on le voit bien, les institutions ont bien du mal à faire respecter les injonctions. De telles décisions ne font qu'exacerber les tensions entre les deux parties, qui se braquent et finiront pas se radicaliser.

On ne peut pas étudier protégés par des cordons policiers. Les établissements d'enseignement le répètent tous les jours : ce n'est tout simplement pas un climat propice à l'apprentissage. Et si les injonctions ne peuvent être respectées, eh bien c'est là qu'on envoie un bien mauvais message quant à la force de notre système judiciaire. De toute façon, s'agit-il là d'une solution viable? Le climat actuel est intenable!

Le premier ministre est le seul responsable de la crise qui sévit. Par son arrogance et son intransigeance, il a transformé une simple revendication en véritable crise sociale. Par son style inspiré de Machiavel, il tente de faire oublier ses liens avec la mafia, la liquidation à rabais de nos ressources naturelles et la corruption de son gouvernement par le détournement de l'opinion publique.

Mais qu'attendre de plus d'un premier ministre dont le livre de chevet est L'Art de la guerre? «Toute guerre est fondée sur la tromperie.», peut-on y lire. Citoyens, je vous en prie, ne soyez pas dupes.

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