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Le développement durable n'est pas une option

Le développement durable n'est pas une mode, ni une tendance, mais bel et bien une nécessité. En la matière, le Canada doit et peut faire mieux.
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En 1992, le Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro consolide la vision de développement durable sur la base de trois piliers indissociables qui sont la croissance économique, l'équité sociale et la santé environnementale. Pour favoriser un "développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs" - Rapport Bruntland 1987 - toutes démarches et initiatives de développement, dans tous secteurs et domaines confondus devraient inclure ces trois dimensions et s'inscrire dans la durée ainsi que dans la démocratie. Notons que depuis 2010, grâce à la voix de l'UNESCO entre autres, la culture est incluse comme quatrième pilier du développement durable.

Le développement durable n'est pas une mode, ni une tendance, mais bel et bien une nécessité. À l'échelle planétaire, on observe une démographie exponentielle, des villes qui s'étendent constamment, des quantités de déchets en augmentation constante, des écosystèmes détraqués, des écarts de richesses toujours plus importants entre le Nord et le Sud, une Terre dont les ressources s'épuisent, des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents... ceux-ci sont des preuves d'un dysfonctionnement généré pas notre mode de développement actuel, la pression des activités humaines sur la planète est évidente.

À titre d'exemple, le 8 août dernier, l'humanité est entrée dans son déficit écologique annuel, ayant épuisé plus de ressources que la Terre n'a pu en renouveler cette année, selon le Global Footprint Network. « Alors que la population mondiale et la consommation croissent sans cesse, nous émettons plus de CO2 dans l'atmosphère qu'arrivent à en absorber nos océans et nos forêts, et nous épuisons les pêcheries et exploitons les forêts plus rapidement qu'elles ne se régénèrent ». D'ailleurs, au niveau mondial, le Canada a la 4e plus grande empreinte écologique par habitant et est en 12e place concernant l'empreinte écologique totale.

Le Canada doit et peut faire mieux. Cependant, depuis l'arrivée du gouvernement conservateur en 2006, le Canada fait office de mauvais élève au niveau des Nations-Unis au regard des engagements de lutte aux changements climatiques. Outre la diminution des cibles de réductions de gaz à effet de serre (GES), le gouvernement Harper s'est retiré des pays signataires du protocole de Kyoto. Or, il semble que «les cibles actuelles du gouvernement Trudeau seront celles établies par le gouvernement Harper - que la ministre McKenna avait décrites comme étant un plancher, et non un plafond, lors de la conférence de Paris en 2015».

Dans ce contexte, nous ne pouvons qu'être perplexes dans l'atteinte de ces objectifs d'ici 2030 surtout en l'absence de volonté claire de réglementer les émissions de CO2 de l'industrie pétrolière et gazière , même s'il s'agit de la principale source d'augmentation des gaz à effet de serre au pays.

Et pourtant la rentabilité économique, sociale et environnementale des actions en faveur du développement durable est bien réelle et une grande partie de la société civile y croit et n'hésite pas à innover en ce sens. Le rapport provincial, du ministère du Développement économique -de l'Innovation et de l'Exportation, intitulé Le développement durable au profit de la performance, nous en fait la démonstration.

L'énergie propre et durable fait plus que de simplement réduire les risques des changements climatiques, elle apporte de nouveaux emplois, des revenus d'investissements et une compétitivité accrue.

En 2014, accompagnée de mes collègues néo-démocrates Peter Julian et François Choquette, j'ai organisé un forum national sur l'énergie et l'industrie propres, qui a accueilli près de 150 personnes. Économistes, politiciens, environnementalistes et entrepreneurs ont ainsi pu réfléchir à des actions concrètes autant pour le gouvernement que pour les entreprises afin de réduire l'empreinte écologique humaine, tout en continuant à stimuler l'économie. En effet, l'industrie mondiale de l'énergie verte est un secteur qui générera près de 3 billions de dollars par an en 2020.

À titre d'exemple, selon un rapport de l'organisme Clean Energy Canada, le secteur canadien des énergies renouvelables a connu une forte croissance depuis 2009 avec environ 25 milliards de dollars investis et une progression de 37 % de l'emploi. En 2012 plus 23 700 personnes travaillaient dans ce secteur contre 22 340 pour le secteur des sables bitumineux. L'énergie propre et durable fait plus que de simplement réduire les risques des changements climatiques, elle apporte de nouveaux emplois, des revenus d'investissements et une compétitivité accrue. Et cela est vrai dans les autres sphères de la transition énergétique soit les transports propres, l'économie circulaire (recyclage et valorisation des déchets), l'efficacité énergétique des bâtiments, la filière bois, la chimie verte et les biocarburants.

Beaucoup d'initiatives isolées, concertées ou non, se sont réalisées depuis plus de 15 ans et la population ainsi que les entreprises et collectivités sont de plus en plus sensibles à la pertinence d'agir en faveur du développement durable. J'aimerais justement souligner une initiative très pertinente, au sein de Vaudreuil-Soulanges, soit la création du Comité 21 Vaudreuil-Soulanges dont la mission est de diffuser la culture du développement durable auprès des entreprises, institutions, collectivités ainsi que de faire valoir son application comme un atout distinctif pour la région. Le 7 septembre, à Sainte-Marthe, j'ai eu le plaisir d'assister à la mobilisation de près d'une centaine d'acteurs intéressés aux projets proposés par le comité 21 Vaudreuil-Soulanges tels que la symbiose industrielle ou l'économie circulaire.

En tant que députée NPD, je crois fermement que le gouvernement canadien doit assumer un leadership positif, se doter d'une vision d'ensemble et d'un plan d'action clair en développement durable notamment en matière d'investissement dans les énergies renouvelables, les technologies innovantes ou le transport en commun pour ne nommer que cela. Nous avons tous un rôle à jouer au quotidien, le gouvernement le premier en se dotant notamment de cibles plus ambitieuses au regard des émissions de gaz à effet de serre et des règles de mise en œuvre.

Vous voulez appuyer les démarches du NPD auprès du gouvernement en place, pour l'obtention d'une stratégie efficace pour lutter contre les changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre, je vous invite à ajouter votre nom en cliquant sur le lien suivant : Action-climat

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