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Assurance-emploi: le coût humain de la réforme

Il s'est dit beaucoup de choses contre la réforme insensée de l'assurance-emploi par le gouvernement Harper. Les effets néfastes sur l'économie de plusieurs régions ont été démontrés par des experts et des gens d'affaires. Mais il y a un aspect plus important encore: l'impact dévastateur que cette réforme aura sur la vie des milliers d'honnêtes travailleurs.
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Il s'est dit beaucoup de choses contre la réforme insensée de l'assurance-emploi par le gouvernement Harper. Les effets néfastes sur l'économie de plusieurs régions ont été démontrés par des experts et des gens d'affaires. Mais il y a un aspect plus important encore: l'impact dévastateur que cette réforme aura sur la vie des milliers d'honnêtes travailleurs.

Je ne compte plus le nombre de témoignages en ce sens reçus par mon bureau. Les gens sont inquiets et se demandent pourquoi le gouvernement cherche à les punir. Je pense en particulier aux travailleurs saisonniers, comme les couvreurs de toit, les déneigeurs, les chauffeurs d'autobus scolaire, les enseignants à statut précaire... Ces professionnels seront-ils forcés de déménager ou d'accepter un emploi en dehors de leur champ de compétence pour survivre? Dans ce contexte, je comprends les travailleurs et leurs familles d'être inquiets.

Il faut dire que le saccage entamé par les conservateurs est le dernier d'une longue liste de revers pour la classe moyenne canadienne. Actuellement, environ quatre travailleurs sur dix ont droit aux prestations en cas de perte d'emploi. Cela signifie que la majorité des cotisants au programme n'y ont pas accès quand ils en ont besoin. C'est inacceptable.

Autre élément désastreux de cette réforme : le remplacement des conseils arbitraux et du juge-arbitre par le Tribunal de la sécurité sociale.

Enlever les conseils arbitraux, c'est enlever un système d'appel rapide, efficace, convivial, équitable et tripartite (ceux-ci étaient constitués d'un président, un représentant des employeurs et un des employés). Les personnes pouvaient même être représentées par des conseillers des groupes de défense de droit.

La décision du conseil arbitral pouvait être portée en appel devant le juge-arbitre.

Dès le 1er avril 2013, ces 2 instances seront abolies pour faire place au tribunal de la sécurité sociale. On met fin au tripartisme et on remet le sort des chômeurs entre les mains d'une seule et unique personne nommée par le conseil des ministres. De plus, avant même de porter sa demande au tribunal, le chômeur devra obligatoirement être passé par la révision. Cela n'était pas obligatoire avant. Peu de personnes y recouraient, car les décisions étaient très peu changées et cela allongeait les délais avant de recevoir des prestations.

La situation est si absurde que même des conservateurs de longue date dénoncent la réforme. Trois anciens candidats choisis par Stephen Harper ont clamé publiquement qu'ils avaient honte de leur parti et qu'ils ne comprenaient pas cet acharnement. Il s'agit de Bertin Denis, Allen Cormier et Michel-Éric Castonguay. Tous de l'est du Québec. S'ajoutent: Charles-Eugène Marin, ancien député conservateur de l'ancienne circonscription de Gaspé de 1984 à 1993. Des conservateurs qui déplorent les orientations de leur propre formation: c'est dire à quel point cette réforme est bâclée!

Malgré tous ces éléments, la ministre Finley, responsable de ce fiasco, n'a que des réponses évasives à offrir aux travailleurs inquiets. Elle a qualifié les chômeurs de "bad guys" et a systématiquement refusé d'admettre que sa réforme était nocive, insultant ainsi la logique la plus élémentaire. Elle ne semble pas comprendre que ce sont les employeurs et les travailleurs qui contribuent à cette assurance, et non le gouvernement. L'assurance-emploi n'est ni un cadeau, ni un privilège, mais bien une mesure de protection.

Devant l'entêtement des conservateurs, il n'y a qu'une solution: protester. J'invite ainsi mes concitoyens et concitoyennes à me faire parvenir leur témoignage, que ce soit dans les commentaires en bas de page ou par courriel au quacha@parl.gc.ca; je me chargerai de les transmettre au gouvernement afin qu'il comprenne enfin le message.

J'invite tous ceux qui réclament plus de justice et d'équité par rapport au régime d'assurance-emploi à se joindre à la manifestation nationale organisée par la FTQ le samedi 23 février prochain. Dix villes y participeront: Montréal, Québec, Trois-Rivières, Ottawa (parlement), Rouyn-Noranda, Baie-Comeau, Sherbrooke, Sept-Îles, Chicoutimi et Rimouski. Toutes les villes commenceront leur manif simultanément à 11h. Pour Montréal, départ au 200 boul. René-Lévesque Ouest et arrivée à Radio-Canada.

Luttons contre le saccage de l'assurance-emploi. Il en va du bien-être des travailleurs et de nos communautés.

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