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Les oublis qu'on voudrait oublier

Il y a des premiers rendez-vous plus mémorables que d'autres. Et il y a ceux qu'on voudrait tellement oublier. Celui-ci, j'ai jamais réussi à l'effacer du disque dur de ma mémoire et pourtant, j'aurais vraiment aimé ça!
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Il y a des premiers rendez-vous plus mémorables que d'autres. Et il y a ceux qu'on voudrait tellement oublier. Celui-ci, je n'ai jamais réussi à l'effacer du disque dur de ma mémoire et pourtant, j'aurais vraiment aimé ça!

Comme bien souvent dans mon cas, on s'était rencontré via un site Internet. On se plaisait (autrement dit, nos photos ne nous ont pas fait peur et nos échanges écrits non plus), alors on se donne rendez-vous dans un restaurant que j'aime beaucoup , un "apportez votre vin". Une formule que j'apprécie particulièrement parce que déjà que la date peut être longue, si en plus il faut que je paye 30$ pour boire du vin et me calmer les petits nerfs, c'est une lose-lose situation.

On n'avait pas spécifié qui apporterait le vin, on est donc arrivé tous les deux avec une bouteille. On se rencontre, on se fait la bise, on se regarde et on se scrute sans que ça paraisse trop. On s'assoit, on met nos bouteilles sur la table puis il prend la mienne dans ses mains, la regarde et dit: «Hum... je connais, pas extra, on prend le mien, il est ben meilleur», et il me tend ma bouteille. Bon, OK, il avait peut-être raison, mais il me semble que ce n'est pas super délicat de sa part. Pas grave, j'essaie de ne pas trop m'en faire avec ça, je suis la guerrière de la date après tout, alors go-go-go!

On regarde le menu, on commande et on jase. La discussion est correcte, mais sans plus. Comme dans un party de bureau à Noël. Il y a du monde avec qui tu jases parce que t'es là et que t'as pas trop le choix, mais si tu l'avais, tu ne parlerais pas spontanément à ces gens-là parce qu'à part travailler à la même place, vous n'avez pas grand-chose en commun finalement. Ben c'était pareil avec ma date. Il n'était pas méchant, mais de mon point de vue, pas super agréable non plus. Il chiale un peu sur la bouffe, un peu sur le service, soupire souvent, rien n'est jamais assez pour lui. J'ai plus l'impression de sortir avec le gars qui donne les étoiles dans le guide Michelin qu'autre chose. Mais ça pourrait être pire et je le sais. Faque, je tough la run .

Et là, arrive le moment. Le serveur demande: «Je fais une ou deux factures?». Mon soupirant répond deux et ça, ça me va parfaitement. Tu paies ton truc, je paie le mien, fair is fair. Si le gars insiste pour payer, parfois je le laisse faire aussi. Il y a des gars que ça froisse si tu ne les laisses pas faire et moi j'aime bien ce côté galant. Mais pas quand ça sent le «Tu me revaudras ça... Plus tard...»; p'tit clin d'œil. Juste non.

Donc je prends mon sac pour sortir mon portefeuille et là, mon sang glace sur place. Je cherche, je cherche, je n'ai pas mon portefeuille. La dernière fois que ça m'est arrivé, ça doit bien faire 10 ans. C'est tellement rushant comme situation que je fais toujours super attention à avoir mes clés, mon portefeuille, toujours. Et là je ne l'ai pas. Je capote. Je lui dis :

«Euh...C'est terriblement gênant, il y a des lustres que ça ne m'est pas arrivé, mais... Je n'ai pas mon portefeuille!».

Il me regarde, étonné et... pousse un long soupir d'exaspération. C'est plus mon soupirant, c'est mon soupireux. Je lui répète que je suis vraiment, vraiment mal à l'aise et que je m'excuse. En même temps, je cherche mentalement une solution, mais je n'en trouve pas. Je suis au moins à 25 minutes en voiture de chez moi, je ne sais même pas où est mon portefeuille, probablement sur ma table de cuisine, mais j'en suis pas 100% certaine. Et là, il me dit: «Tu sais je trouve ça un peu cheap. Si tu ne veux pas payer pour ton souper, faut pas proposer d'aller au restaurant. Non, mais, le coup du portefeuille oublié, vraiment?»

Là, je suis pétrifiée. Je veux mourir de honte. Là. Tout de suite. Mais ça n'arrive pas.

Je lui demande de payer en lui promettant que je lui enverrai un chèque. Je lui explique que comme il a mon numéro de téléphone, mon courriel, mon nom complet, que j'ai un blogue (dont je lui ai parlé) et je suis all over the web bâtard (j'ai pas dit bâtard, mais je l'ai pensé), ce n'est pas comme si j'essaie de me sauver sans payer, il va pouvoir me retrouver!

Bref, je nage, je patine, je patauge, il paye avec un autre soupir (il en fait clairement une spécialité) et surtout avec un regard «Je me fais clairement fourrer moi hein». On se quitte sur un gros malaise à 40$, je lui dis de m'envoyer son adresse postale par courriel dès son arrivée, je répète que suis vraiment, mais vraiment désolée.

Je pars la mine basse, avec pas-de-fun. Déjà que je n'avais pas le goût de le revoir, là, en plus, je suis dans la pire situation possible: je lui dois quelque chose. Et en plus, je suis gênée et humiliée.

Le lendemain, je reçois un courriel de sa part, avec son adresse et ce message: «Salut, voici mon adresse. Honnêtement, je ne m'attends pas à ce que tu m'envoies réellement ta moitié de la facture, mais je prends quand même une chance. Et, tant qu'à ça, tu rajouteras 7$ pour la moitié de la bouteille de vin svp.»

Oui, pour vrai, il a écrit ça.. Ça fait que j'ai rajouté le 7$ et j'ai envoyé le chèque.

Environ une semaine plus tard, je reçois un courriel: «Salut J'ai bien reçu le chèque. Merci. Alors, on se revoit quand?»

Tu me niaises???

Euh...jamais!!?

La morale de cette histoire: il n'y en a pas. C'est un cave, pis c'est ça qui est ça.

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