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Avec pas de libido

Et là, il m'a avoué qu'il n'avait jamais été très «sexe». Qu'il voyait bien que la plupart de gars étaient pas mal plus enclins sur la chose que lui, et il se sentait un brin différent, mais c'était comme ça.
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Quand je l'ai rencontré, ça a été pas mal proche du coup de foudre. Je devais avoir 22 ans, et c'était le barman du bar que je fréquentais depuis quelques temps.

À cette époque là, je sortais souvent. Très souvent. Si je me souviens bien, j'étais là les vendredis, les samedis et parfois même les jeudis et dimanches. Grâce au miracle qu'est la jeunesse, j'étais tout de même presque fraîche et dispose à mon cours de 8 heures du lundi matin.

Vingt ans plus tard, je sors le vendredi et le lundi, je suis souvent encore en train d'en m'en remettre. J'ai encore vingt ans mais... fois deux.

Comme je sortais presque toujours dans ce bar-là, je le voyais souvent. Il avait ce petit je-ne-sais-quoi. C'était pas le plus beau, mais il avait quelque chose dans l'œil qui tombait systématiquement dans le mien. Et, gros atout avec le clown que je suis, il me faisait aussi beaucoup rire.

À cette époque là, je me faisais aborder par pas mal de gars, mais c'est avec lui que je flirtais le plus, et il me le rendait bien. Un soir, je me suis décidée et je lui ai demandé si je pouvais l'attendre à la fin de son shift Il m'a dit que ce serait avec plaisir, grand sourire à l'appui. Bingo! La madame était contente.

Je l'ai attendu, on est partis ensemble, on a appris à se connaître au fil des semaines, tout nus comme habillés, on s'est fréquentés en bonne et due forme et, quelques semaine après, on était un couple. On faisait plein de trucs ensemble, de la musique, de la randonnée, des soupers entre amis et, ben oui, on faisait l'amour.

Et à ce niveau là aussi, on s'entendait pas mal bien. Du moins au début.

Parce que j'ai dû me rendre à l'évidence: plus le temps avançait, et moins mon mec à moi et moi on «le» faisait. Je me suis rendue compte que moi, jeune poulette qui n'avait que rarement été celle qui était du côté du «non, pas ce soir» du matelas, pour la première fois de ma vie, je suis devenue celle qui initiait les relations sous la couette.

C'est moi qui me frottait et qui susurrait des langoureux «Chééérrrii....». C'est aussi moi qui se heurtait souvent à des «Je suis fatigué» et à des «On pourrait pas juste se coller?»

Comme le font souvent les filles, je l'ai pris vraiment personnel et très à cœur.

Ça, c'est la façon polie de vous dire que je f***ing ca-po-tais.

Je me disais:

- Il n'a pas envie de moi;

- Il ne me trouve pas de son goût;

- Il me trompe;

- Il ne m'aime plus et ne sait pas comment me le dire;

- Il pense encore à son ex;

- Il est gai.

Parmi tout ça, y'avait aussi toutes sortes de combinaisons d'une de ces théories avec une autre, comme par exemple:

- Il n'a pas envie de moi / parce qu'il est gai;

- Il ne me trouve pas de son goût / alors il me trompe;

- Il pense encore à son ex / il ne m'aime plus et ne sait pas comment me le dire;

Ne jamais oublier qu'une fille ça a ben de l'imagination. Ma tête était comme un livre de philosophie du cégep: beaucoup de questions, et tellement pas de réponses.

Alors j'ai pris mon courage à une main, une bière de l'autre, et je lui ait dit qu'il fallait qu'on se parle. Je lui ait demandé ce qui se passait avec notre pas-de-vie-sexuelle et si c'était dû à ____ (et là, insérez toutes les combinaisons du haut que vous arrivez à imaginer.)

Toutes mes suggestions d'explications étaient épicées de ses «non!» et de ses «ben non, pas du tout!», et même de «Oh! ma pauvre chérie, je t'aime» avec des petits becs, et toutes les affaires qui alimentent l'amour dans la fille.

Et là, il m'a avoué qu'il n'avait jamais été très «sexe». Qu'il voyait bien que la plupart de gars étaient pas mal plus enclins sur la chose que lui, et il se sentait un brin différent, mais c'était comme ça. Il me trouvait toujours autant de son goût, je lui plaisais vraiment, il voulait réellement poursuivre une relation avec moi mais, pour lui, faire l'amour, finalement, ça pouvait être comme le resto: de temps en temps, mais pas trop.

Le problème, c'est que moi je suis plus le genre qui va pas ben ben au resto parce que je cuisine vraiment bien et avec beaucoup de plaisir. En plus, même si je m'en sors très bien toute seule, ce que j'aime le plus c'est cuisiner pour deux. Pas de fast food pour moi, je suis plus du type pique-nique: on trouve un coin confortable, on profite et on déguste.

J'ai essayé de me faire à l'idée que j'étais avec un homme au désir sporadique, parce que sur le reste, on s'entendait à merveille!

Mais son pas-de-libido a fini par complètement éteindre la mienne. Je ne me sentais plus désirée, je devenais presque paranoïaque à lui imaginer des aventures (barman en plus, toujours en train de se faire cruiser!) et, finalement, la relation s'est effritée et on s'est laissés.

Pas juste à cause de ça... mais oui, quand même pas mal à cause de ça.

Je pense que le niveau de libido des deux personnes dans un couple, c'est vraiment super important. Il n'y a pas de bon niveau: il y en a pour qui une fois par mois c'est suffisant et d'autres pour qui le bouton panique n'est jamais loin quand ça tombe à moins de 4 fois par semaine. À chacun(e) sa libido. Le secret, c'est de trouver quelqu'un qui a un peu la même que soi pour que tout le monde sois satisfait.

Si vous êtes carnivore, c'est sûr que vous pouvez fréquenter un végétarien ou même un végétalien. Mais ça se peut que ce soit pas toujours simple de vous nourrir en couple. Il se peut que vous ayez souvent à vous retrouver au milieu pour plaire au deux. Il se peut aussi qu'un de vous deux soit insatisfait, en manque de quelque chose, et la frustration sexuelle, c'est comme une goutte d'eau qui tombe: au début on ne l'entend pas trop, puis un moment donné: boum! On se dit que ça va nous rendre fou et il faut passer à l'acte.

Selon moi, le sexe est super important dans une relation de couple (vous avez le droit de ne pas être d'accord, ça aussi ça fait partie de l'aspect libido, l'importance qu'on lui donne) et je sais que je ne pourrais pas être avec quelqu'un qui a la libido à temps partiel. Je ne peux pas, c'est comme ça. J'ai besoin de désirer et de me sentir désirée. Pas tout le temps, mais souvent. Et quand je commence à dire que je suis fatiguée ou que j'ai mal à la tête, ça veut généralement plutôt dire que:

- je ne suis plus amoureuse;

- le sexe est poche;

- très, très rarement: que je suis fatiguée ou que j'ai mal à la tête.

C'est clair que sexe ne devrait pas être le critère de base pour former un couple, mais il ne faut pas oublier son importance non plus. Si y'a pas de sexe, vous êtes avec votre ami finalement. Oui, il y a la tendresse et tout le reste mais, pour moi, de l'amour sans sexe, c'est un peu comme de la bière sans alcool. Je comprends pas trop le but à moins d'une contre-indication spécifique, mais je ne te juge pas si t'en prends. Plus de bière pour moi ah ah ah!

Un de mes ex m'a déjà dit: «Se coucher à côté de toi et ne pas te faire l'amour, ça devrait être une infraction»

C'est intense un peu, mais ça a quand même fait le plein de mon désir pour le mois suivant, minimum. Parce qu'en plus, je sais qu'il le pensait, et se sentir désirée, ça alimente beaucoup le désir.

En fait le désir, c'est un peu comme la saucisse Hygrade, plus de gens en mangent... Issshh , pardon pour le malaise et l'image, je vais essayer de trouver une autre comparaison!

La libido dans le fond, c'est un peu comme le Monopoly: c'est vraiment génial de trouver quelqu'un qui a envie de jouer aussi souvent que toi et que suit le même genre de règlements, surtout ceux qui ne sont pas écrits dans la boîte .

Et oui, les parties les plus longues, sont souvent les plus l'fun.

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