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Un choix de société?

Après une certaine accalmie dans le dossier du boycott étudiant, tout porte à croire que ce débat des plus polarisants sera ramené à l'avant-plan en raison d'une élection estivale. Selon moi, il y a un lot assez important d'aberrations qui ont circulé lors des derniers mois, mais par souci de temps je voudrais m'attarder à une expression qui me touche particulièrement à chaque fois que je l'entends: le choix de société.
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Après une certaine accalmie dans le dossier du boycott étudiant, tout porte à croire que ce débat des plus polarisants sera ramené à l'avant-plan en raison d'une élection estivale. Selon moi, il y a un lot assez important d'aberrations qui ont circulé lors des derniers mois, mais par souci de temps je voudrais m'attarder à une expression qui me touche particulièrement à chaque fois que je l'entends: le choix de société.

Pour un grand nombre de défenseurs du statu quo, un gel des frais de scolarité, c'est un choix de société. La gratuité scolaire absolue et infinie, c'est un choix de société. Mais que représente vraiment ce choix? Nous vivons malheureusement dans un monde de besoins illimités et de ressources toujours limitées. C'est une réalité inévitable. Quand on regarde le débat des frais de scolarité universitaires, il faut réaliser que chaque million de plus qu'on demande aux contribuables de payer pour les étudiants qui seront bien instruits et gagneront un salaire beaucoup plus élevé que ceux qui ne fréquentent pas l'université est un million que l'on ne peut investir là où on devrait, là où se situe le vrai choix de société : la valorisation de l'éducation primaire et secondaire.

L'accès aux études supérieures ne se joue pas sur la question de quelques centaines de dollars par année pour un individu à l'âge adulte. Il faut cesser d'être dogmatique et il faut regarder plus loin que le bout de son nez, il faut aller à la source même du problème. Ce problème au Québec, il se situe au niveau de l'éducation primaire et secondaire. C'est là que se joue l'accessibilité des études postsecondaires, de nombreuses années auparavant et la où il faut plutôt prioriser les efforts, pour donner la chance à tous et chacun de se rendre aux portes de l'université.

On ne le dira jamais assez souvent : le taux de décrochage est absolument inacceptable en ce moment et il l'est depuis beaucoup trop longtemps. Et sans grande surprise, la perspective de payer un montant moindre que dans les provinces avoisinantes pour aller à l'université n'a pas réussi à convaincre beaucoup de jeunes de 10 ans à s'intéresser à l'éducation, à prendre goût à l'apprentissage. Cela n'a pas encouragé beaucoup d'ados du secondaire à ne pas lâcher. C'est directement à ce niveau qu'on doit améliorer notre système d'éducation si on veut réellement faire de l'éducation une priorité au Québec.

Comme les bonifications aux régimes de prêts et bourses font en sorte que 50% des étudiants ressentiront un effet net absolument nul suite à la hausse, notre choix de société est le suivant : continuer à dépenser pour les étudiants des familles les mieux nanties ou bien prendre cet argent et l'investir dans l'éducation primaire, concrètement pour nos enfants au moment le plus important, pendant la période qui marquera le plus leur avenir.

Le fait est que c'est absolument vrai que nous faisons face à un choix de société en éducation. Et pour ma part, je trouve que le choix est facile. J'aimerais beaucoup mieux que l'on donne l'opportunité à tous et chacun d'avoir la chance de POUVOIR se rendre à l'université s'ils le désirent. On entend beaucoup qu'il est primordial pour une société d'être bien éduquée et c'est absolument vrai : c'est pourquoi on se doit de faire le choix de consacrer nos ressources et nos efforts chez les jeunes au primaire et au secondaire, pour que notre relève ait réellement une meilleure chance de contribuer à notre société.

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