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L'austérité, l'austérité, encore l'austérité...mais de quoi on parle encore?

Le gouvernement Couillard veut un résultat à court terme en faisant abstraction de l'ensemble des facteurs sociétaux et des impacts à long terme. C'est comme si quelqu'un veut perdre du poids, mais qu'au lieu de s'entraîner et de mieux se nourrir, cette personne arrête simplement de manger.
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Vous l'aurez compris, encore un texte sur le sujet de l'heure au Québec : l'austérité. Le fait est qu'il est important de comprendre ce que c'est. Parce qu'à moins que vous soyez un riche milliardaire qui met ses épargnes dans des paradis fiscaux et qui se délecte de la privatisation des services, vous êtes touché par la portée des politiques d'austérité.

À proprement parler, les politiques d'austérité sont l'ensemble des mesures agressives qu'un gouvernement va adopter pour redresser ses finances. À priori, cela peut sembler louable...mais le terme à retenir est «avec agressivité».

Le gouvernement veut un résultat à court terme en faisant abstraction de l'ensemble des facteurs sociétaux et des impacts à long terme. Pour faire une analogie simple, c'est un peu comme si quelqu'un veut perdre du poids, mais qu'au lieu de s'entraîner et de mieux se nourrir, cette personne arrête simplement de manger. À court terme c'est viable...mais à moyen et long terme, on se met en danger.

Depuis la dernière élection du gouvernement libéral de Philippe Couillard, on en parlait, mais dans son dernier budget, il confirme sa volonté.

Prenons par exemple le merveilleux cas de l'éducation : les commissions scolaires estiment le manque à gagner à 350 millions de dollars. On craint que ces coupures budgétaires se traduisent par des pertes d'emplois ou des pertes de service aux élèves. On s'entend que les coupures dans l'aide pédagogique et l'aide aux devoirs donnent déjà le ton. Plus concrètement encore, à l'Université Laval c'était neuf postes à la bibliothèque et quatre programmes d'études qui ont été menacés. Dans cette foulée, le gouvernement libéral ne peut qu'admettre que sa doctrine austère affecte les emplois au Québec et les services publics.

Le gouvernement doit prendre en considération l'ensemble des impacts possibles de ses décisions, puisque tout est interrelié dans une société. Comment un gouvernement peut prétendre à la légitimité de ses décisions si elles dégradent les conditions de l'ensemble de la population? Si l'on coupe des emplois, l'on coupe des sources de revenus potentiels pour le gouvernement par le biais des taxes et des impôts. À force d'enfoncer des coupures dans la gorge des citoyens, on se demande quel est le plan stratégique du Parti libéral. D'appauvrir la population en lui disant que c'est bon pour elle? D'augmenter les inégalités sociales? Pas pour moi, non merci. J'en conviens, nous avons une dette à payer, mais il y a d'autres moyens. De plus, une dette n'est pas forcément malsaine : elle signifie que nous faisons des investissements, que nous offrons des services à la population. Notre dette est interne et nous avons la capacité de payer.

Il faut aussi souligner que le Fonds monétaire international (FMI) a admis avoir commis une erreur en prônant les mesures d'austérité comme solution idéale pour rééquilibrer les finances publiques. Il avait sous-estimé les impacts négatifs des mesures d'austérité sur l'économie et conclu qu'en fin de compte, elles sont mauvaises pour la croissance économique et pour l'emploi. Alors Couillard veut rééquilibrer nos finances publiques à court terme pour dégrader notre situation économique à long terme?

C'est pourquoi le gouvernement libéral est particulièrement vicelard en défendant ses mesures d'austérité sous le couvert de la rigueur budgétaire. Il nous a prouvé depuis longtemps être particulièrement habile pour jouer au «bon père de famille» : il vend bien une idée de façade, alors qu'on peut se douter qu'il a quelque chose d'autre derrière la tête. À cet égard, le gouvernement Couillard affirme vouloir redresser les finances, mais il le fait au détriment de l'État social. C'est là que le bât blesse. Pourquoi vouloir le faire au détriment de l'État social, puisque c'est notre force au Québec? Par ailleurs, puisque le FMI a admis avoir commis une erreur en défendant les politiques d'austérité et que finalement ces dernières engendraient davantage d'inégalités sociales, ça ajoute au questionnement. Le gouvernement libéral nous prend pour des imbéciles quand il dit que les mesures d'austérité sont bonnes pour nous.

Notre seul pouvoir dans tout cela est de se mobiliser et d'être solidaire pour dire non au gouvernement libéral. Non à la dégradation de la qualité et de l'accessibilité des services publics. Non aux pertes d'emplois. Non aux politiques d'austérité. Non à la doctrine néolibérale. Ensemble, refusons l'austérité.

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