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Libérez les chevaux

Il reste que, même s'ils ne souffrent pas trop, les chevaux sont exploités pour le pur divertissement de touristes quià se faire promener par un moyen de locomotion désuet.
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Ça semble être le sujet à la mode ces jours-ci, autant à Québec qu'à Montréal. Subitement, les calèches sont un sujet d'intérêt, autant pour Sylvain Bouchard que pour Richard Martineau (c'est sûr que l'été il n'y a pas d'étudiants à critiquer, donc il faut trouver du contenu pour meubler des chroniques et des émissions insipides).

Après les pétitions s'opposant à l'exploitation de chevaux par le commerce des promenades en calèches vinrent les cochers et les propriétaires de compagnies de calèches pour tenter de nous montrer que, finalement, demander à un cheval de tirer un moyen de locomotion antique pour le plaisir de touristes qui font rouler l'économie, c'est bien.

Pas que ce soit intolérable, il est compréhensible que des gens veuillent défendre leur job et leur compagnie, que des gens viennent nous assurer que les chevaux sont bien traités et qu'au final, les tours de calèche, c'est bien.

Cependant, il reste que, même s'ils ne souffrent pas trop, les chevaux sont exploités pour le pur divertissement de touristes qui trippent à se faire promener par un moyen de locomotion désuet.

Et c'est bien là le problème: il n'est absolument pas nécessaire d'avoir des calèches, en dehors d'impératifs entrepreneuriaux. Dans le cas d'animaux abattus pour leur viande, on peut toujours justifier la chose par le fait que se nourrir, c'est pas mal essentiel dans la vie (même si la viande est loin d'être essentielle pour s'alimenter), mais dans le cas d'une attraction touristique, à quoi bon réduire à l'esclavage des animaux?

Les acteurs de l'industrie de la calèche ont beau assurer que les animaux ne souffrent pas, reste que de tirer un chariot avec des gens dedans ne doit pas être l'activité la plus plaisante au monde pour un animal. De même, si les chevaux ne se blessent pas vraiment en tombant, reste que le cheval tombe parce qu'il est forcé de tirer une boîte à touristes sur de l'asphalte et du pavé (et on se rappelle que l'habitat naturel du cheval n'est pas composé de bitume). Et si des vétérinaires inspectent les animaux à chaque jour en saison estivale, n'est-ce pas là le signe que le risque de blessure est bien présent? (Si ce n'est pas le cas, alors les calèches semblent être l'industrie la plus prévoyante de l'univers).

Si Richard Martineau a, étrangement, quand même raison dans son texte sur le sujet, que beaucoup s'indignent face aux chevaux sans pour autant s'offusquer face aux conditions dans lesquelles vivent les animaux abattus pour leur viande ou encore exploités pour leur lait, il reste que beaucoup de militants anti-calèches sont des végétariens/végétaliens qui tiennent pour principe que l'exploitation des animaux pour le simple plaisir superficiel des humains est une chose inconcevable et immorale. En forçant des animaux à tirer des gogosses à roues pour satisfaire l'envie capitaliste de certains propriétaires, nous traitons les chevaux comme l'on aurait traité un ouvrier du 19ème siècle: travaille, souffre, et, en échange, je te fais survivre. Or, les chevaux ne peuvent malheureusement pas se syndiquer ou manifester pour leurs droits, malgré le fait qu'ils soient des prolétaires ne profitant pas du fruit de leur travail.

Libérons les chevaux et troquons les calèches pour des vélos tandem, ciboire!

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