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Michel Seymour et le Petit catéchisme «inclusif»

Sur le, Michel Seymour a réagi à mon éditorial paru sur le site etre.net concernant la mouvance « inclusive » et l'Affaire Awada. L'idéologue «inclusif» qui se présente comme professeur de philosophie à l'Université de Montréal reprend de façon assez peu subtile, mais tout en y mettant quelques gants blancs, les mêmes propos diffamatoires qui ont déjà été tenus à mon égard.
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Sur le Huffington Post, Michel Seymour réagissait le vendredi 30 mai à mon éditorial paru en ligne le 19 mai sur le site GLBT www.etre.net sur la mouvance « inclusive » et l'Affaire Awada intitulé La diabolisation et la censure. Dans son commentaire Les LGBT ne doivent pas se laisser instrumentaliser par la droite, l'idéologue « inclusif » qui se présente comme professeur de philosophie à l'Université de Montréal reprend de façon assez peu subtile, mais tout en y mettant quelques gants blancs pour ne pas dévoiler trop crument son jeu, les mêmes propos diffamatoires tenus à mon égard le 12 novembre dernier par Judith Lussier, chroniqueuse au journal Métro et une des quatre coauteures du Manifeste pour un Québec inclusif auxquel il est fait référence dans mon éditorial et qui démontrent la grande intolérance de tout point de vue divergent chez ceux-là et celles-là mêmes qui ont engagé une grande croisade contre les militantes et militants laïques.

La pluie d'accusations et la diabolisation

Il m'y accuse de reprendre « les bricolages et organigrammes fantaisistes de Poste de veille », d' « insinue(r) qu'Awada et Khadir sont favorables à la charia », que « Madame Awada défend les idées des Ayatollahs », de tenir « (d)es propos similaires (...) à l'encontre d'une autre Québécoise illustre, Madame Asmaa Ibnouzahir », « de(s) propos qui met(tent) le feu aux poudres, jette(nt) de l'huile sur le feu et enflamme(nt) les esprits apeurés par l'envahisseur islamiste » et de tenir « à répétition ce genre de discours, (d') attise(r) la haine, la xénophobie et le racisme ». Il m'associe aux « sorties hystériques de très nombreux intervenants qui voyaient ou continuent de voir l'envahissement de l'Islam politique partout au Québec » et enfin « d'instrumentalis(er) politiquement (...) la lutte contre l'homophobie (...) comme l'attestent les controverses récentes sur l'"homonationalisme", le mouvement qui, au cours des années 2000, a conduit certaines franges du mouvement LGBT des pays du Nord à désigner les immigrés et en premier lieu les "musulmans" comme la nouvelle figure menaçante pour les modes de vie gays et lesbiens, un discours qui confond la religion musulmane et l'homophobie, un discours qui a de plus en plus des accents frontistes que Marine Le Pen met présentement de l'avant et que le Parti québécois a étonnamment été amené à reproduire (. ) Pire, un discours qui vise des minorités sous la forme d'un profilage ethno-religieux », un « discours islamophobe, alimenté par une hantise de l'Islam politique, celle-ci étant entretenue et fétichisée au point de devenir hargneuse » et finalement d'« hystérie anti-cléricaliste ».

Rétablissons les faits

Tout d'abord, rétablissons les faits. En aucun cas, je n'ai repris « les bricolages et organigrammes fantaisistes de Poste de veille ». Mon éditorial en ce qui concerne l'affaire Awada est basé uniquement sur la lecture et la vérification des sources de l'action intentée par Dalila Awada contre Poste de Veille, Louise Mailloux et Vigile.net. N'importe qui est à même d'y constater ce que j'ai affirmé : Dalila Awada ne nie ni sa participation à l'Association musulmane Bridges, ni au Centre communautaire musulman de Montréal, ni ne parle d'elle-même comme d'une « féministe musulmane ». Elle s'y définit uniquement comme une « féministe » et partisane de la laïcité. En aucun cas, je ne me suis référé à une soirée à laquelle auraient participé Amir Khadir et Dalila Awada. Je me suis uniquement basé sur la page Facebook et le site de cette Association Bridges où il est assez manifeste que la pratique de ségrégation sexuelle est courante dans ses activités. Quant aux « propos similaires (...) à l'encontre d'une autre Québécoise illustre Asmaa Ibnouzahir », c'est de la pure invention de sa part. Ma source, ce sont les réponses fournies le 20 octobre dernier par Mme Ibnouzahir à une question que je lui ai moi-même posée lors du Rassemblement souverainiste pour un Québec inclusif de Québec solidaire à laquelle il assistait lui-même comme conférencier aux côtés de Mme Ibnouzahir . Ici, c'est clairement Monsieur Seymour qui fait des « amalgames douteux ».

Et évidemment, il écarte du revers de la main tout ce qui ne fait pas son affaire dans ce que j'ai écrit. À commencer par cet extrait du rapport du Groupe mixte de travail sur l'homophobie, mis sur pied par la Commission des droits de la personne, qui ne va pas du tout dans le sens du monde à l'envers tel que présenté par Michel Seymour et Dalila Awada à l'effet que ce serait les personnes LGBT qui auraient des préjugés de penser que les personnes employées de l'État affichant leurs convictions religieuses adhèrent aux dogmes de leur religion sexiste ou homophobe.

Un point de vue cohérent contre les homophobies libérale et religieuse

Dans tout le débat sur la laïcité de l'État comme dans la défense des droits LGBT en général, mon point de vue a toujours été cohérent et conséquent et il a été exprimé et explicité dans de multiples éditoriaux depuis des années et encore récemment dans deux éditoriaux signés après celui sur l'affaire Awada Les nouveaux souliers de «l'homophobie libérale» et Les stratégies changeantes de l'extrême-droite . De deux choses l'une : soit que Monsieur Seymour parle à travers son chapeau en me prêtant des positions qui me sont totalement étrangères, soit qu'il les connait et préfère les ignorer pour me faire rentrer dans son petit catéchisme 'inclusif' qui condamne tous ceux qui s'éloignent de ce dogme.

Il est parfaitement clair dans mon esprit comme je l'explique dans mon éditorial Les nouveaux souliers de l'homophobie libérale que l'expression dominante de l'homophobie au Canada (comme dans la plupart des pays occidentaux) est ce courant d'homophobie libérale, comme l'identifie Daniel Borrillo, l'auteur du Que sais-je ? sur l'homophobie, qui tolère les personnes LGBT, mais trouve néanmoins justifiées certaines discriminations contre elles.

Et il est tout aussi clair pour moi que, dans cette perspective, l'homophobie religieuse est l'une de ces discriminations que l'homophobie libérale trouve parfaitement justifiée. Le meilleur exemple au Canada fut certes la modification de l'article 319.3.b du Code criminel pour assurer une protection plus large des religions quand le Code criminel fut modifié en 2004 pour ajouter l'orientation sexuelle aux motifs de propagande haineuse. Le Parti libéral au pouvoir s'empressa de s'allier à l'Alliance canadienne, l'ancêtre politique de l'actuel Parti conservateur, pour limiter la portée du projet de loi du député néo-démocrate ouvertement gai Svend Robinson en protégeant non seulement les discours, mais aussi les textes religieux (y compris la charia) de toute poursuite pour propagande haineuse. C'est en vertu de cette protection que l'iman Al-Hayiti à Montréal, interdit de séjour en France, peut prôner en toute quiétude la décapitation des homosexuels et qu'un prédicateur chrétien homophobe américain comme Peter LaBarbera peut entrer au Canada et donner des conférences où ils appellent à recriminaliser l'homosexualité. On peut en dire autant de la modification de la définition du mariage en 2005 où il a été permis aux diverses religions de célébrer des mariages qui ont une valeur civile devant l'État tout en ne respectant pas la définition prévue par la loi.

Dans d'autres parties du monde, et de plus en plus au Canada avec un gouvernement conservateur où la droite religieuse a une large influence, l'homophobie religieuse est l'expression dominante de l'homophobie. C'est certainement le cas dans les États islamiques, ce l'était aux États-Unis sous le gouvernement des républicains de George W. Bush, et l'homophobie religieuse est largement associée à la recriminalisation de l'homosexualité en Russie, au Nigéria ou en Ouganda.

La laïcité et la lutte contre l'homophobie

C'est avec cette conscience très claire des enjeux LGBT que j'aborde aussi la question de la laïcité. Au fur et à mesure que le caractère laïc de l'État s'est affirmé, notre société a pu progresser en matière de droits LGBT. Ce catholique pratiquant qu'était Pierre Elliott Trudeau a ainsi pu déclarer en défendant le Bill omnibus qui a décriminalisé l'homosexualité au Canada en 1969 que « ce qui est un péché aux yeux de la religion ne sera plus un crime ». C'est aussi très souvent en passant outre à leurs convictions religieuses personnelles et en disant gouverner au nom de l'ensemble des Canadiens ou des Québécois, que beaucoup de parlementaires ont adopté les lois qui ont permis la reconnaissance des couples, puis du mariage de même sexe. Sans la progression de cette idée de laïcité, tout particulièrement au Québec, les sociétés québécoise et canadienne n'auraient pu avancer dans la reconnaissance des droits LGBT.

C'est sur la base de cette conviction que j'appuie de tout cœur l'adoption d'une Charte de la laïcité qui vienne affirmer le caractère laïque de l'État tout au moins au Québec (car ce serait illusoire de voir pareille initiative à Ottawa dans un avenir prévisible) surtout dans un contexte de remontée des intégrismes religieux comme on le voit tout autant à Ottawa avec le gouvernement Harper (dont le premier engagement électoral en 2006 est-il nécessaire de le rappeler était de revenir sur la question du mariage gai) qu'à travers le monde. À cet égard, l'intégrisme qui présente la menace la plus immédiate à nos droits est certes l'intégrisme chrétien. Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que ces intégristes mènent une action « œcuménique » autant au Canada qu'à l'échelle internationale avec les autres intégrismes religieux quand il s'agit de combattre les droits des femmes et des LGBT et qu'ils peuvent parfois laisser l'initiative à d'autres intégrismes quand cela sert mieux leur cause comme ce fut le cas dans le débat sur la Charte au Québec et dans celui sur la dépénalisation de l 'homosexualité à l'ONU en 2008. Pour ce qui est de mon opposition au port de signes religieux, elle vient de mon expérience avec la religion catholique et n'a surtout rien à voir avec l''islamophobie' comme je l'ai expliqué dans mon édito L'aveuglement volontaire de Françoise David malgré ce que peut prétendre son petit catéchisme «inclusif» qui y voit une obsession contre le voile islamique.

L'« homonationalisme » et le discours manichéen

Cette position n'a rien à voir avec l' « homonationalisme », courant auquel M. Seymour et ses amis « inclusifs » tentent désespérément de m'associer. Il n'y a là aucune complaisance face à la civilisation occidentale, bien au contraire. Je suis pleinement conscient à cet égard que la carte actuelle de la criminalisation de l'homosexualité dans le monde recoupe non seulement les États islamiques (l'œuvre des impérialismes arabo-musulmans antérieurs à la domination européenne dans le monde), mais aussi largement ces États où le colonialisme occidental a exporté l'homophobie des religions chrétiennes. Je rappelle toujours à cet égard dès le début du Guide gai du Québec, dont je suis l'éditeur, que l'homophobie est arrivée au Québec dans les basques des missionnaires de Sa Majesté Très Chrétienne. Car l'homophobie était étrangère à nos Premières Nations comme le rappelle le phénomène qualifié par les colonisateurs français de « berdaches ».

Tout le reste de la tirade de M. Seymour tient du discours manichéen où chaque personne qui questionne les contradictions ou le double discours du « féminisme islamique », les contradictions ou le double discours du « féminisme » religieux, est accusée d'attiser la haine, la xénophobie, le racisme, de « discours islamophobe », « hystérie anti-cléricaliste » et, dans mon cas, d'une accusation inquisitoire supplémentaire d'« homonationalisme ».

Si Monsieur Seymour voulait nous fournir un parfait exemple de ce que dénonce mon éditorial, il ne pouvait faire mieux. Tout d'abord, il invente des « faits », me prête des propos que je n'ai jamais tenus, puis sur cette base m'associe à ce qui est le diable en personne dans son discours « inclusif » : « le racisme, la xénophobie, l'islamophobie ». Ça, c'est pour la diabolisation. Puis il passe à la censure : il m'invite à me taire en invitant « certains militants LGBT d'avoir plus de retenue dans leurs élans contre les personnes de foi musulmane ».

Le Petit catéchisme « inclusif » et la négation de l'homophobie religieuse

Son discours est en tout point conforme au petit catéchisme « inclusif » mis en ligne par Québec solidaire le 23 septembre dernier sous la forme de 13 questions et réponses comme sa célèbre inspiration religieuse et qui dit en introduction : « Le principal danger avec la démarche (...) du gouvernement (Marois) concernant les valeurs est qu'elle sous-entend que les valeurs que nous avons en commun seraient menacées par les nouveaux arrivants ou les minorités bien établies. En réalité, les valeurs de démocratie, de justice, d'égalité (dont l'égalité entre les hommes et les femmes) et de liberté sont partagées largement au Québec dans toutes les communautés, peu importe leurs croyances religieuses ou leurs cultures. En même temps, on trouve aussi des personnes dans toutes les communautés, incluant la majorité d'origine française, pour rejeter ces valeurs et promouvoir la haine, la discrimination ou l'exclusion (.... ) Au lieu d'une politique de la division qui opposerait la majorité et les minorités, ou encore les projets collectifs et les droits individuels, nous mettons de l'avant des moyens concrets de faire progresser la laïcité des institutions et d'harmoniser les pratiques d'accommodement tout en préservant les droits et les libertés des personnes. »

Par cet énoncé digne des plus beaux sentiments de Passe-Partout, nos «inclusifs» effacent commodément de la carte le sexisme et l'homophobie rampantes de diverses religions et la lutte séculaire des femmes et des LGBT pour sortir du contrôle religieux. Tout à coup des idéologies historiquement et encore aujourd'hui oppressives et discriminatoires « partagent largement les valeurs de démocratie, de justice, d'égalité (dont l'égalité entre les hommes et les femmes) et de liberté ». C'est par cette entourloupette que nos « inclusifs », sous l'influence d'une gauche religieuse, ont éliminé toute critique sérieuse des religions sexistes, misogynes et homophobes depuis des années au point d'avoir banni de leur langage l'expression « droite religieuse ». Et ils associent irrémédiablement ceux et celles qui s'opposent à cette vision de vouloir semer la division et de vouloir opposer majorité et minorités religieuses et immigrantes en matière de valeurs communes.

La liberté de conscience et la critique de la religion la plus homophobe au monde

À force de fréquenter des intégristes religieux dans le mouvement « Québec inclusif », il semble que Monsieur Seymour en soit venu à oublier que la laïcité de l'État ne vise pas qu'à garantir la liberté de religion, mais aussi, et d'abord et avant tout la liberté de conscience, ce qui comprend la libre discussion et la critique des dogmes religieux et des idéologies qui s'en réclament, ce qui comprend tout autant le « féminisme islamique » que le « féminisme catholique ». Il devrait sérieusement réfléchir avant d'inviter « certains militants LGBT d'avoir plus de retenue dans leurs élans contre les personnes de foi musulmane ». Il est tout particulièrement honteux pour un intellectuel qui se veut progressiste d'inviter « certains militants LGBT » à cesser de questionner ceux et celles qui défendent ou adhèrent à la religion la plus virulemment homophobe sur cette planète aujourd'hui, la seule, dans ses courants les plus intégristes, à encore justifier en vertu de la charia la mise à mort des personnes LGBT comme cela se fait encore dans sept États membres de l'Organisation de la coopération islamique dont l'Arabie saoudite et l'Iran.

Une religion qui est encore religion d'État dans la vaste majorité des 57 États membres de cette Organisation et qui sert à justifier la criminalisation de l'homosexualité dans ces États qui constituent les 3/4 des États qui criminalisent encore l'homosexualité dans le monde, et qui sont la principale force d'opposition à l'ONU pour la prise en compte par cette organisation des droits des minorités sexuelles, des minorités qui sont infiniment plus « fragilisées » que les minorités religieuses dont il se fait le croisé. Une oppression féroce, lourde comme une chape de plomb que Monsieur Seymour confortablement assis dans son poste universitaire de philosophe à l'Université de Montréal réduit dangereusement, sans l'ombre d'un sentiment de solidarité, tout un contraste avec sa défense passionnée des minorités religieuses ici, à « des éléments doctrinaux passéistes qui ont historiquement été associés à la religion ou qui le sont encore dans certaines franges conservatrices ou intégristes ».

Répondre aux questions et faire avancer le débat

Monsieur Seymour m'accuse de ne pas faire avancer le débat. À cet égard, je le réfère à mon édito La liberté de religion doit-elle donner le droit de discriminer? Il pourrait lui-même permettre de faire avancer le débat en répondant aux questions que j'y pose et permettre de mieux comprendre et démarquer les points de vue. Je lui suggère celles-ci :

1) Les principales religions professées au Québec sont-elles des idéologies porteuses de discriminations?

2) La liberté de religion doit-elle permettre de discriminer et de faire la promotion de la discrimination à l'endroit de certains groupes identifiables?

3) La liberté de religion doit-elle permettre de faire de la propagande haineuse?

4) Et si la réponse est non à cette question, doit-on abroger l'article 319.b du Code criminel qui protège la propagande haineuse religieuse?

Mesdames Awada et Ibnouzahir pourraient elles aussi contribuer à faire avancer le débat en fournissant une réponse claire, nette et précise à cette simple question :

1) Les « féministes musulmanes » à l'instar des autres principaux courants féministes condamnent-elles l'homophobie sous toutes ses formes et sont-elles pour la pleine liberté et égalité des personnes LGBT en droits et en dignité?

2) Condamnent-elles l'homophobie rampante de tous les principaux courants de l'Islam, la criminalisation pouvant aller jusqu'à la peine de mort, la négation des droits des personnes LGBT dans les 57 États membres de l'Organisation de la coopération islamique et à travers le monde?

Parce que j'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé de tel à propos de ce courant « féministe » ici.

Il y a aussi cette question tout simple et élémentaire que je pose depuis des mois sans recevoir de réponse d'aucun « inclusif » et à laquelle tous et toutes pourraient nous répondre: si les croyants et croyantes de la « majorité catholique » ou de la minorité « musulmane » sont si nombreuses à s'opposer à l'intégrisme de leurs religions respectives comme l'affirment nos « inclusifs » et « inclusives », elle est où la seule et unique église catholique ou mosquée où nous, gais ou lesbiennes, pouvons nous marier au Québec? Juste nous en nommer une seule, SVP?

Il me semble que ce sont des questions fondamentales du vivre-ensemble dont se réclament Mmes Awada et Ibnouzahir, Monsieur Seymour et Québec solidaire et que ceux-ci passent commodément sous silence dans tout ce débat depuis des années bien que ces questions leur aient été soulevées à de multiples reprises. Je ne trouve aucune réponse à mes questions fort légitimes comme homme gai et comme militant pour les droits LGBT dans le petit catéchisme « inclusif ».

Aussi, il m'apparait que le principal courant à être instrumentalisé par la droite dans le débat sur la laïcité, c'est cette mouvance « inclusive » dont Monsieur Seymour est un des principaux idéologues. En lançant ses appels à restreindre notre liberté de conscience et notre liberté d'expression, tout comme ces poursuites bâillons intentées pour réduire au silence les militantes et militants pour la laïcité, Monsieur Seymour donne un vernis de gauche à l'homophobie libérale dont cette mouvance est incapable de se démarquer en gommant toute critique sérieuse de l'homophobie religieuse présentée comme appartenant au passé ou comme un courant marginal alors qu'elle se débat comme le diable dans l'eau bénite pour faire régresser nos droits partout sur la planète. En cherchant à occulter les discriminations dont la plupart des religions sont porteuses et se font des propagandistes, jusqu'à preuve du contraire, la gauche soi-disant « inclusive » se place objectivement à la remorque de la croisade de Stephen Harper à la défense de « la liberté de religion menacée » au Canada et dans le monde.

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Avril 2018

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