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Monsieur Parizeau: un homme entier, résolu, dévoué

Comme indépendantiste, Jacques Parizeau était dévoué, au point de s'effacer là où personne d'autre ne l'aurait fait. Tant de fois dans mon modeste parcours, j'ai tenté de m'inspirer de cette modestie qu'il a pratiquée avec majesté.
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Monsieur Parizeau n'aimait pas l'idée de province! Après tout Pro Vincia, c'est pour les vaincus. Il n'aimait que le Québec, le pays.

Comme homme d'État, il était pour la clarté des objectifs. Il se désolait de voir les «décideurs... engagés dans une sorte de gestion des choses courantes qui leur fait laisser de côté les objectifs politiques». Aux indépendantistes, il n'avait cesse de dire de ne pas « avoir peur des mots » et de « rétablir la souveraineté, la social-démocratie.»

Comme homme politique, il incarnait le courage. Qui d'autre que lui aurait eu la sincérité et le courage d'admettre que le Québec avait été berné par le chapitre 11 de l'ALENA, accord qu'il avait pourtant contribué à faire accepter au Parti québécois, croyant doter le Québec de protection dans sa marche vers l'indépendance ? Avec le même courage, il nous a dit récemment qu'« il n'y a pas de crise financière... Il faut cesser de se faire peur et se débarrasser de cette hantise comptable qui paralyse. »

Comme indépendantiste, il était entier, résolu, dévoué. Dévoué, au point de s'effacer là où personne d'autre ne l'aurait fait. Tant de fois dans mon modeste parcours, j'ai tenté de m'inspirer de cette modestie qu'il a pratiquée avec majesté. Celle qui l'a emmené à céder de la place à la tête de la campagne référendaire de 1995.

Parlant de 1995, une jeune militante du mouvement Radical Independance Campaign d'Écosse, que j'ai eu le bonheur d'entendre lors de son passage à Montréal vendredi dernier, m'a fait réfléchir. Pour elle, les Écossais ont failli gagner leur indépendance parce que la campagne référendaire n'était pas « about Scottishness, but about who and what society we want to be ». Le Oui a eu une chance de l'emporter parce que les Écossais ne se sont pas prononcés sur leur identité, mais bien sur la société qu'ils désirent.

On a reproché à Parizeau ses commentaires le soir du référendum de 1995 sur le vote ethnique. J'ai eu plusieurs fois le privilège d'aborder indirectement le sujet avec lui. Et j'ai acquis la conviction - en espérant ne pas trahir la vérité de sa mémoire - que pour Jacques Parizeau, l'indépendance du Québec n'affirmait pas qui nous sommes, mais ce que nous voulons devenir.

Hommage au plus beau projet de ce plus grand des Messieurs.

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2 février 1982

Jacques Parizeau en photos

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