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Le Rana Plaza 4 ans plus tard: exigeons plus de transparence

L'absence de transparence dans les chaînes d'approvisionnement mondiales est l'un des enjeux-clés empêchant de rendre imputables les grandes compagnies transnationales pour leurs violations des droits humains à travers le monde.
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Il y a aujourd'hui 4 ans, le 24 avril 2013, l'édifice du Rana Plaza s'effondrait sur des milliers de travailleuses et travailleurs du textile au Bangladesh, causant la mort de 1129 personnes et la perte du gagne-pain de milliers de familles vivant dans des conditions misérables.

Depuis, plus de 200 compagnies en provenance de 20 pays d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Asie et d'Australie ont signé l'Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, un accord indépendant et juridiquement contraignant entre les compagnies et les organisations syndicales bangladaises et internationales. En signant, ces compagnies ont consenti à ce que leurs usines de production soient inspectées quant au respect des normes de sécurité incendie et des bâtiments afin que les travailleuses et travailleurs n'aient plus à travailler dans la peur. Dans le cadre de l'Accord, leurs dirigeants doivent aussi mettre en œuvre les mesures de sécurité demandées dans leurs usines en cas de non-conformité.

Or, Canadian Tire et ses compagnies affiliées, L'Équipeur et Sport Expert, n'ont pas signé cet accord et refusent toujours d'être transparentes et de divulguer quelles sont les 67 compagnies du Bangladesh qui leur fournissent des vêtements, bloquant toute responsabilisation de leur part.

L'absence de transparence dans les chaînes d'approvisionnement mondiales est l'un des enjeux-clés empêchant de rendre imputables les grandes compagnies transnationales pour leurs violations des droits humains à travers le monde.

L'absence de transparence dans les chaînes d'approvisionnement mondiales est l'un des enjeux-clés empêchant de rendre imputables les grandes compagnies transnationales pour leurs violations des droits humains à travers le monde. Une entreprise comme Canadian Tire, qui a accumulé des revenus de 12,7 milliards de dollars canadiens (soit des bénéfices nets de 747 millions de dollars) en 2016 a certainement les moyens de respecter les droits des travailleuses et travailleurs. Alors que les ouvrières et ouvriers textiles du Bangladesh gagnent moins de 5$ par jour, le régime annuel de rémunération versé à Stephen Wetmore, président et chef de la direction de Canadian Tire, était de 6 818 312$ en 2016.

Il s'agit d'une belle illustration de certaines des causes de l'augmentation incessante des inégalités dans le monde. La flexibilité des firmes multinationales, leur capacité à mettre les travailleuses et travailleurs ainsi que les États en compétition et l'existence de régimes juridiques complaisants leur permet d'accumuler des profits faramineux et de détenir un énorme capital d'influence sur nos gouvernements, ce qui mène à une véritable privatisation des systèmes démocratiques.

Il est grand temps que nous reprenions le contrôle de ces structures économiques injustes en demandant collectivement aux grandes compagnies dont la production est basée au Bangladesh de s'engager en faveur du respect des travailleuses et travailleurs desquels leurs profits dépendent. Appuyons la campagne initiée par une coalition d'organisations syndicales et demandons au président de Canadian Tire de rendre public l'ensemble de ses 67 lieux de production au Bangladesh pour mettre fin aux tragédies comme celle du Rana Plaza!

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