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Un big push pour éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme

Notre époque est marquée par les nouvelles possibilités offertes par les avancées scientifiques internationales dans le domaine de la santé. Elles nous donnent le potentiel d'avoir une maîtrise totale sur des maladies infectieuses
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Flickr: Kanijoman

Chaque époque a quelque chose de spécial à nous apporter. La nôtre est marquée par les nouvelles possibilités offertes par les avancées scientifiques internationales dans le domaine de la santé. Elles nous donnent le potentiel d'avoir une maîtrise totale sur des maladies infectieuses extrêmement dangereuses telles que le sida, la tuberculose et le paludisme. Les derniers progrès réalisés sont époustouflants : si nous parvenons à réunir les fonds nécessaires, nous pourrons retirer les trois maladies de la liste des menaces qui pèsent sur le développement. Cependant, le temps presse. Si nous n'agissons pas vite, nous ne pourrons peut-être pas atteindre cet objectif.

Cette année, nous devons donc redoubler d'efforts pour lever les fonds nécessaires afin d'y parvenir. Or, pour obtenir ces fonds, il est nécessaire de créer un élan massif, un "big push". Ceux d'entre nous qui agissent dans le domaine de la santé à l'échelle internationale savent que le meilleur investissement est celui qui porte sur la prévention et sur le traitement de ces terribles maladies. Lorsque des professionnels de la santé présents dans les villes, les villages et les zones rurales d'un pays ont la capacité d'agir pour limiter efficacement la propagation d'une maladie infectieuse, c'est toute la planète qui en bénéficie. Pas seulement les patients, dont la santé s'améliore. Mais plus largement les communautés, les régions et les pays dont l'économie et le tissu social ne peuvent se développer si la population n'est pas en bonne santé. Paradoxalement, au moment même où d'incroyables avancées scientifiques sont réalisées dans la lutte contre ces maladies, nous devons également faire face à des contraintes financières internationales. Pourtant malgré un climat international contraint, je reste convaincu que nous pouvons et devons continuer notre mission. Pour cela, il nous faut agir sur plusieurs plans.

Premièrement, nous devons utiliser nos ressources avec sagesse. L'expression "optimisation des ressources" revient souvent dans le discours des conseillers en investissement, lorsqu'il est question de transactions financières classiques. Investir dans la santé est en réalité la meilleure optimisation des ressources que l'on puisse imaginer. Lorsque vous avez les moyens d'empêcher la propagation du paludisme et de sauver la vie de millions de jeunes mères et d'enfants grâce à des moustiquaires ne coûtant que quelques dollars, l'investissement est plus que profitable. Lorsqu'il vous est possible de garder en vie un homme, une femme, un enfant atteint du sida grâce à un traitement antiretroviral dont le coût s'élève à 125 dollars par an, alors que celui-ci revenait à 10 000 dollars il a tout juste dix ans, l'investissement est là aussi plus que profitable. Les meilleurs investissements sont efficaces et productifs. Pour lever les fonds qui nous sont nécessaires, nous devons prouver que cet argent ne pourrait pas être mieux employé.

Deuxièmement, nous devons nous concentrer sur l'impact. En intégrant la mesure de l'impact dans l'élaboration des interventions de santé, nous aidons les professionnels de la santé à optimiser les ressources. Les subventions du portefeuille du Fonds mondial qui s'avèrent très efficaces, à l'image de celles destinées à la lutte contre le paludisme en Éthiopie et contre le VIH en Afrique du Sud, s'appuient dès le départ sur une étude de leur impact. En chargeant les gestionnaires de prendre en compte l'impact des programmes, il devient possible de hiérarchiser les activités, d'identifier les risques et d'orienter les investissements afin de combler les lacunes en matière de couverture. Enfin, il est tout aussi crucial de mener une évaluation de l'impact d'un programme une fois qu'il a été initié. Les donateurs qui soutiennent les efforts menés à l'échelle internationale dans le domaine de la santé doivent connaître l'incidence de leur investissement et assurer leurs contribuables de l'efficacité de ces investissements. Et ils le sont.

Troisièmement, nous devons conjuguer toutes les approches ayant fait leurs preuves pour enrayer la propagation des trois maladies. Dans les cas du VIH, par exemple, certains antirétroviraux, de même que la circoncision masculine, les préservatifs ou le changement de comportement peuvent aider à la prévention tant chez les personnes séropositives que séronégatives. Ce n'est qu'en conjuguant les efforts que nous pourrons contrôler la maladie. De plus, ce qui fonctionne bien dans un pays peut ne pas convenir à un autre. Ainsi, nous devons adopter une démarche multiple et soutenir les pays qui conçoivent des programmes qu'ils savent adaptés au contexte local.

Quatrièmement, nous devons agir de manière transparente et responsable. Il ne doit faire aucun doute que l'argent investi dans les programmes de santé au niveau international atteigne les objectifs fixés et les dépenses doivent pouvoir être suivies à chaque étape. Toute institution financière doit s'attacher à lutter contre le détournement de fonds et adopter une politique agressive en la matière.

Cinquièmement, nous devons travailler ensemble. Depuis sa création, le Fonds mondial s'appuie sur des partenaires techniques pour garantir que les programmes qu'il soutient sont techniquement viables. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les organisations de la société civile et les défenseurs des questions de santé publique, qui sont des partenaires-clés pour le succès de notre mission. Nous avons également mis en place des partenariats solides avec des organisations bilatérales et le secteur privé. Si nous voulons que chaque enfant dans le monde puisse grandir en bonne santé, il faut que chacun d'entre nous apporte sa pierre à l'édifice.

Enfin, nous devons continuer de tirer les leçons de notre expérience. Dès sa création en 2002, le Fonds mondial a adopté une démarche innovante et très moderne en matière de développement, fondée sur le principe suivant : apprendre et s'améliorer sans cesse. Les actions entreprises par le Fonds mondial ces dernières années attestent d'ailleurs de la bonne mise en œuvre de cette stratégie. Nous apprenons, nous réfléchissons et nous nous adaptons. En tant qu'institution financière, le Fonds mondial continuera d'investir dans des programmes s'inscrivant dans des stratégies nationales et de faire en sorte que les maîtres d'œuvre entreprennent des programmes à fort impact présentant un excellent rapport coût-efficacité.

Nous avons aujourd'hui l'occasion historique de contrôler ces trois maladies, de faire basculer le destin de millions de personnes et d'améliorer le développement d'un grand nombre de pays. Si nous nous en donnons les moyens, nous sommes capables d'accomplir de grandes choses. Il y a dix ans, les avancées réalisées ces dernières années en matière de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le sida étaient inconcevables. Nous devons aller de l'avant et explorer de nouvelles pistes. Il nous faut frapper fort tout en suivant une planification précise et en appliquant une méthode efficace. Nous ne devons pas reculer devant les obstacles et laisser passer cette chance. C'est une tâche de grande ampleur qui nous attend, mais nous savons d'expérience que si nous, les acteurs de la santé mondiale travaillons avec passion et compassion main dans la main et en partageant les responsabilités, tout en nous fixant des objectifs précis, il deviendra alors possible de contrôler ces trois fléaux voire, si la science nous y aide, de les éliminer totalement.

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