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Du logement social pour lutter contre l’itinérance

Le prochain gouvernement devra s’engager à développer davantage de logements sociaux pour répondre aux besoins urgents, en augmentant le nombre d’unités financées et en bonifiant les programmes et budgets.
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Au-delà de la prévention, le logement social constitue une solution durable pour les personnes ayant vécu l’itinérance.
ronniechua via Getty Images
Au-delà de la prévention, le logement social constitue une solution durable pour les personnes ayant vécu l’itinérance.

Pour lutter contre l'itinérance, l'accès à un logement stable, sécuritaire et salubre constitue un élément central. Dans sa diversité de formules (HLM, Coopératives d'habitation, OBNL-Habitation), le logement social joue donc un rôle essentiel tant pour prévenir l'itinérance que pour la réduire.

C'est pourquoi, le 13 septembre prochain, le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) participera à la grande marche De Villes en villages pour le droit au logement lors de son passage à Montréal. Le RAPSIM joindra sa voix au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) pour réclamer des investissements majeurs dans le logement social au Québec.

À Montréal, ce sont plus de 2000 unités de logements sociaux qui ont été développées pour répondre aux besoins des personnes itinérantes.

Au-delà de la prévention, le logement social constitue une solution durable pour les personnes ayant vécu l'itinérance. À Montréal, ce sont plus de 2000 unités de logements sociaux qui ont été développées pour répondre aux besoins des personnes itinérantes.

Ces projets sont variés: certains offrent du logement transitoire, d'autres du logement permanent. Certains visent une population mixte, d'autres un public spécifique (femmes, jeunes ou personnes ayant des besoins spécifiques en santé mentale ou toxicomanie par exemple). Toutes ces formules sont pertinentes et répondent à des besoins. Toutes permettent à des personnes de sortir de l'itinérance de façon durable.

Bien plus qu'un toit

Ces logements offrent bien plus qu'un toit aux personnes qui y vivent. Ils constituent de véritables milieux de vie. Pour des personnes ayant connu la rue, ces logements sont un point de départ et un élément central pour se reconstruire et sortir de l'isolement. Grâce au soutien communautaire qui y est offert, les personnes peuvent entamer des démarches pour avoir accès à l'aide sociale, à des programmes d'insertion ou encore aux services de santé de base.

Le soutien communautaire est une pratique développée par les groupes en logement social qui prend des formes diverses allant de l'accompagnement individuel dans les démarches à l'animation du milieu de vie en passant par la résolution de conflit et la défense collective des droits.

L'organisme Dans la rue est propriétaire de 17 studios dans le quartier Hochelaga pour des jeunes ayant vécu l'itinérance ou étant à très fort risque de l'être. Pour les locataires de ces appartements, le soutien communautaire signifie la présence d'intervenant.e.s dans la bâtisse plusieurs jours par semaine pour les soutenir dans leurs démarches, développer avec eux un plan d'intervention les amenant peu à peu vers l'autonomie.

C'est aussi l'organisation de soupers communautaires une fois par mois et l'entretien d'un jardin collectif. Au Réseau Habitation Femmes, qui propose des studios pour femmes seules, le soutien communautaire permet d'accompagner les locataires dans la réalisation d'un journal, l'organisation d'activités collectives, mais aussi de soutenir leur implication dans les décisions entourant le vivre-ensemble.

Cette forme d'intervention à la fois individuelle et collective est essentielle pour favoriser la stabilité résidentielle de personnes ayant connu l'itinérance.

Cette forme d'intervention à la fois individuelle et collective est donc essentielle pour favoriser la stabilité résidentielle de personnes ayant connu l'itinérance. Elle leur permet de reconstruire des liens de confiance, un sentiment d'appartenance et une estime de soi au-delà de répondre à leurs besoins de base.

Au Québec, c'est 30 millions $ qui sont réclamés par les regroupements en logement social pour pouvoir répondre aux besoins non-comblés.

Pourtant, cette pratique est sous-financée depuis plusieurs années. À Montréal, les besoins de financement sont évalués à 7 millions $ supplémentaires. Au Québec, c'est 30 millions $ qui sont réclamés par les regroupements en logement social pour pouvoir répondre aux besoins non-comblés. En l'absence de ces financements, ce sont les personnes les plus démunies qui en paient le prix.

Autre aspect important du logement social: une partie des unités bénéficie au Québec du Programme de supplément au loyer qui permet de plafonner les loyers à 25% des revenus des locataires qui en bénéficient. Dans les projets pour personnes itinérantes, ce sont presque 100% des unités de logement qui sont ainsi subventionnées. Ce modèle doit être non seulement préservé, mais également développé, afin de permettre à davantage de personnes de sortir de l'itinérance de façon durable et prévenir que d'autres s'y retrouvent.

Pour toutes ces raisons, le RAPSIM marchera le 13 septembre prochain pour demander des investissements majeurs en logement social, auprès des gouvernements du Québec et d'Ottawa. Alors que ce dernier annonçait des investissements majeurs en logement dans le cadre de sa stratégie nationale en logement en novembre 2017, il est essentiel qu'une partie importante des fonds permette le développement et la consolidation du parc de logement sociaux destinés aux personnes à très faible revenu.

Le prochain gouvernement du Québec devra quant à lui s'engager à développer davantage de logements sociaux pour répondre aux besoins urgents en la matière, en augmentant le nombre d'unités financées et en bonifiant les programmes et budgets qui y sont associés. Québec devra également assurer un financement adéquat du soutien communautaire dans les logements sociaux qui le nécessitent, dont ceux destinés aux personnes ayant vécu l'itinérance.

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