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Constat post Saint-Valentin

À cette ère du sensationnalisme, nous sommes à la recherche d'une vie stimulante, d'un partenaire stimulant qui saura remplir nos plus grandes demandes. Et finalement, nous désirons par-dessus tout, trouver la signification de ce mot conventionné, mais aux multiples définitions: amour.
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C'est dans mes jeunes années postsecondaire/jeune, plus ou moins certain de sa vocation, que j'ai déjà été à la recherche de ce mot, ce sentiment. À cette époque, je m'en tenais à ce que mon entourage m'offrait comme mode de vie. C'est perdu dans mes plus grandes questions existentielles, il y a de ça presque six ans déjà, que j'ai adopté ce mode de vie nocturne remodelé aux lumières de la rue Saint-Laurent. J'étais jeune, complètement perdu, sourire forcé et prétendant être à la bonne place au bon moment. Pourtant, c'est dans chacun de ces endroits aux ambiances tamisées que j'arrivais toujours accompagné de cette angoisse donc j'étais incapable de traduire en mot.

C'est en criant mes conversations plus ou moins pertinentes aux oreilles de récepteurs plus ou moins attentifs que j'ai réalisé les motifs des gens qui se retrouvaient au même endroit. Et lorsque c'était à mon tour d'écouter, mon attention n'y était déjà plus. Le regard loin, j'étais à la recherche de je ne sais trop quoi/qui. On y était tous pour la même raison, ou presque. J'y ai ressenti le vide, l'inquiétude, d'être à la recherche de cette promesse d'une vie stimulante assurée par cette personne inconnue/ce mot inconnu. Et bien sûr, le tout accompagné de ce sentiment de culpabilité de devoir s'avouer qu'on est bien partie prenante de cette génération accompagnée de ce téléphone intelligent aux petites heures du matin à lire les textos d'une belle inconnue par peur de manquer quelque chose de grandiose.

J'ignorais si j'étais le seul à avoir vécu une telle incohérence sentimentale. On reproche souvent à la jeunesse de ne pas savoir ce qu'elle veut. Seulement, c'est cette semaine en lisant Patrick Lagacé que j'ai réalisé que ce n'est pas uniquement les personnes de moins de trente ans (considérées comme la jeunesse) qui tentent à ce jour de garder la tête en dehors de l'eau. En couple ou pas, on est tous confronté à cette recherche plus ou moins concrète de vivre l'utopie du couple idéal. M. Lagacé a eu l'idée d'explorer la signification de ce mot en question.

Démystifier le mot amour en dehors des contes cinématographiques, de l'idéal collectif qui relève de l'imaginaire. Comment est-ce que l'amour est vécu dans notre quotidien pour chacun d'entre nous? Quelle signification qu'il a pour nous? L'amour en étroit lien avec nos temps modernes. Un sujet à débattre pendant des heures dans un cours de sémantique.

Réinventer la roue de «l'amour»

Mon grand-père demeurait au Portugal. Il avait sa petite routine à Lisbonne. Chaque matin, il allait au centre-ville nourrir les pigeons et contemplait ces moments. C'était un homme avec beaucoup de vécu et très réservé. Par conséquent, je n'ai pas vraiment eu la chance de le côtoyer. Je l'ai vu seulement quelques fois. À quatre reprises pour être exact. Il était un personnage inconnu à mes yeux, mais pour le peu de fois que je l'ai croisé, c'est à vingt ans que j'ai eu ma première conversation sérieuse avec lui. Il me parlait du mur idéologique qui séparait son époque à la mienne. À vrai dire, c'est en soupirant qu'il avait accepté que mon époque dite moderne ne revienne jamais en arrière.

Par contre, je me souviendrai toujours lorsqu'il m'a parlé d'amour «de filles». Il me posait des questions sur comment est-ce que l'amour fonctionnait de nos jours. Ignorant comme j'étais, je lui ai répondu que ça n'avait pas changé de son époque. Le sourire en coin, il m'a répondu «qu'on ne réinventait pas la roue de l'amour». Et six ans plus tard, je me dis « et si seulement il savait... »

J'aimerais lui dire que malheureusement la roue a été réinventée pour la majorité d'entre nous. J'aimerais lui dire que l'amour d'aujourd'hui est encore pire qu'avant.

Confrontés à cette nouvelle ère de stimulations constantes, les changements sociaux sont multiples. On immortalise le monde réel dans un monde virtuel, et l'on vit maintenant à travers le virtuel pour s'adapter à la vie réelle. Les plus jeunes perdaient déjà beaucoup de temps à mettre leur cœur à jour avec les différents médias virtuels. Et c'est au tour des plus âgés en adoptant les pratiques des médias sociaux que la similitude se concrétise. Les relations interpersonnelles y ont été complètement modifiées avec ces nouvelles pratiques du monde numérisé.

À cette ère du sensationnalisme, nous sommes à la recherche d'une vie stimulante, d'un partenaire stimulant qui saura remplir nos plus grandes demandes. Et finalement, nous désirons par-dessus tout, trouver la signification de ce mot conventionné, mais aux multiples définitions. Ainsi donc, mon constat n'est pas des plus réconfortants. C'était peut-être pour le mieux que mon grand-père n'ait jamais su. Tout compte fait, je m'en tiens à la Lettre à François qui m'a donné l'impression de connaître la signification de ce mot.

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