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Mon expérience de tournage avec Michael Bay

Tourner avec Michael Bay n'est pas sans effort. Nombreux sont les acteurs qui lui font mauvaise presse. Sa réputation et son caractère impulsif le précèdent.
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Mon cœur battait la chamade. Il était 23 h 30, j'avais des papillons dans le ventre comme une adolescente! Le texto tardif de mon agent pour m'annoncer que j'étais «Michael Bay's first choice for the part» m'avait mis dans un état d'excitation indescriptible.

C'était surréaliste - je vivais mon rêve de gamine. J'allais être l'héroïne d'un film de Michael Bay! J'avais été choisie par un des génies du cinéma populaire et du blockbuster, le réalisateur de The Rock, Armaggedon, Bad Boys, et dont le mentor n'est autre que Steven Spielberg.

C'était comme si cette nouvelle me projetait dans l'écran du téléviseur à tube cathodique qui trônait entre le canapé et le piano de mon frère dans notre pavillon de banlieue dans les années 1990. Ce bon vieux téléviseur que mon frère, ma sœur et moi regardions en pyjama et les dents déjà brossées avec tant d'entrain dès que nous en avions le droit. Il chargeait nos soirées d'aventures folles, d'actes de bravoure, de sentiments intenses, de décors incroyables et d'acteurs tous plus charismatiques les uns que les autres. La recette efficace des studios américains qui répond aux rêves des adolescents.

Et voilà qu'aujourd'hui, en jouant Sona Jilliani, un agent de la CIA, dans 13 Hours: The Secret Soldiers of Benghazi, j'allais devenir l'une de ces héroïnes.

Mais tout se mérite! Tourner avec Michael Bay n'est pas sans effort... Nombreux sont les acteurs qui lui font mauvaise presse. Sa réputation et son caractère impulsif le précèdent : après Michael Mann, il y a Michael Bay. Je savais en prenant mon avion pour Malte que l'aventure allait être intense et que j'allais devoir être forte face à ce monstre du cinéma hollywoodien. Mais j'aime les challenges et je n'ai pas eu que des partenaires faciles dans ma carrière.

Michael Bay est un réalisateur exigeant, très perfectionniste et qui peut partir au quart de tour. Il crée dans le chaos. On ne sait presque jamais quand on tourne et ce qu'on tourne. Paradoxalement, dans son contrôle absolu des moindres détails de chaque plan, il force les acteurs au «lâcher prise». Vu que chaque matin on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé, à quoi bon s'inquiéter? Il s'agit surtout d'être disponible émotionnellement, prêt à tout à chaque instant, et de «danser» avec Michael quand il en a choisit le moment.

Mes quinze années d'expériences de plateaux de cinéma et télévision n'étaient pas superflus pour pouvoir encaisser un tournage comme celui-ci. Et je n'aurais pas pu rêver d'un casting plus bienveillant et chaleureux à mes côtés pour cette première expérience «américaine». James Badge Dale, John Krasinski, Max Martini, Pablo Schreiber ont été des partenaires hors pair et l'intensité émotionnelle et physique du tournage nous a soudé.

Pour faire un pied de nez à l'adolescente que j'étais, il se trouve que 13 Hours n'est pas vraiment un pur «produit Bay», mais l'occasion pour Michael de montrer autre chose. Ce projet découlait de sa volonté d'aller vers un cinéma plus réaliste, plus cru, plus engagé. De montrer à ses pairs et à tout ceux qui le suivent depuis tant d'années qu'à 50 ans et après toutes les grosses machines qu'il a dirigées, il peut surprendre et traiter avec respect et empathie une histoire vraie et aussi sérieuse que l'attaque terroriste du consulat américain le 11 septembre 2012 à Benghazi en Libye. Et d'après la presse américaine, son pari est réussi. À vous d'en juger en salle!

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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