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Passer de la parole aux actes

Nous savons tous que le Parti québécois doit se renouveler, interpeller les indécis comme les convertis, ouvrir ses portes à de nouveaux citoyens, faire une place à ceux qui nous ont quittés et qui ne demandent qu'à revenir. Maintenant, ayons le courage de nos ambitions.
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Plus que jamais, le Parti québécois doit élargir ses cercles et reconstruire des ponts entre lui et la population québécoise. Pour y parvenir, il doit renouer avec l'audace, revoir ses façons de faire et sortir des sentiers battus.

La Conférence nationale des présidents et des présidentes du Parti québécois se prononcera samedi, à Sherbrooke, sur les modalités de la prochaine course à la direction du parti. Il s'agit à mon sens d'une première occasion à saisir pour notre formation politique.

En faisant le choix des primaires ouvertes, nous pouvons passer de la parole aux actes et envoyer un signal fort quant à notre volonté d'ouverture. Nous pouvons rappeler que notre parti est capable de créativité et de renouveau. Que nous sommes ce grand véhicule qui coalise et qui rend le changement possible.

Donner suite aux appels à l'unité

Les appels à l'unité des forces souverainistes, déjà nombreux depuis quelques années, se sont multipliés depuis la dernière élection. Avec raison. Pour convaincre davantage de citoyens des avantages de la souveraineté, les souverainistes devront d'abord réapprendre à parler d'une seule voix.

« Notre chance n'est pas dans la division, elle est dans l'harmonie », a rappelé avec justesse l'ancien premier ministre Jacques Parizeau, il y a deux semaines, dans le cadre de l'événement destiNation. Ma collègue Véronique Hivon lui a fait écho, dans une lettre ouverte, en soulignant l'importance d'assortir notre projet de pays « d'un principe de collaboration avec les autres partis et mouvements souverainistes.» Tour à tour, Bernard Drainville, Jean-François Lisée et Martine Ouellet ont aussi, chacun à leur façon, invité les indépendantistes à se rassembler, ces derniers mois.

Le temps est ainsi venu de donner suite à ces appels à la collaboration des souverainistes de tous les horizons et de traduire ces intentions en mesures réelles.

Le Parti québécois doit prendre le défi de la convergence à bras-le-corps, exercer du leadership et tendre la main. Ouvrir à tous les souverainistes le choix du prochain leader du mouvement souverainiste au Québec constituerait un premier geste concret en ce sens.

Le nouveau chef du Parti québécois aura à piloter les travaux de préparation à la souveraineté du Québec. La semaine dernière, j'ai proposé qu'il le fasse en dirigeant une « équipe de préparation » incluant les autres formations politiques souverainistes, au cours des quatre prochaines années. Ce n'est que de cette façon, en travaillant ensemble, que nous pourrons établir des positions communes et retrouver cette capacité à rallier les gens derrière notre projet de pays.

Dans cette optique, il est légitime que le leader chargé de diriger cette équipe de préparation à la souveraineté soit désigné par tous les souverainistes, quelle que soit leur étiquette partisane. Cette marque d'ouverture facilitera les futurs rapprochements.

Accroître le rôle des membres

Certains militants m'ont partagé leurs réticences à l'égard des primaires ouvertes, ces derniers mois, disant s'inquiéter pour le rôle des membres au sein du Parti québécois. C'est une critique que j'entends et qui me préoccupe. Le Parti québécois a été le premier vrai parti de masse en Amérique du Nord, le seul à appartenir à ses membres. Il s'agit d'un héritage que nous devons cultiver avec soin.

C'est pourquoi j'ai proposé, dès le mois de juin, que l'on permette à chaque membre de soumettre ses idées directement à notre Commission politique. Cela faciliterait la contribution de nos militants et nous aiderait à mieux mettre en valeur la créativité de chacun. Nous sommes le parti comptant sur le plus important membership au Québec. Misons sur cette force du nombre pour faire entrer davantage d'idées et de propositions nouvelles au parti. Bref, trouvons des moyens pour redonner un véritable droit de parole à nos membres, pour accroître leur rôle sur le contenu et la mobilisation. Les primaires ouvertes peuvent aller de pair avec cet objectif.

Un premier pas

Certes, les primaires ne sont pas une solution magique permettant de relever d'un coup tous nos défis. En revanche, elles ont au moins le mérite d'être un premier pas dans la bonne direction.

Nous reconnaissons tous l'importance de parler d'une seule voix, d'insister sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise. Nous savons tous que le Parti québécois doit se renouveler, interpeller les indécis comme les convertis, ouvrir ses portes à de nouveaux citoyens, faire une place à ceux qui nous ont quittés et qui ne demandent qu'à revenir.

Maintenant, ayons le courage de nos ambitions.

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