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Pour un front uni contre le pipeline Énergie Est

TransCanada a franchi une nouvelle étape en présentant son plan officiel d'oléoduc, intensifiant un débat déjà très vif au Québec: celui sur l'énergie. Dans les circonstances, j'estime que nous avons, en tant qu'élus, la responsabilité de nous élever au-dessus de la mêlée et de faire preuve de nuance et de pragmatisme.
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TransCanada a franchi une nouvelle étape, hier, en présentant son plan officiel d'oléoduc devant l'Office national de l'énergie, intensifiant un débat déjà très vif au Québec: celui sur l'énergie. Dans les circonstances, j'estime que nous avons, en tant qu'élus, la responsabilité de nous élever au-dessus de la mêlée et de faire preuve de nuance et de pragmatisme.

À mes yeux, lorsqu'un nouveau projet énergétique est présenté, il doit satisfaire des critères incontournables : offrir de solides garanties en matière de risques environnementaux, consolider ou accroitre notre sécurité énergétique, et contribuer de manière structurante à l'économie du Québec. Bref, être dans l'intérêt du Québec.

Récemment, plusieurs de mes collègues ont fait la démonstration éloquente que le projet du pipeline Énergie Est ne passe pas la rampe, particulièrement sur le plan environnemental. Le tracé final du pipeline multiplierait les risques d'accidents graves puisqu'il traverserait entre autres les rivières des Milles Îles, des Outaouais, des Prairies, Saint-Maurice, et évidemment notre fleuve Saint-Laurent, où on verrait une forte augmentation du nombre de superpétroliers. À Montréal et Québec, ces deux dernières semaines, la présidente-directrice générale de Gaz Métro, Sophie Brochu, a ajouté sa voix en expliquant en quoi les conséquences du projet Énergie Est de TransCanada seraient néfastes pour l'économie et la sécurité énergétique du Québec.

Le projet prévoit entre autres transformer un tronçon de gazoduc existant en oléoduc, afin d'y faire passer du pétrole. Énergie Est pourrait ainsi, dans certaines situations, contraindre des joueurs industriels importants à remplacer du gaz naturel par du mazout lourd nettement plus coûteux et plus polluant. La précarité de l'approvisionnement en gaz naturel ainsi entraînée nuirait à la compétitivité de nos entreprises, au budget de centaines de milliers de familles déjà sursollicitées et à notre bilan d'émissions de gaz à effet de serre. En plus, un tel risque environnemental ne servirait pas le Québec. Le pétrole transporté ne ferait pas rouler nos voitures ou fonctionner nos raffineries et peu d'emplois seraient créés chez nous. Nous serions des figurants qui mettraient à risque leur territoire au profit de consommateurs étrangers.

Même si nous ne disposons pas, en ce moment, de tous les leviers pour stopper la construction d'un pipeline qui ne servirait pas nos intérêts, il ne s'agit pas d'un prétexte pour rester les bras croisés. En se montrant unie, la Colombie-Britannique a réussi à arrêter le projet de l'oléoduc Northern Gateway qui devait acheminer le pétrole albertain vers le Pacifique. De la même façon, nous devrions commencer dès maintenant à rallier tous les Québécois pour former un front uni qui nous permettra de nous opposer efficacement et intelligemment au projet Énergie Est.

Au-delà des lignes partisanes, tous les députés de l'Assemblée nationale doivent devenir des partenaires pour mener cette bataille. Il est ici question de gros bons sens et de l'intérêt collectif des Québécois.

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