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Le vote québécois ne peut pas contribuer à défaire Harper

L'étude des résultats électoraux par province montre que l'influence du vote québécois a été presque nulle depuis 20 ans.
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Depuis plusieurs semaines, nombre d'articles nous expliquent comment, au Québec, un vote pour le Bloc québécois ou pour le NPD est un vote pour Harper. La prémisse est que le vote québécois peut influencer directement le choix du prochain gouvernement. Il n'y a rien de plus faux. Harper a été choisi dans les élections précédentes et sera choisi ou rejeté dans celle-ci par le reste du Canada, principalement par l'Ontario. L'étude des résultats électoraux par province des 50 dernières années montre que l'influence du vote québécois a été généralement décisive pendant une trentaine d'années et presque nulle pendant la dernière vingtaine.

Sans le vote québécois dans six des neuf élections tenues de 1965 à 1993, le gouvernement majoritaire aurait été minoritaire ou n'aurait pas gouverné; ou bien le gouvernement minoritaire n'aurait pas gouverné.

Curieusement, nous sommes nombreux à croire, faussement, que nous avons aidé à porter les conservateurs au pouvoir en 1984, et à les défaire en 1993. En 1984, le gouvernement obtenait une majorité de 140 sièges qui aurait été réduite à un confortable 82 sans les 58 élus du Québec. En 1993, le gouvernement libéral obtenait une majorité de 59 sièges qui aurait été réduite à 40 sans les 19 élus du Québec. Le Canada tout entier voulait les conservateurs en 1984, puis voulait s'en débarrasser en 1993. Le Québec était du même avis, mais le résultat était inéluctable. Pour toutes les autres élections de cette période, le vote québécois fut déterminant.

Après 1993, il y a eu cinq élections, dont une seule fut déterminée par la participation du Québec. Le vote québécois est depuis longtemps devenu insignifiant au fédéral. En 2011, Harper n'a eu que 5 élus au Québec alors qu'il en avait eu 10 aux deux élections précédentes, et il est devenu majoritaire. Ça ne peut être plus clair.

Au Québec, toute cette discussion de voter Bloc ou NPD ou libéral ne rime à rien en ce qui a trait au gouvernement Harper, sauf une chose très importante...

Le Québec, à lui tout seul, a propulsé le NPD, qui était apparemment promis à être pour toujours le troisième parti, le wagon de queue. Le reste du Canada peut contempler pour la première, et peut-être la dernière fois, la possibilité réelle que le NPD puisse former un gouvernement, mais c'est son vote, et surtout celui de l'Ontario, qui déterminera qui gouvernera. Ce que le Québec peut faire est de maintenir ouverte la nouvelle possibilité en votant pour le NPD.

Les intérêts du Québec ne peuvent être concrétisés au niveau fédéral que par une présence forte au niveau du cabinet, et préférablement en ayant un premier ministre qui vient du Québec. Dans le système actuel, on ne peut faire mieux. Il y en a qui rêvent à un monde meilleur avec un Québec indépendant, mais, en attendant, c'est celui-ci qui continue d'agir et on doit en tirer le meilleur parti possible. Les provinces sont toutes minoritaires au niveau fédéral. Chacune a ses doléances et se sent lésée à un certain point dans la fédération. Tout le monde est malheureux, tout le temps.

Si le NPD forme le prochain gouvernement, le Québec y occupera forcément une place enviable, mais c'est le reste du Canada qui choisira qui gouverne.

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