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À part quelques jovialistes qui se cachent la tête dans le sable, il existe au Québec un consensus sur le besoin de redresser les finances publiques. Mais est-il possible de réduire les dépenses de l'État tout en prodiguant de meilleurs services?
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À part quelques jovialistes qui se cachent la tête dans le sable, il existe au Québec un consensus sur le besoin de redresser les finances publiques. Mais est-il possible de réduire les dépenses de l'État tout en prodiguant de meilleurs services?

La réponse est un « oui » sans équivoque. Pourtant les sceptiques sont nombreux. Par exemple , l'éditorialiste de La Presse André Pratte avance qu'il est impossible de diminuer la taille de l'État, et donc de réduire le fardeau fiscal écrasant de la classe moyenne, sans diminuer les services.

M. Pratte commet l'erreur de ne pas distinguer le financement d'un service et sa prestation. Même si un service est financé par l'État, cela ne veut pas dire qu'il doit être fourni par l'État. Par exemple, la réparation de la carrosserie accidentée de votre voiture peut très bien être financée par votre assureur sans pour autant être effectuée par celui-ci. Pourquoi, dès lors, l'État doit-il être le prestataire d'une foule de services alors qu'il pourrait n'en assurer que le coût ?

Le président du Conseil du trésor M. Coiteux devrait donc s'attarder à déterminer quels services doivent absolument être livrés par des employés de l'État et, pour les autres, chercher à mettre les employés de l'État en concurrence avec le privé pour les sous-traiter au fournisseur offrant le meilleur rapport qualité/prix suite à des appels d'offres ouverts et transparents.

Pour arriver à une telle détermination, M. Coiteux devrait appliquer le test des « Pages Jaunes » : si un service rendu par des fonctionnaires de l'État est offert dans les Pages jaunes, c'est qu'il peut probablement être l'objet d'un appel d'offres concurrentiel.

Prenons un exemple. Emploi-Québec offre des services de placement de personnel. Si vous fouillez le site web des Pages jaunes sous « Recherche d'emplois - Montréal », vous y trouverez 467 résultats, comprenant une foule d'entreprises pouvant vous aider dans votre recherche pour un emploi. Pourquoi le gouvernement ne pourrait-il pas obtenir des propositions de services du secteur privé et d'Emploi-Québec pour savoir qui peut le mieux et au meilleur coût aider les chômeurs québécois à se trouver du boulot, le tout selon des critères et un devis bien définis ?

C'est ce que l'Australie a fait. Elle a décidé de sous-traiter les services d'aide à la recherche d'emplois à des fournisseurs privés. Au début, l'État a continué de fournir une partie des services en concurrence avec le privé. Mais éventuellement, l'État australien s'est retiré et les services de placement et d'aide sont maintenant offerts par une centaine de fournisseurs (OSBL ou à but lucratif) ayant répondu à un appel d'offres concurrentiel qui sont évalués annuellement et cotés de 1 à 5 étoiles par l'État. Ils sont rémunérés par des honoraires de service, des bonus au succès des placements et des fonds spéciaux pour les chercheurs d'emplois ayant besoin d'aide pour surmonter des obstacles à l'emploi. Les services offerts varient de la simple rédaction d'un c.v., à la formation, à la recherche d'emploi et même à l'aide à surmonter les obstacles personnels à obtenir et conserver un emploi.

En 39 mois, ces fournisseurs ont placé 1,4 million de personnes, dont 230 000 atteints de déficiences, 236 000 âgés de moins de 21 ans, 187 000 âgés de plus de 50 ans et 155 000 sans abris.

Selon une étude de l'OCDE, ce modèle a contribué à l'excellente performance du marché du travail en Australie.

Message à M. Coiteux : je peux vous envoyer mon dernier bottin téléphonique des Pages Jaunes si vous avez jeté le vôtre !

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