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Philippe Couillard et l'islamisme (radical)

Le premier ministre devrait faire preuve deet ramener le débat au bon niveau. L'heure n'est pas à discuter si des contenus diffusés dans certaines écoles sont «offensants», mais bien s'ils sont «dangereux» et «radicalisant», pouvant mener à l'usage de la violence, des armes et de la coercition.
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Le président Obama s'est récemment attiré une foule de critiques aux États-Unis en se limitant à dénoncer l'extrémisme violent et en refusant d'associer l'islamisme au terrorisme. Les premiers ministres français, britannique et canadien, eux, n'ont pas souffert de la même valse-hésitation. Ils n'ont pas tardé à parler, du même souffle, de guerre contre le terrorisme et l'islamisme radical.

Le premier ministre Couillard semblait aussi, du moins qu'à tout récemment, éviter le faire ce lien. Le journaliste Marcel Pepin a noté, dans son blogue du 12 janvier 2015, que le premier ministre n'emploie jamais l'expression « islamisme » :

« J'ai réécouté ses déclarations du 21 octobre, à la suite du meurtre d'un militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu. Même s'il estimait alors qu'il y avait un lien entre cette attaque et l'intervention canadienne contre le groupe armé État islamique, M. Couillard était parvenu à ne jamais prononcer le mot islamique au cours de ce point de presse.

Une révision sommaire des articles consacrés au chef libéral confirme sa répugnance à faire un lien entre des individus qui se sont radicalisés et la religion islamique. Il semble prendre un soin particulier à ne jamais employer le mot « islam » ou l'une de ses déclinaisons dans un contexte négatif. »

M. Couillard a néanmoins admis mardi dernier que le terrorisme était l'expression des extrémismes de tout type, y compris celui de l'islam radical. Il me semble que cela va de soi quand on voit des meurtriers crier « Vive Allah! » en tuant des innocents. Il faut, j'en conviens, éviter les amalgames. Tous les musulmans ne sont pas des terroristes pas plus que tous les catholiques n'étaient des tueurs au temps des Croisades. Gérard Bouchard disait avec raison qu'il y a un lien entre intégrisme et terrorisme « mais l'un ne conduit pas nécessairement à l'autre ». Et il faut surtout éviter les dérapages comme celui de Stéphane Bédard, le chef intérimaire du Parti québécois, sur « l'imprégnation » des valeurs islamistes de M. Couillard.

Le premier ministre devrait faire preuve de leadership et ramener le débat au bon niveau. L'heure n'est pas à discuter si des contenus diffusés dans certaines écoles sont « offensants » mais bien s'ils sont « dangereux » et « radicalisant », pouvant mener à l'usage de la violence, des armes et de la coercition. Le débat ne se situe pas au niveau de la conformité des écoles aux programmes d'éducation du gouvernement (tout baigne si les islamistes radicaux savent compter?), mais bien au niveau des activités extracurriculaires menées dans ces écoles (enseignement de valeurs et culture « islamique » radicales).

La discussion ne vise pas non plus la vérification des antécédents judiciaires des administrateurs, mais bien l'enseignement d'une idéologie qui va à l'encontre des valeurs libérales occidentales démocratiques du Canada, fondées sur la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle. D'ailleurs, ce n'est pas un crime d'être un islamiste.

La réflexion ne doit pas non plus tourner autour des écoles privées ou des écoles confessionnelles, catholiques, juives ou musulmanes. Elle doit plutôt se centrer sur la sécurité nationale et le problème potentiel de radicalisation; à ce que je sache, les écoles « juives et catho » ne sont pas une menace ou un incubateur d'un radicalisme qui cause une menace...

Enfin, il ne s'agit pas de délibérer d'immigration, mais bien du choix de nos immigrants, pas de liberté de religion (qui est acquise), mais bien du respect des droits individuels, pas de charte de laïcité, de signes ostentatoires ou d'observatoires, mais bien de jihad, des ressources octroyées et des méthodes et résultats livrés par la SQ, le SPVM, la GRC et le SCRS.

M. Couillard doit rapidement recentrer la discussion sur « les vraies affaires », c'est-à-dire notre sécurité nationale, et agir pour lutter contre l'intégrisme radical avant que nos citoyens ou nos infrastructures ne deviennent victimes de ces dangereux terroristes. En ce sens, on doit espérer que le groupe de travail interministériel sur la lutte contre l'intégrisme (noter ici qu'on n'a pas ajouté l'adjectif « radical »...) accouchera rapidement d'un plan d'action.

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