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L'extrême droite québécoise selon Pauline Marois

Ce à quoi nous assistons dans notre société, ce n'est pas à une montée de l'individualisme, c'est plutôt au triomphe de l'égoïsme. Ce n'est pas la même chose.
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Dans son discours de départ, Mme Marois a dit s'inquiéter de la tendance, devant les difficultés budgétaires, à remettre en cause les mesures collectives au profit d'une approche individualiste, soulevant le spectre de la montée d'une extrême droite qui détruirait notre beau modèle québécois.

Généralement, quand le mot «individualisme» est prononcé, c'est de manière méprisante, surtout dans la bouche des gens de gauche. Ces chantres de la solidarité et du progressisme laissent entendre que la méchante droite est composée d'horribles individualistes sans âme qui ne pensent pas aux autres. Ils ne seraient là que pour se remplir les poches et exploiter les démunis.

Pourtant, ils se trompent. Le système de démocratie capitaliste demeure le système le plus moral de tous. Contrairement au socialisme, il ne confisque pas à Jacques pour donner à Paul. Il libère plutôt la créativité et l'énergie aux fins de conclure des transactions qui, effectuées dans un marché libre, ne sont pas motivées par la cupidité ou l'égoïsme, mais bien par l'atteinte du plus grand bénéfice mutuel possible. Sans avantage mutuel, pas de transaction. Et donc, pour qu'il y ait transaction qui remplisse ses besoins et son intérêt, une partie à la transaction doit rechercher et rencontrer l'intérêt de l'autre partie. Des milliards de transactions mutuellement bénéfiques sont conclues chaque jour dans le monde, alimentant une dynamique qui encourage la productivité et la richesse. Les contraintes à la liberté, imposées sous la férule du pouvoir coercitif de l'État au nom de la solidarité et de la justice sociale, empêchent les individus de conclure des transactions mutuellement bénéfiques. Ces transactions sont alors remplacées par le dirigisme étatique, lequel prend forme par des taxes et impôts et des restrictions sur ce qu'on peut acquérir comme biens et services.

Ce à quoi nous assistons dans notre société, ce n'est pas à une montée de l'individualisme, c'est plutôt au triomphe de l'égoïsme. Ce n'est pas la même chose. Pour l'égoïste, il y a lui et les autres, lui et les masses et seul son propre intérêt compte. L'individualiste, au contraire, considère toutes les personnes qui l'entourent comme des individus au même titre que lui-même. L'égoïste est en fait, le plus souvent, un collectiviste, sauf que pour lui la collectivité, ce sont les autres. Pour l'égoïste collectiviste (qui pullule à gauche et à l'extrême gauche), il y a «je», et il y une masse informe de «ils» et de «elles». Pour l'individualiste, il n'y a que des «je», et cette réunion de «je» peut devenir un «nous», si chacun des «je» en décide ainsi librement.

En fait, hors de l'individualisme, il n'y a pas de solidarité sociale possible. L'individu libre et responsable est entouré d'individus libres et responsables. L'individualiste est soucieux du bien de tous, car pour prospérer, il doit rencontrer les désirs des autres individus de sa communauté. Pour lui, le bien commun se mesure à l'aulne du bonheur qu'en retire chacun de ces individus, y compris, évidemment, lui-même.

La chasuble de la moralité sied donc aux réformateurs du modèle québécois qui recherchent plus de libertés individuelles et de responsabilité personnelle et non pas à ceux qui veulent nous enchaîner servilement à la dépendance du gouverne-maman au nom d'une soi-disant solidarité sociale imposée par l'État.

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