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Les bienfaits de la concurrence en éducation

Les défenseurs des modèles étatistes n'aiment pas la concurrence parce qu'elle met en évidence les mauvais résultats des services monopolistiques fournis par l'État. Or, cette concurrence doit être encouragée, car elle produit de bons résultats.
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Pendant que l'on parle sans cesse de coupures de services aux élèves dans les commissions scolaires, les écoles «privées» (contrairement à ce que le terme laisse entendre, elles sont pour la plupart des OSBL) publiaient cette fin de semaine dans les grands quotidiens des cahiers promotionnels étoffés pour séduire leur clientèle en préparation de l'année scolaire 2015-2016.

Ce qui retient l'attention, c'est que malgré les carcans étroits imposés par les pédocrates du ministère de l'Éducation, les écoles privées tentent constamment d'innover pour mieux desservir leur clientèle et assurer leur pérennité. Car on le sait : comme pour toute entreprise privée, pas de client veut dire pas d'école! Le Collège de Laval souligne la technopédagogie. Le Collège Trinité lance le programme «Une année complète avec l'ami de ton choix» qui garantit que deux amis partageant le même programme seront dans la même classe. À l'Académie des Sacrés-Cœurs, on insiste sur les 504 heures d'enseignement de l'anglais sur l'ensemble du parcours. Brébeuf vante son classement scolaire et ses installations sportives, tout comme le Collège d'Anjou qui a inauguré son nouveau pavillon des arts et des sports. Au Collège Notre-Dame-de-Lourdes, l'emphase se situe autour du programme d'éducation internationale. L'engagement communautaire, la personnalisation, les besoins particuliers, l'absence de tests d'admission, la facilité d'accès par métro et bus, l'entrepreneuriat, voilà d'autres aspects vantés par un collège ou l'autre.

Cette émulation nourrie par la concurrence et qui empêche les écoles privées de s'asseoir sur leurs lauriers se retrouve un peu, aussi, dans les écoles publiques, quoique peut-être à un degré moindre. On se rappellera avec nostalgie du temps où le Bulletin des écoles secondaires, préparé par l'IEDM et publié par la revue L'Actualité, permettait aux Québécois de toutes les régions de discuter chaque automne des méthodes adoptées par un établissement ou un autre, public ou privé, pour diplômer le plus grand nombre d'élèves, faire mieux réussir les garçons, lutter contre le décrochage... Les écoles publiques étaient sous les projecteurs et bon nombre de parents ont pu poser des questions à leurs directeurs d'école publique sur la performance de leur établissement.

Malheureusement pour les parents, cet esprit de concurrence entre les écoles privées et publiques s'est amoindri avec la disparition du Bulletin en 2008. Le ministère de l'Éducation a alors décidé de ne faire subir aux élèves qui terminent leur secondaire que deux épreuves uniformes, l'une de français, l'autre d'anglais. Faute de données nationales comparables sur les quatre matières évaluées par le Bulletin (mathématiques, physique, français et anglais), une étude sérieuse de la performance des écoles secondaires du Québec n'était donc plus possible. Victoire des pédocrates ?

La fin du Bulletin a sans doute réjoui les Réjean Parent de ce monde qui veulent faire disparaître les écoles privées pour mettre fin à une «compétition malsaine en éducation». Ce n'est pas la concurrence qui favorise l'amélioration de la qualité, dit l'ancien syndicaliste, mais l'émulation ! «Et ça se développe par la culture, et non par la vulgaire bataille pour obtenir le plus haut taux de profit par le plus bas coût possible.»

Les défenseurs des modèles étatistes n'aiment pas la concurrence parce qu'elle met en évidence les mauvais résultats des services monopolistiques fournis par l'État. L'éducation au Québec est donc une cible de choix des fervents du «tout-au-public», car elle est un des rares services étatiques où il y a de la concurrence et où l'on peut comparer la performance du privé et du public.

Cette concurrence doit être encouragée, car elle produit de bons résultats. Voilà pourquoi je propose l'adoption d'un système de bons d'éducation universels. Chaque parent recevrait une carte prépayée lui permettant d'envoyer ses enfants à l'école de son choix, publique ou privée. Il redeviendrait un client! Les commissions scolaires disparaitraient et les écoles deviendraient plus autonomes en pouvant décider de leurs méthodes d'enseignement, pour ainsi mieux ainsi rencontrer les besoins de leur clientèle.

En accentuant la concurrence entre les deux réseaux, on créerait encore plus d'émulation et on donnerait plus de choix de services éducatifs aux parents. Au grand dam des étatistes comme M. Parent.

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