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La loi et de la réglementation fiscales québécoises ne sont pas une cause de nos maux, mais bien le résultat de la culture étatiste qu'ont adoptée tour-à-tour les libéraux et les péquistes depuis la Révolution tranquille.
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Les audiences publiques de la Commission Godbout ont commencé cette semaine. Comme je l'ai déjà dit à M. Couillard, l'idée de tenir une telle commission est bonne. Notre système fiscal est complexe et inefficace et il souffre de lacunes au niveau de l'équité et de la compétitivité.

Mais comme je lui avais aussi dit, la loi et de la réglementation fiscales québécoises ne sont pas une cause de nos maux, mais bien le résultat de la culture étatiste qu'ont adoptée tour à tour les libéraux et les péquistes depuis la Révolution tranquille. Les lois fiscales sont des outils coercitifs pour mettre en œuvre les autres lois québécoises, notamment celles qui imposent des transferts de richesse entre différents groupes d'individus tout en alimentant l'énorme bureaucratie qu'ils engendrent. La commission n'ayant pas pour mandat principal de réviser ces politiques (elle a reçu un mandat secondaire de coupures pour atteindre les cibles budgétaires de l'an prochain), elle ne peut donc que tenter de simplifier la législation ou répartir différemment le fardeau fiscal entre différents groupes d'individus. Ce sera un jeu à somme nulle : on allégera ici, mais on alourdira là. On ne mettra pas le Léviathan au régime.

Ce dont le Québec aurait vraiment besoin, c'est un nouveau régime alimentaire où l'État consomme moins de calories. On peut espérer que la Commission de révision permanente des programmes de l'ex-ministre Lucienne Robillard, qui travaillera de concert avec M. Godbout, changera le menu et réduira le nombre de calories ingérées par la machine. Mais il aurait fallu pour cela que M. Couillard et son gouvernement définissent clairement le rôle qu'ils voient pour l'État. Le discours libéral à cet égard est confus : d'une part, M. Coiteux dit vouloir remettre le modèle québécois en question alors que pour M. Couillard, la révision des programmes permettra de préserver ce même modèle (Jean-Marc Fournier disait même que le modèle « n'est pas remis en question. On essaie juste de s'assurer qu'il dure ».). Sans savoir si le restaurant est végétarien ou un steak house, pas facile pour Mme Robillard de confectionner un menu qui se tient...

Le Parti conservateur du Québec, lui, propose un repositionnement fondamental de l'État. Notre parti croit que le gouvernement a un rôle essentiel, mais que l'étatisme n'est pas une solution universelle à tous les problèmes du Québec. La mission principale de l'État comprend, notamment, la protection des droits et libertés individuels, l'administration de la justice, la construction d'infrastructures publiques, l'intervention en cas de catastrophe naturelle et la création des conditions propices pour que les citoyens puissent s'épanouir et exercer leurs talents. Oui, l'État doit venir en aide aux citoyens les plus démunis qui sont incapables de subvenir à leurs besoins, mais il doit éviter de dispenser des privilèges et d'encourager la dépendance des individus et des entreprises. Enfin, l'État n'a pas comme rôle de se substituer à l'entreprise privée et ne devrait pas nous dire où travailler, comment épargner, quoi construire ou produire. Il doit plutôt assurer un environnement qui protège les droits de propriété et les contrats librement conclus et favorise la concurrence, source d'innovation bénéfique aux consommateurs.

À cause de ce doute sur le rôle de l'État que laisse planer M. Couillard, l'exercice louable des deux commissions libérales risque d'accoucher... d'un menu pour enfants.

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