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Bonne chance à la vapoteuse Valérie Gallant

Valérie Gallant a récemment déposé un recours contre la loi qui bannit la cigarette électronique des lieux publics et réglemente les commerçants voulant vendre ces produits.
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Valérie Gallant est une fumeuse qui a essayé sans succès diverses méthodes pour abandonner l'usage du tabac. Comme Hon Lik, l'inventeur de la cigarette électronique, Mme Gallant a trouvé dans le vapotage un moyen de réduire sa consommation de manière importante et de limiter les effets nocifs des produits du tabac pour sa santé et celle de son entourage.

Elle a donc ouvert un commerce d'appareils et liquides pour le vapotage, sans y vendre d'autres produits - notamment de tabac, de cigarettes, cigares ou pipes - qui fait affaires sous le nom de Vapeclassique à Québec. Elle a par la suite lancé l'Association québécoise des vapoteries.

Pourquoi est-ce que je vous parle de Mme Gallant? C'est parce qu'elle a récemment déposé un recours contre la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, adoptée par le gouvernement Couillard le 26 novembre 2015 et appuyée unanimement par tous les partis à l'Assemblée nationale, qui bannit la cigarette électronique des lieux publics et réglemente les commerçants voulant vendre ces produits.

Comme ardent défenseur des droits et libertés individuels, de la responsabilité personnelle et d'un État moins envahissant, j'espère que Mme Gallant réussira à faire annuler cette loi liberticide.

Selon la poursuite, le gouvernement se base sur deux raisons principales pour justifier de réduire les droits et libertés des vapoteurs. La poursuite de Mme Gallant affirme qu'aucune ne tient la route.

D'abord, on craint qu'il existe un risque qu'en «voyant» des personnes «vapoter», des mineurs en viennent à s'intéresser à fumer des produits du tabac, par une sorte de «mimétisme». Pourtant, aucune étude sérieuse n'est venue soutenir pareille appréhension.

En fait, cette crainte est risible. Qui trouverait justifié l'interdiction de boire quelque liquide, ne contenant aucun alcool - fusse du jus, du lait ou de l'eau - sur les terrasses, de peur que les jeunes en viennent, par mimétisme, à vouloir consommer de l'alcool?

Par ailleurs, le législateur prétend opposer aussi un principe de précaution : la composition des liquides utilisés dans la cigarette électronique se trouvant encore méconnus, ainsi que leurs effets à long terme, mieux vaut empêcher son utilisation. Or, même s'il est vrai que les liquides contiennent certaines substances nocives, ce sont dans des quantités qui ne sont pas dommageables pour l'humain quand on considère les faibles quantités de vapeur inhalées par le «vapoteur».

Ainsi, l'étude la plus étendue et récente sur le vapotage, conduite par le ministère britannique de la Santé l'an dernier, a conclu que bien que le vapotage ne soit pas sécuritaire à 100 %, la plupart des produits chimiques qui causent les maladies liées à la cigarette en sont absents, et ceux qui sont présents posent un danger restreint.

Selon les auteurs de l'étude, l'estimation que la cigarette électronique est à 95 % moins dangereuse que la cigarette ordinaire est raisonnable.

Selon le premier ministre Couillard, on a réussi à faire baisser notre taux de tabagisme en 2005, 2006, 2007 et, depuis ce temps, il atteint un plateau. «Je pense qu'on doit faire davantage de progrès. Et une façon de le faire, c'est d'agir sur la fumée secondaire, l'exposition des gens, des enfants particulièrement, à la fumée».

Or, Statistique Canada affirme que, de 2012 à 2014 seulement, la proportion de personnes qui fumaient au Québec est passée de 27,4 % à 22,4 % chez les hommes et de 20,3 % à 16,4 % chez les femmes, en même temps que la cigarette électronique se popularisait. C'est à se demander si le gouvernement Couillard cherche à soutenir l'industrie du tabac contre la concurrence éventuelle de la cigarette électronique!

Ce n'est pas vrai qu'au Québec. En Angleterre, une étude, se fondant sur des données de 2014, conclut qu'entre 16 000 à 22 000 fumeurs habituels auraient cessé de fumer grâce aux cigarettes électroniques au cours de cette seule année.

En vérité, force est de constater que les atteintes aux droits et libertés imposées par cette loi non seulement ne permettront pas la réalisation de l'objectif législatif mais, en fait, feront exactement le contraire en restreignant l'accès par les Québécois à une méthode éprouvée de réduction du tabagisme.

La Protectrice du citoyen a raison de se préoccuper de l'apparition, voire de l'intensification, de pratiques qui vont à l'encontre du respect des citoyens et de leurs droits. La Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme en est un bon exemple.

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