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Les 10 erreurs du père au foyer

La liste qui suit est sans doute un peu critique, mais il m'a semblé nécessaire de partager ce que j'ai ressenti ces dernières années : des choses que j'aurais pu mieux faire ou qui m'auraient facilité la vie si je les avais sues avant.
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J'ai du mal à croire que je suis père au foyer à plein temps depuis presque six ans.

Dans les années 90, quand j'étais déchiré dans mon canapé d'étudiant après avoir tiré sur ma pipe à eau, je n'aurais jamais pensé que je consacrerais tout ce temps et cet argent à parfaire mon éducation dans le but de grimper tous les échelons, jusqu'au sommet, de la carrière de père au foyer.

N'y voyez rien de péjoratif. Sarcasme mis à part, je considère qu'être parent est un véritable travail à plein temps (et l'un des plus difficiles au monde, à vrai dire) mais la majorité de mes camarades de classe sont ensuite entrés dans des écoles ou des instituts techniques pour apprendre un métier... ou se sont spécialisés dans un domaine particulier en poursuivant leurs études.

Je n'ai jamais suivi de cours pour devenir père, ni lu de livres pour me préparer à ce rôle, et encore moins à celui de père au foyer. On ne peut se former que sur le terrain. Et, comme il en va de chaque enfant, chaque parent est différent.

On écoute sa famille, on prend conseil auprès d'amis qui ont fait le grand saut avant nous. Ou alors, on joue les voyeurs en allant consulter sur les réseaux sociaux les pages de ceux qui se retrouvent dans une situation similaire.

On suit son intuition. Quand on se plante, on regarde à droite et à gauche pour s'assurer que personne ne nous a vu, et on tente autre chose. OU BIEN, dans mon cas, on prend les choses avec humour : on salue le public, et on en rigole.

Ce que j'essaie de dire, c'est que depuis l'émergence des réseaux sociaux, tout le monde VEUT, ou CROIT, être un parent parfait. Il ne faut pas avoir le moindre défaut!

Mais, que l'on soit père ou mère, personne n'y échappe : nous avons tous des DÉFAUTS et des QUALITÉS.

Or, dans un cas comme le mien, qui peut juger de ce que je fais? Qui se chargera de me remettre sur le droit chemin ?

Qui est toujours là pour me rappeler de ne pas m'énerver pour rien, de m'arrêter un instant, le sourire aux lèvres, afin d'apprécier le fait que Mason, grimpé sur le comptoir pour attraper une banane dans la corbeille à fruits, a été assez malin pour se détacher de sa chaise haute? Où sont les applaudissements extatiques de l'amphithéâtre plein à craquer quand je me tiens au beau milieu de la scène, occupé à retirer la chaise dans laquelle Charlie s'est coincé la tête ou, mieux, à nettoyer sa culotte de super-héros dans laquelle il avait cru péter?

La liste qui suit est sans doute un peu critique, mais il m'a semblé nécessaire de partager ce que j'ai ressenti ces dernières années : des choses que j'aurais pu mieux faire ou qui m'auraient facilité la vie si je les avais sues avant. Alors, peu importe la branche parentale sur laquelle vous vous trouvez, j'espère que ces quelques remarques vous aideront.

Les dix plus grosses erreurs du père au foyer

1. Ne jamais tenir compte de l'avis de ma femme. Après une journée de dix heures à s'occuper seul de trois enfants de moins de six ans, je n'ai vraiment pas besoin d'écouter ses théories à la noix sur l'éducation! Eh bien, en fait, si. Il faut l'écouter. Après tout, elle n'agit que dans mon intérêt, et elle porte un regard nouveau sur la situation. Sans oublier que ce sont aussi ses enfants!

2. M'énerver pour un rien. Pourquoi céder à la colère au risque de faire de l'hypertension quand ma fille insiste pour porter des bottes alors que le soleil brille et qu'il fait 35°C? La vie est trop courte. Du calme. Elle finira bien par se rendre compte toute seule de son erreur.

3. Dire non trop souvent. À moins qu'ils parlent de mettre le feu à ma voiture ou de fabriquer une tyrolienne avec du fil dentaire, c'est plus agréable de leur dire OUI quand ils demandent la permission de faire quelque chose. Il faut savourer le pouvoir de ce simple mot, car il peut vous ouvrir de nouvelles possibilités extraordinaires.

4. Ne pas être crédible. Je passe mon temps à menacer mes enfants de faire telle ou telle chose : leur laver la bouche au savon, confisquer leur iPad, etc. Mais quand vient le moment de mettre ma menace à exécution, il n'y a plus personne. Remarque : grâce à notre "tueuse à gages maison" (mon épouse), Charlie ne dit plus de gros mots depuis des semaines. À vrai dire, il est sage comme une image. Un vrai petit ange. Tout ça depuis que sa mère lui a fourré un savon Palmolive dans la bouche, comme dans un conte de Noël à l'ancienne. Même si on fait parfois preuve de complaisance, l'important est de tenir parole.

5. Relâcher sa vigilance. Les premières années, les enfants dépendent entièrement de leurs parents, qu'il s'agisse de leur éducation, de leur développement ou des soins dont ils ont besoin. Nous sommes leurs seuls défenseurs. J'avais l'habitude de me moquer de ma femme parce qu'elle remet tout en question. Devenu père au foyer, j'ai vite appris qu'en faisant trop souvent preuve de laisser-aller, je n'arrivais plus à me faire entendre. Sans verser dans les extrêmes, il ne faut pas avoir peur d'affirmer son point de vue en cas de désaccord. Ne vous laissez pas impressionner par les médecins et les professeurs parce qu'ils continuent eux aussi chaque jour à apprendre leur métier.

6. Instaurer des règles immuables sur la routine du coucher. De toute évidence, on n'est pas prêts d'ouvrir un institut du sommeil. En revanche, après le fiasco du dodo avec papa et maman, dont j'ai souvent parlé, nous avons enfin trouvé notre rythme. Nous apprécions la routine du coucher : nous préférons que les enfants commencent tout de suite à dormir dans leur propre lit, comme des grands, même si ce n'est pas systématique. Nous les laissons parfois dormir ensemble dans la chambre d'amis, voire dans notre chambre quand ils sont agités ou apeurés. Ca leur passera vite. En attendant, profitez de ces moments câlins.

7. Se soucier de ce que disent les autres parents. Au début, je m'en préoccupais. Et maintenant? Je n'en ai plus rien à foutre, qu'ils aillent se carrer mon doigt bien profond. J'ai arrêté de les écouter bavasser sur l'apprentissage de la propreté ou le temps que votre enfant a mis à marcher.

8. Oublier de s'accorder du temps pour soi. Chaque fois que ma femme prend les enfants, j'ai l'impression qu'il faut que je fasse quelque chose : la vaisselle, plier le linge, etc. Je ne m'accorde jamais cinq minutes pour m'asseoir, lire un magazine porno, faire du tir dans le jardin ou fabriquer mes propres feux d'artifice. Profitez pleinement de ces instants, ils sont vraiment essentiels pour se ressourcer. Et puis enfilez une belle chemise de temps à autre. On agit différemment quand on est bien habillé.

9. Le dîner. Nous avons encore du mal à passer de DEUX dîners séparés à un SEUL repas en famille, parce que les enfants sont parfois difficiles avec la nourriture, ou à cause de l'emploi du temps de ma femme. Mais je me ronge trop les sangs, d'autant que mon épouse se contente tout à fait d'un yogourt périmé et de croûtes de pizza. Bon, en fait, pas vraiment, mais disons qu'elle n'a pas besoin que je passe deux heures à lui préparer quelque chose.

10. La souplesse. La façon dont je m'occupe de la maison nécessite de faire preuve d'autorité et d'organisation, si je veux éviter une mutinerie. J'ai appris à appliquer ce principe, qui me permet ensuite de me DÉTENDRE. Je suggère, à la fois pour vous et pour moi-même, de penser à briser le cercle de la monotonie et à sortir des sentiers battus. Ca vous fera plaisir, et vos enfants vous adoreront.

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Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l'anglais.

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