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Se faire craquer le cou, une pratique plus risquée qu'il n'y paraît

Plusieurs cas d'accidents vasculaires cérébraux ont été rapportés chez des jeunes adultes.
Doucefleur via Getty Images

C'est un fait divers qui fait parler de lui aux États-Unis. Dans la ville d'Oklahoma, un jeune papa de 28 ans du nom de Josh Hader a été victime d'un accident vasculaire cérébral. La cause? L'une de ses artères vertébrales menant au cerveau s'est rompue après s'être fait craquer le cou.

"Dès que j'ai entendu le bruit du craquement, tout a commencé à s'engourdir sur le côté gauche de mon corps, explique-t-il à la chaîne de télévision américaine locale KOCO-TV. Je me suis levé. J'ai essayé de sortir un bloc de glace du réfrigérateur. J'ai le souvenir de ne pas être parvenu à marcher droit."

Josh Hader a été secouru à temps. Il concède s'en être remis même si l'incident lui a laissé quelques séquelles. "L'un des muscles qui mène à mon œil est affaibli. Le nerf a été endommagé", raconte ce dernier, contraint de porter un cache-œil le temps de la guérison.

Pas un fait isolé

Cette histoire n'est pas anodine. Un peu plus d'un mois avant les faits, un cas similaire a été rapporté dans la presse. Au Royaume-Uni, Natalie Kuniciki, une ambulancière de 23 ans, a elle aussi été paralysée partiellement après la rupture d'une artère qui assure l'oxygénation du cerveau.

"Je n'essayais même pas de faire craquer mon cou. Je l'ai étiré et j'ai entendu 'crac'", assure la jeune femme au Sun. Elle évoque des symptômes identiques à ceux qu'a eus Josh Hader: "J'ai essayé de marcher jusqu'à la salle de bain, mais je titubais. J'ai baissé les yeux et réalisé que ma jambe gauche ne bougeait plus du tout, puis je suis tombée par terre."

Méconnus, les dangers liés au fait de se faire craquer le cou sont pourtant bel et bien réels. Une telle pratique peut provoquer une rupture dans les parois des vaisseaux sanguins qui fournissent le cerveau en sang. C'est ce qu'indique le docteur Robert Glatter à Live Science.

Une pareille déchirure "peut entraîner un accident vasculaire cérébral si un caillot de sang se forme à l'endroit de la blessure et se détache ensuite pour bloquer le flux sanguin vers le cerveau", précise le médecin urgentiste new-yorkais. En cas de gonflement ou de saignement après s'être fait craquer le cou, mieux vaut rapidement consulter un spécialiste, conseille le professionnel.

Une pratique à éviter

Comme dans le cas de Josh Hader, l'AVC risque d'endommager des nerfs, des ligaments, ou encore les os de la victime. "Il n'existe pas de bonne façon de se faire craquer le cou, assure Robert Glatter. Autrement dit, il vaut mieux éviter de le faire, pour éviter toute complication."

De son côté, Natalie Kuniciki retrouve peu à peu l'usage de ses membres et de ses doigts grâce aux exercices de kinésithérapie. L'artère abîmée a pu être réparée. Par son histoire, elle veut désormais sensibiliser et alerter les jeunes sur les risques liés à un craquement des articulations.

"Les gens doivent savoir que même si l'on est jeune, quelque chose de si banal peut causer un AVC. Mon cas est extrêmement rare, mais la rupture d'une artère vertébrale en est en réalité une cause assez fréquente chez les jeunes", rappelle la jeune femme.

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