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«La Maison Bleue»: Guy Nadon devient Président de la République du Québec

«C'est une tonne de dynamite comique!»
Radio-Canada

Imaginons un référendum qui aurait été remporté de justesse par les indépendantistes en 1995. Imaginons aussi un quatrième Président de l'histoire de la République du Québec – joué par Guy Nadon - qui redoute d'être celui qui perdra ce beau pays. Ajoutons une famille avec laquelle il se dévoile sous son vrai jour, un entourage haut en couleur, ainsi qu'une maison bleue comme une pâle imitation de la Maison-Blanche américaine. Cela donne La Maison Bleue, une comédie satirique qui promet d'être «rigolote, intelligente et singulière» par ses auteurs Ricardo Trogi et Daniel Savoie. Rencontre avec son talentueux acteur principal.

La politique comme toile de fond

Le Président Hamelin habite la Maison-Bleue, résidence officielle du Président de la République du Québec, sorte de copie moins glamour de la Maison-Blanche de Washington. Elle est bleue donc, située dans le quartier Sillery à Québec et se trouve... cernée de voisins!

«Mon personnage gouverne une population qui est grincheuse, explique Guy Nadon. Il cherche une manière de relancer l'approbation qu'il n'a plus et reçoit une proposition, un appel direct du président américain qui lui offre d'échanger le Nord québécois - au nord du 56e parallèle - contre une partie du littoral de la Floride sur l'Atlantique. Comme la Floride touche une corde sensible des Québécois, cela serait un projet qui lui ferait rallier les troupes et qui pourrait l'aider à relancer le gouvernement. De cette situation de départ découle une série de péripéties qui sont ô combien redoutables!»

Lorsqu'on lui demande de peindre ce personnage peaufiné par l'équipe formée de Ricardo Trogi, Daniel Savoie, François Avard (agissant à titre de script-éditeur) et Louis Morissette (conseiller à la scénarisation), l'acteur explique : «C'est un homme de cœur qui prend la politique à cœur, qui souhaite le bien collectif et qui veut garder son boulot. C'est un homme bien intentionné qui veut ce qu'il y a de mieux pour la population ainsi que pour la survie de son parti et de son gouvernement.»

«Sur papier, le contenu est une tonne de dynamite comique, poursuit celui qui a accepté sans hésiter ce rôle de Président qui lui a été offert sur un plateau d'argent. On se retrouve avec une qualité de texte incroyable avec Ricardo Troji et Daniel Savoie. C'est un vrai plaisir de lire cela chez soi : tu finis le truc en te tapant sur les cuisses et en disant : ''Wow, ça va être drôle, je ne veux que personne d'autre à Montréal touche à ça''.»

Si le but avoué des auteurs est de s'éloigner le plus possible du modèle actuel tout en prenant bien soin de ne livrer aucun éditorial, il en est de même pour l'interprète du Président Hamelin, qui préfère éviter de nommer ses sources d'inspiration.

«J'ai 66 ans, dont 45 ans de métier, j'ai donc observer beaucoup de choses dans ma société, dit-il. J'observe les gens, je regarde parfois les nouvelles simplement pour voir comment elles sont livrées. J'ai vu une tonne de politiciens depuis que je suis jeune. Je ne peux pas dire qu'il y en ait un qui va m'inspirer particulièrement, mais ce sont toutes ces références qui vont me servir. On sait une chose, c'est que les gens qui ont des carrières publiques sont une chose en public et pas nécessairement la même chose en privé. C'est le fun à architecturer.»

Alors que le tournage de La Maison Bleue débutera lundi prochain, on pourrait croire que tout n'est que hâte et bonheur pour Guy Nadon. Au contraire, l'acteur de renom confie être aussi bien anxieux.

«Pour moi, c'est le retour des cauchemars où je suis dans un décor que je ne reconnais pas avec des gens qui attendent une réplique que je ne sais pas et des couloirs que je dois suivre, des gens en costume et moi qui me demande quelle est la pièce qu'on joue. C'est récurrent lorsque le travail recommence de façon furieuse, comme c'est le cas maintenant. La peur de ne pas être à la hauteur. C'est pire qu'avant, parce que les gens ont des attentes élevées et parce que mes attentes sont aussi élevées. Il faut être à la hauteur de son désir et à la hauteur du désir de l'autre.»

Produite par Louis Morissette, Louis-Philippe Drolet et Alain Chicoine (KOTV) et réalisée par Ricardo Trogi, la série de 10 épisodes de 30 minutes mettra aussi en vedette Anne-Marie Cadieux (en femme du Président), Roger Léger (en général Charrette, chef des Forces armées québécoises), Geneviève Schmidt (en directrice des communications), Claude Despins, Simon Beaulé-Bulman, Dominique Paquet et Myriam Leblanc.

La vie après O'

Fort occupé depuis la grande finale de la série O', on retrouvera Guy Nadon dans divers projets au cours des prochains mois. Dans la série Victor Lessard tout d'abord, dans laquelle il tient un important rôle.

«Il s'agit d'un homme mystérieux qui a été pendant longtemps chef des services de renseignements canadiens. C'est un homme manipulateur ayant de grandes ambitions qu'il ne peut pas dévoiler à beaucoup de gens. C'est assez mystérieux. C'est une histoire compliquée, celle de Lessard.»

On le verra aussi dans le film américain Land of Dreams, auquel il a pris part en terres québécoises. Un tournage ayant demandé «de nombreux choix psychologiques et linguistiques» que l'acteur a vécu comme un charme avec Gary Oldman et Armie Hammer. «Des gens charmants qui feraient de bons ambassadeurs pour redorer l'image des États-Unis.»

Il fera aussi un cameo dans le film de Louise Archambault Merci pour tout en plus de compléter les tournages de la série Faits divers.

Sur la fin de O', Guy Nadon a encore beaucoup à dire. «Ça fait plaisir que les gens aient regardé ça avec autant d'assiduité et qu'ils aient été aussi nombreux. Au départ, on m'avait dit que cela durerait deux ans, peut-être trois. Il y a eu une telle approbation de la part du public que ça devenait intéressant pour tout le monde de continuer. On travaillait très fort pour que ce soit à la hauteur de notre désir. Les gens m'en parlent encore beaucoup, ils me disent à quel point ils ont pleuré leur vie, surtout lors des derniers épisodes.»

«C'est émouvant, car tu sens que tu es rentré dans leur cœur et dans leur esprit, ajoute-t-il. Qu'il y a quelque chose qui les a secoués profondément à un endroit central de leur vie et de leur humanité. Dans ce temps-là, je me dis que c'est un petit peu cela que je voulais faire avec ce métier : rentrer dans le cœur et dans l'esprit des gens. Parfois, les faire rire jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus et parfois leur arracher le cœur, le sortir de leur poitrine, le jeter par terre à côté d'eux et se faire ensuite dire: ''Je te remercie de m'avoir fait ça ce soir''. C'est comme si tout d'un coup, par un personnage de fiction, tu devenais un interlocuteur valable dans leur vie.»

Les 10 épisodes de La Maison Bleue se retrouveront en exclusivité sur ICI Tou.tv Extra à l'hiver 2020.

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