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10 termes sexuels que vous ne connaissez pas

On n'en sait jamais trop sur la sexualité.

Oui, on parle de sexe plus ouvertement, de manière décomplexée, parfois sans filtre, mais savez-vous vraiment tout? Dans son dictionnaire bienveillant de la sexualité Tout nu!, la blogueuse et étudiante en sexologie Myriam Daguzan Bernier définit l'intimité et l'identité sexuelle. Voici dix termes cités dans son livre que vous ne connaissez pas (ou pas assez).

Tout nu!/Éditions Cardinal

Bispiritualité

«Chez certains peuples autochtones, des personnes s'identifient comme bispirituelles. Cette expression fait référence aux personnes qui ont un esprit à la fois féminin et masculin. Elle a été popularisée dans les années 1990 par Albert McLeod, militant et activiste pour les droits des autochtones LGBTQ+.

Dans plusieurs communautés des Premières Nations, l'esprit bispirituel est considéré comme un don. Comme l'explique Melissa Mollen Dupuis, chroniqueuse et activiste innue, «le patriarcat et les religions ont imposé des identités fixes et ont banni les identités multiples et fluides", mais celles-ci "ont toutes leurs places".

Même si se dire bispirituel.le quand on n'est pas autochtone fait débat au sein de la communauté, pour Melissa Mollen Dupuis, "ça veut dire que tu comprends et que tu intègres l'identité de tous et de toutes [...] et ça n'exclut personne". Par contre, si on utilise ce mot pour décrire son identité, il est préférable de bien connaître sa signification et son origine historique.»

Demisexualité

«Être demisexuel.le ne veut pas dire qu'on fait l'amour à moitié ou qu'on a à moitié envie de le faire... La demisexualité qualifie l'état d'une personne qui ne peut pas ressentir d'attirance sexuelle sans lien affectif ou émotionnel avec l'objet de ce désir.

Les demisexuel.le.s ne sont donc pas capables d'avoir une relation sexuelle avec un.e partenaire d'un seul soir (avoir un one night stand). Et l'utilisation du préfixe demi- n'est pas péjorative : elle indique simplement que cette sexualité se situe à mi-chemin entre sexualité et sexualité. On y associe également l'expression "asexualité grise"» ou Gris sexuel cité plus bas.

Danse sandwich

«Sur une piste de danse, deux personnes en entourent une troisième en se plaçant de part et d'autre de cette dernière. Le but : explorer le corps de la personne prise "en sandwich" entre les deux autres. Cette danse fait partie de ce qu'on appelle les "activités sociales sexualisées"

Bien que ce soit "tendance", rien n'oblige une personne à participer à ce genre d'activité. Si on n'est pas à l'aise, que ça ne nous intéresse pas, on ne le fait pas, tout simplement.»

Digue dentaire

Denisfilm via Getty Images

«On en entend peu parler, mais la digue dentaire est parfois utilisée pour pratiquer le sexe oral, comme la fellation, le cunnilingus et l'anulingus (qui entre aussi dans la pratique du sexe anal). D'abord utilisée par les dentistes pour couvrir la bouche et éviter les infections, cette petite membrane de latex a tété détournée de fonction première et a été ajoutée à la (courte) liste des protections contre les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sans, voir définition).

Pour l'utiliser, c'est très simple : on applique la petite membrane carrée qui ressemble à une mince feuille de papier sur la vulve ou l'anus et on caresse ces parties du corps à travers la membrane. Ça évite le contact direct avec les fluides corporels et des lésions possibles et hop! on se concentre uniquement sur le plaisir!»

Une digue dentaire
wikimedia
Une digue dentaire

Flux instinctif libre

«Le flux instinctif libre est une façon parmi d'autres de gérer ses menstruations. Cette méthode, qui vient des États-Unis et qu'on appelle là-bas le free flow instinct (FFI), ne nécessite ni serviette, ni tampon, ni coupe menstruelle. Bref, aucune protection hygiénique. Mais on met quoi pour empêcher le sang de couler, alors? Rien : quand on sent que le sang va couler, on contracte son périnée pour retenir son flux et on s'installer simplement sur la toilette. Les adeptes de flux instinctif libre, ou FFI, disent que le corps envoie simplement un signal, comme une envie d'uriner.

Les raisons d'utiliser cette méthode sont variées, mais les femmes qui la pratiquent avancent généralement que ça permet de contrôler son corps, que ça les réconcilie avec les règles, que ça a un côté libérateur qu'il y a moins de contact avec des produits chimiques (puisque certaines protections hygiéniques, comme les serviettes et les tampons, peuvent en contenir (syndrome du choc toxique) et, évidemment, que c'est écologique.

Il faut quand même préciser que plusieurs médecins sont sceptiques quant à cette méthode. Mais d'autres sont très ouvert.e.s à l'idée. C'est le cas de Martin Winckler, ex-médecin et auteur spécialisé dans la santé des femmes, qui précise toutefois que toutes les femmes ne parviennent pas forcément à maîtriser le flux instinctif libre et qu'il ne faut surtout pas se culpabiliser si on n'y arrive pas. Son conseil? "Testez et voyez." Bref, il faut essayer, si on a envie d'explorer. Si ça fonctionne et qu'on se sent bien avec la méthode, c'est essentiel.»

Barabasa via Getty Images

Gris sexuel

«Ce terme est utilisé pour désigner une personne qui se situe entre la sexualité et l'asexualité. Le désir sexuel qu'elle éprouve varie de peu élevé ou très ciblé à plus intense, selon les périodes de sa vie. Mais alors, quelle différence y a-t-il avec la demisexualité?

Eh bien, la demisexualité implique une notion d'attachement à la personne avec qui on souhaite avoir une relation sexuelle. La sexualité grise - également appelée asexualité grise - n'implique pas cette notion de lien profond avec l'autre personne pour réussir à avoir une relation sexuelle.»

Intersexuel

«Être une personne intersexuée, c'est avoir des caractéristiques à la fois femelles et mâles. Auparavant, on employait le mot «hermaphrodite», mais il est maintenant considéré comme péjoratif, car bien qu'il ait longtemps été utilisé dans le langage scientifique, il fait aujourd'hui référence à "une médicalisation de l'identité et de l'expression de genre".

Selon l'Organisation des Nations unies (ONU), plus de 120 millions de personnes seraient intersexuées dans le monde. On parle d'individus qui présentent des différences.

  1. D'ordre chromosomique : Les chromosomes déterminent le sexe biologique d'un individu. Tous les êtres humains sont dotés de 23 paires de chromosomes. Les personnes de sexe masculin ont des chromosomes XY, et les personnes de sexe féminin, des chromosomes XX. Le Y détermine donc le sexe masculin et le X, le sexe féminin. Chez les personnes intersexuées, il y a des variations dans l'attribution des X et des Y.
  2. D'ordre hormonal : Il peut s'agir d'un déséquilibre hormonal. Conséquence : la personne peut présenter des caractéristiques physiques plus masculines, tout en ayant un sexe féminin, ou, inversement, plus féminines, tout en ayant un sexe masculin. Une femme pourrait présenter une pilosité importante au visage et même avoir une barbe.
  3. D'ordre reproductif : Ici, on parle des parties qui appartiennent à la fois à la génitalité et aux systèmes reproducteurs féminins et masculins. Par exemple, une personne pourrait naître avec un vagin et des testicules. Ou encore, un pénis et des ovaires.»

Vajacial

«C'est un facial pour le vagin (même si c'est la vulve qui est touchée en réalité, et non le vagin, qui est situé à l'intérieur du corps. On enlève les poils incarnés et toute "imperfection" qui se trouve sur le chemin de la ligne parfaite du bikini.»

Mégenrer

«Mégenre, c'est qualifier une personne, souvent trans ou non binaire, de la mauvaise façon. Par exemple, en utilisant le mauvais genre (souvent homme ou femme, mais aussi genre ou non binaire), le mauvais pronom (il ou elle) ou encore en continuant à utiliser le nom qu'une personne portait avant sa transition.

Si la plupart des gens le font par maladresse, méconnaissance ou simplement par gêne, d'autres le font volontairement pour donner à la personne le sentiment d'être inadéquate. C'est pourquoi le fait de mégenrer peut être perçu comme une attitude très violente. Le plus simple est de demander comment la personne souhaite être désignée (on appelle cela le "pronom de préférence") et après, on le sait. Simple comme bonjour!»

Alexithymie

«L'alexithymie est un trouble qui se manifeste par la difficulté à trouver les mots pour exprimer ses émotions. Tout est refoulé et gardé en dedans. La personne s'isole, évite de faire face à ses émotions, ne parvient pas à s'expliquer ce qui se passe à l'intérieur d'elle. Et lorsqu'elle s'exprime, elle se base sur des faits concrets ou encore des symptômes physiques qu'elle peut décrire, sans parvenir à les lier à des émotions précises.

On estime qu'environ 20% de la population générale serait alexithymique.»

Pas que des définitions

Inclusif et rassembleur, Tout nu! se veut davantage une oeuvre informative, voire éducative, adressée à un public adolescent (12 ans et plus) et leurs parents ou tuteurs. Ses quelques 150 définitions permettent d'en apprendre davantage notamment sur l'identité sexuelle, la relation aux autres, le consentement et l'image de soi pour ouvrir la discussion, dédramatiser et rassurer. Le tout est accompagné de magnifiques illustrations ludiques signées par l'artiste montréalaise Cécile Gariépy.

Éditions Cardinal - 34,95$

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