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L'amour d'une mère vu par Boucar Diouf

L'humoriste et animateur rend hommage à sa mère... et un peu à toutes les mamans dans son nouveau livre.

«Boucar, tend les bras et ouvre le coeur.» Cette phrase, Boucar Diouf l'a entendue souvent de la bouche de sa maman. Une femme extraordinaire, dont la vie a toujours tourné autour de la solidarité. Aujourd'hui, maman Déo étant vieillissante au Sénégal, son fils a décidé que c'était à son tour de se faire parler d'amour. Il lui rend un magnifique hommage dans son nouveau livre.

«C'est une personne ordinaire qui a fait des choses extraordinaires», résume l'humoriste et animateur, en entrevue avec le HuffPost Québec (regardez notre vidéo plus haut!).

Boucar Diouf sait que sa mère ne lira pas son livre, puisqu'elle est analphabète, «mais elle verra la photo sur le livre». C'est sa façon de lui dire merci.

On découvre dans ce livre une femme qui donne sans compter. Une femme qui a eu 9 enfants, mais qui en a élevé au moins 20 autres, selon Boucar. Des jeunes devenus orphelins, d'autres qui voulaient étudier mais dont les parents n'arrivaient pas à payer les études.

«Elle a toujours un deuxième lit dans sa chambre. Et ce deuxième lit est toujours occupé, depuis que je suis petit.»

Maman Déo a d'ailleurs toujours un fonds d'urgence pour aider ceux qui sont dans le besoin. Et elle demande à tous ses enfants d'y contribuer!

Boucar remercie également ses parents, et surtout sa mère, de l'avoir encouragé à étudier, même si elle est analphabète. Il rappelle qu'il vient d'une famille de cultivateurs d'arachides.

«Si je suis ici, moi, c'est grâce à ma mère, résume-t-il. Je la remercie beaucoup. elle m'a donné la chance de vivre mon avenir ailleurs que sur les écailles d'arachides. Si je suis océanographe, c'est grâce à elle.»

L'humoriste reconnu pour ses métaphores et ses jeux de mots fait d'ailleurs beaucoup de liens entre la biologie et sa relation avec sa mère, qu'il voit vieillir à distance.

Boucar et maman Déo
Courtoisie
Boucar et maman Déo

«C'est terrible d'être aussi loin, confie-t-il. En même temps, je retourne la voir souvent.Je suis biologiste et je suis convaincu qu'il y a une espèce de connexion qui lie une mère et son fils, au-delà du côté poétique de la chose. Moi je dis: le wi-fi, c'est la nature qui l'a inventé.»

Son exemple préféré: l'ocytocine, cette hormone sécrétée par la mère à l'accouchement, qui a plusieurs rôles importants. C'est elle qui fait - entre autres - que quand le bébé pleure, le lait commence à couler des seins de la maman. «Ça, c'est wi-fi!» lance Boucar.

D'ailleurs, il croit que plusieurs reconnaîtront leur propre mère ou leur grand-mère à travers ce récit.

«Une bonne et une mauvaise jambe»

À travers sa relation avec sa mère, l'humoriste aborde aussi pour la première fois ce qui lui est arrivé à la jambe quand il était petit, qui le fait boiter et l'a complexé toute sa vie. Un début de polio, puis de malaria, et enfin une piqûre mal administrée dans son nerf sciatique lui ont laissé «une mauvaise jambe», comme le disait son père.

«Une mauvaise jambe» qui lui a rendu la vie dure. «Mon père me disait toujours: ''t'es pas capable''. Alors tu grandis avec ça. Et ma mère me disait: ''non, tu es capable''. ''Monte sur le tamarinier, va me chercher des feuilles de baobab.'' Et moi j'y allais.»

Ce sont les femmes de sa vie - d'abord sa mère, puis sa femme, qu'il a rencontrée au Québec - qui l'ont aidé à faire la paix avec sa jambe.

Aujourd'hui, Boucar a l'habitude de dire qu'il ne sait plus laquelle est sa «bonne» ou sa «mauvaise» jambe. «Je l'accepte, maintenant, je la remercie, ma mauvaise jambe.»

* «Pour l'amour de ma mère», publié aux Éditions La Presse, est en librairie.

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