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Sous le radar: les événements passés inaperçus à l’Assemblée nationale cette semaine

Dans le brouhaha politique, il est facile d’en manquer des bouts. Voici donc trois événements qui nous sont passés sous le nez (ou presque) sur la scène politique à Québec.

QUÉBEC - On mange de la politique au HuffPost Québec, mais il est souvent difficile d'écrire sur tout ce qui se passe à l'Assemblée nationale dans une journée.

Nous vous proposons donc un récapitulatif de trois moments, qui n'ont pas nécessairement fait les manchettes, afin d'apprécier la beauté de notre démocratie... ou pas!

Le tweet très remarqué de Gaétan Barrette

L'ex-ministre Gaétan Barrette nous a fait beaucoup rire cette semaine.
La Presse canadienne
L'ex-ministre Gaétan Barrette nous a fait beaucoup rire cette semaine.

L'ex-ministre de la Santé est diablement de bonne humeur ces temps-ci. C'est à croire qu'il s'y plait dans l'opposition, lui qui a été le cible d'à peu près toutes les attaques dans les quatre dernières années.

Dimanche soir, à la suite de l'émission Tout le monde en parle, M. Barrette a annoncé en grande primeur qu'il allait bloquer un troll sur Twitter. Et pas n'importe lequel: un individu qui hait profondément le Parti libéral et qui se présente sous le pseudonyme de @GrosseGraine.

Pour tout vous dire, l'auteure de ces lignes a éclaté de rire en voyant ce tweet. On est plusieurs à avoir cru à une blague au départ...

Évidemment, on a eu droit à des jeux de mots très douteux sur Twitter à la suite de cette déclaration-choc. On vous épargne les détails.

En mêlée de presse, M. Barrette a lancé à la blague qu'il avait fait de la publicité à @GrosseGraine. Ce dernier affiche maintenant dans sa bio sur Twitter qu'il a «déjà eu le Docteur Gaétan Barrette comme AMI».

Je serai jamais capable de m'en remettre Dr Barette pic.twitter.com/xee6SY5oSb

— Dr Gangrène (@GrosseGraine) 8 avril 2019

GND et SJB croisent le fer

Simon Jolin-Barrette et Gabriel Nadeau-Dubois sont tous deux jeunes, brillants et... ça crée des flammèches.
Captures d'écran/Assemblée nationale du Québec
Simon Jolin-Barrette et Gabriel Nadeau-Dubois sont tous deux jeunes, brillants et... ça crée des flammèches.

Les débats de «procédurite» intéressent assez peu la population générale et on le comprend. Mais cet échange entre le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, et de son homologue de la deuxième opposition, Gabriel Nadeau-Dubois, va rester dans les annales.

En bref, Québec solidaire (QS) demande au président de l'Assemblée nationale de trancher sur la nécessité d'avoir un quorum de 13 députés au Salon bleu pour la «question du mercredi», qui est un débat au sujet du choix d'un parti d'opposition chaque mercredi entre 15h et 17h.

La semaine dernière, le débat sur les changements climatiques a été retardé de quelques minutes parce qu'il manquait des députés au Salon bleu. La partie gouvernementale a demandé d'appeler le quorum, ce qui n'arrive à peu près jamais.

Selon M. Nadeau-Dubois, il est «mathématiquement impossible» que QS réponde à lui seul au seuil minimum de députés demandés en Chambre et l'application du règlement prive QS de la «pleine jouissance» de ses outils parlementaires pour permettre la tenue de ces débats.

Piqué au vif, M. Jolin-Barrette s'est levé à pas moins de trois reprises pour demander à M. Nadeau-Dubois de retirer ses paroles, qui lui prêtaient des intentions à son avis.

Le leader parlementaire du gouvernement a par la suite dit qu'il était «flabbergasté» de la «séance de pleurnichage» du député de Gouin et a accusé la partie adverse de ne pas s'être assuré qu'il y avait suffisamment de députés sur les bancs de l'opposition.

«On n'est pas des fous! On sait que Québec solidaire n'a pas 12 députés. Ceci étant dit, il y a un effort qui doit être fait de la part de Québec solidaire pour tenir un nombre de députés minimal ici au Salon bleu», a renchéri M. Jolin-Barrette.

«Si j'avais la couenne aussi peu dure que la sienne, je me serais levé à plusieurs reprises pour vous soulever à plusieurs reprises que son ton et ses propos n'étaient pas appropriés, mais je suis habitué d'en prendre», a répliqué M. Nadeau-Dubois.

Après ces échanges acrimonieux, les leaders parlementaires Sébastien Proulx, du Parti libéral du Québec, et Martin Ouellet, du Parti québécois, se sont portés à la défense de QS.

M. Ouellet dit qu'il est faux de prétendre que les députés ne travaillent pas lorsqu'ils ne siègent pas en Chambre ou ne sont pas en commission parlementaire, puisqu'ils peuvent être appelés à rencontrer des groupes citoyens ou à agir pour leur circonscription sur leurs heures de travail.

Un projet de loi porté par des étudiants

Des élus de toutes les formations politiques se sont greffés à l'annonce du projet de loi sur l'obsolescence programmée.
Capture d'écran/Assemblée nationale du Québec
Des élus de toutes les formations politiques se sont greffés à l'annonce du projet de loi sur l'obsolescence programmée.

Parce qu'on aime aussi les bonnes nouvelles, soulignons l'excellent travail des étudiants de l'Université de Sherbrooke qui ont déposé un projet de loi sur l'obsolescence programmée et le droit à la réparation des biens.

L'initiative est parrainée par le député indépendant Guy Ouellette, mais des députés de toutes les formations politiques (Lucie Lecours - CAQ, Lise Thériault - PLQ, Christine Labrie - QS et Sylvain Gaudreault - PQ) ainsi que la députée indépendante Catherine Fournier étaient présents à la conférence de presse pour soutenir les étudiants.

Le projet de loi 197 instaure une cote de durabilité pour les biens qui indique la durée moyenne de chaque appareil domestique en vente ou en location. L'évaluation de la durabilité des biens serait établie par un Bureau de normalisation du Québec.

La législation prévoit aussi que les pièces de rechange, les outils et les services de réparation pour ces biens doivent être disponibles à un prix et à des conditions raisonnables et ce, tant que le bien est sur le marché ou pendant une «durée raisonnable».

Quiconque pratique délibérément l'obsolescence programmée est passible d'un amende salée allant jusqu'à 10 000$.

Guillaume Bourbeau, l'un des étudiants, admet que le projet de loi ne plaira pas aux compagnies, mais que c'est pour le bien des consommateurs québécois.

«Comme toutes les choses qui sont nouvelles, il risque d'y avoir de la résistance, dit-il. Mais je crois que, pour la population québécoise et pour les gens qui défendent les intérêts de la population québécoise, c'est le projet de loi parfait.»

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