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L'iniquité salariale est un réel problème au pays selon les femmes... mais pas tant selon les hommes

La majorité des Canadiens, hommes et femmes, sont toutefois en faveur d'une loi qui garantit l'équité.
10'000 Hours via Getty Images

Un gouffre impressionnant se creuse entre les perceptions des femmes et des hommes à propos de l'équité salariale au Canada, mais la majorité des deux sexes est d'accord pour dire que cela devrait être protégé par la loi, selon un récent sondage.

Le coup de sonde a également permis de constater que la vision de la question de l'équité salariale varie selon l'allégeance politique.

Angus Reid Institute

En vous basant sur ce que vous avez vu ou entendu à propos de l'iniquité salariale entre les sexes, dans quelle mesure ce problème est-il sérieux au Canada selon vous? (Très/assez sérieux - Pas si/Pas du tout sérieux)

Avec ce sondage réalisé auprès de 1501 Canadien(ne)s à l'emploi, l'Institut Angus Reid note que près de huit femmes sur dix (79%) reconnaissent que l'iniquité salariale est un problème réel et sérieux au pays, alors que c'est le cas pour seulement la moitié des hommes (51%).

D'autres différences importantes ont été soulevées entre les deux sexes au sujet d'enjeux parallèles.

«Tous groupes d'âge confondus, les travailleurs masculins sont au moins deux fois plus nombreux que leurs collègues féminines à croire que ce seraient les décisions prises par les femmes qui expliqueraient l'écart entre les salaires, plutôt que la discrimination», écrit Angus Reid dans sa publication.

Fait intéressant: les hommes plus jeunes croient davantage à cette théorie selon laquelle l'écart salarial s'expliquerait par les choix des femmes. C'est le cas de 47% des travailleurs masculins âgés entre 18 et 34 ans, comparativement à 33% des hommes de 55 ans et plus. Du côté des femmes, 76 ou 77% d'entre elles, tous groupes d'âge confondus, sont en désaccord avec cette théorie.

«Ce genre de différence de perception s'explique par le fait qu'un genre est probablement plus au courant, concerné ou affecté directement par cette réalité que l'autre», a écrit la directrice générale d'Angus Reid, Shachi Kurl, dans une réponse par courriel au HuffPost Canada.

Elle note que d'autres études ont aussi démontré ce type de différence de perception entre les deux sexes, à propos de questions comme le mouvement #moi aussi et des femmes en politique.

Angus Reid Institute

En accord ou en désaccord avec les énoncés suivants sur l'iniquité salariale entre les sexes:

- L'iniquité salariale entre les sexes est le résultat de choix faits par les femmes, et non de discrimination contre elles.

- Les femmes sont tenues à des plus hauts standards que les hommes et doivent en faire plus pour se prouver.

Chez les femmes, il y a une différence marquée entre les perceptions sur l'équité salariale selon leur appartenance politique. Seulement 16 ou 17% des répondantes féminines, tous groupes d'âge confondus, croient que l'écart salarial entre les deux sexes s'explique par des décisions prises par les femmes, alors que le tiers de celles qui appuient le Parti conservateur du Canada (33%) sont d'accord avec cette explication.

Moins de 10% des femmes qui s'identifient au Parti libéral du Canada ou au Nouveau Parti démocratique se disent d'accord avec cet énoncé.

Les hommes et les femmes s'entendent un peu plus sur la question de la législation par rapport à l'équité salariale: la majorité des répondants dans les deux groupes (82% des femmes et 58% des hommes) se disent en faveur d'une loi qui obligerait les entreprises comptant plus de 25 employés à rémunérer également les deux sexes.

Le sondage démontre également que 21% des femmes et 13% des hommes considèrent qu'il y a une iniquité salariale qui s'opère dans leur propre milieu de travail.

«Les Canadiens voient cette question comme étant plus large que leur propre situation», constate Shachi Kurl.

«Ils ne sont pas nécessairement affectés (ou ils ne réalisent pas qu'ils le sont), mais cela représente pour eux un problème plus grand, au nom de la justice et de la parité, ajoute-t-elle. Ils n'ont pas l'impression qu'ils doivent être personnellement touchés par la question pour aspirer à mieux.»

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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