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Les Américains seraient à court d'avocats si Trump fermait la frontière avec le Mexique

Près de la moitié des légumes et 40% des fruits importés aux États-Unis proviennent du Mexique.
Les États-Unis seraient à court d'avocats dans environ trois semaines si le président américain mettait à exécution sa menace de fermer la frontière avec le Mexique.
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Les États-Unis seraient à court d'avocats dans environ trois semaines si le président américain mettait à exécution sa menace de fermer la frontière avec le Mexique.

NEW YORK - La menace du président Donald Trump de fermer la frontière mexicaine pourrait avoir des conséquences directes pour les Américains, si elle était mise en application - plutôt, des conséquences sur leur estomac.

Les avocats pour leurs tartinades ou les limes dans leurs margaritas... Les États-Unis dépendent beaucoup des importations mexicaines de fruits, de légumes et d'alcool pour répondre aux demandes des consommateurs. À peu près la moitié des légumes et 40% des fruits importés aux États-Unis proviennent du Mexique, selon les plus récentes données du département américain de l'agriculture.

Les Américains seraient à court d'avocats dans trois semaines si les importations du Mexique étaient stoppées, selon Steve Barnard, président de Mission Produce, le plus grand distributeur et cultivateur d'avocats dans le monde.

«Il n'y aurait pas de pire moment dans l'année, parce que le Mexique fournit pratiquement la totalité des avocats aux États-Unis, actuellement. La Californie commence à peine à récolter une petite culture, mais ce n'est pas encore suffisant, et cela ne le sera pas avant un autre mois», avertit M. Barnard.

Donald Trump a affirmé vendredi qu'il y avait «une très grande probabilité» qu'il ferme la frontière de son pays cette semaine, si le Mexique n'empêchait pas ses habitants de la traverser. Une fermeture complète de la frontière mettrait fin à des millions de traversées légales, en plus de celles des demandeurs d'asile, et entraînerait des pertes de milliards de dollars en terme de commerce pour les deux pays - dont environ 137 milliards $US en importation d'aliments.

«Si une frontière est fermée ou que le commerce est empêché, je m'attends impérativement à ce qu'il y ait des conséquences pour les consommateurs», souligne Monica Ganley, directrice de Quarterra, un cabinet-conseil spécialisé dans le commerce et l'agriculture latino-américains.

«Les prix seront assurément à la hausse. Cela constitue une préoccupation réelle pour les consommateurs américains.»

Des deux côtés de la frontière

Les effets d'une fermeture se feraient sentir des deux côtés de la frontière.

Le Mexique est le plus grand importateur de produits pétroliers raffinés provenant des États-Unis, comme le diesel et l'essence, dont certaines quantités sont transportées par train. On ignore pour l'instant si les chemins de fer seraient affectés par une fermeture de la frontière.

L'offre alimentaire a beaucoup évolué ces dernières années, tout comme les palais des Américains. La demande est à la hausse pour une plus grande variété de produits frais aux États-Unis, ce qui entraîne une plus grande dépendance face au Mexique. Les importations ont presque triplé depuis 1999. Et la part du Mexique est passée de moins d'un tiers des importations aux États-Unis à 44%, aujourd'hui.

En plus des avocats, la majorité des tomates, des concombres, des mûres et des framboises importés aux États-Unis proviennent de leurs voisins du sud. Bien qu'il y ait d'autres cultivateurs de ces fruits et légumes, ouvrir ces canaux commerciaux prendrait du temps, selon Monica Ganley.

Les parts de marché des chaînes d'épiceries américaines comme Walmart ou Kroger ne semblent pas avoir été affectées par la déclaration faite par le président vendredi, mais les entreprises oeuvrant dans le secteur de l'alimentation en souffriraient, éventuellement.

«Nous devrions fermer boutique pendant un bon moment», affirme Steve Barnard.

Cet article initialement publié par l'agence Reuters a été traduit par le HuffPost Québec.

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