Le public canadien informé a plutôt confiance envers les Organisations non gouvernementales (ONG), les médias, les entreprises et les gouvernements, selon le Baromètre de confiance Edelman 2019, dont les résultats sont dévoilés aujourd'hui. Mais la population de masse a beaucoup moins confiance en ces institutions. L'écart entre les deux groupes est en fait le plus grand jamais enregistré, en 19 éditions de ce baromètre.
Dans ce sondage, le «public informé» représente des gens âgés entre 25 et 64 ans, qui possèdent un diplôme universitaire. Il a une consommation médiatique importante et il représente 16% de la population. La «population de masse» représente les 84% restants. Globalement, l'indice de confiance monte légèrement de trois points, par rapport à l'année dernière, mais l'écart entre les deux groupes se creuse. Il est maintenant de 20 points.
«Cette énorme polarisation nous a étonnés, affirme Ève Laurier, directrice générale d'Edelman Montréal. La marque canadienne donne confiance à tout le monde qui la regarde à l'international, mais entre nous, il y a une polarisation importante entre le public informé et la population de masse. L'écart était de 14 points l'an dernier, mais on n'imaginait pas que cela allait se cliver davantage.»
Au Québec, la population en général est assez confiante envers les ONG (62%). La confiance envers les médias a augmenté de trois points depuis l'an dernier. Ce sont les médias traditionnels qui obtiennent le plus la confiance des Québécois.
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Avoir confiance en son employeur
Une autre grande tendance qui se démarque de ce Baromètre de confiance est la confiance des gens envers leur employeur. À la question «En qui avez-vous le plus confiance», 81% des répondants ont choisi l'option «mon employeur». Pour Ève Laurier, il s'agit d'un vecteur de changement.
«Dans les dernières années, il y a eu une demande pour que les entreprises commencent à prendre une plus grande place dans la société, pour s'attaquer à des problèmes, explique-t-elle. Ces résultats viennent dire aux PDG: ''on s'attend à ce que vous fassiez beaucoup plus que vendre des produits et des services, on veut qu'une partie de vos profits soit réinvestie dans la société''.»
Selon la directrice générale d'Edelman Montréal, c'est une tendance très forte aux États-Unis, et le Canada doit embarquer dans le bateau. Elle cite en exemple les compagnies Patagonia, Nike ou Levis, qui ont pris position récemment dans des enjeux de société.