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Signes religieux: Legault défend la clause dérogatoire pour protéger nos «valeurs» et notre «identité»

Le premier ministre du Québec se permet de déroger à la Charte des droits et libertés pour «protéger des droits collectifs».
«Ce que j’essaie de faire est de tracer la ligne pour rallier le plus grand nombre de Québécois», se défend le premier ministre François Legault.
La Presse canadienne
«Ce que j’essaie de faire est de tracer la ligne pour rallier le plus grand nombre de Québécois», se défend le premier ministre François Legault.

QUÉBEC - Le premier ministre du Québec, François Legault, sait que l'utilisation imminente de la clause dérogatoire pour sa future loi sur la laïcité fait grincer des dents de nombreux juristes, mais c'est pour le bien de la majorité, dit-il.

Le projet de loi fort attendu pour interdire les signes religieux aux personnes en situation d'autorité coercitive et aux enseignants devrait être déposé cette semaine et, selon Radio-Canada, il pourrait aller bien plus loin que le consensus Bouchard-Taylor.

Le gouvernement Legault pourrait étendre l'interdiction du port de la kippa, du hijab ou de d'autres signes religieux «ostentatoires» aux directeurs d'école et aux employés de l'État qui portent une arme, comme les agents de protection de la faune.

En entrevue à La Presse, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a servi une mise en garde au gouvernement pour son utilisation de la clause dérogatoire pour faire adopter ce projet de loi.

«Il existe une clause qui permet, pour protéger des droits collectifs, de déroger à la Charte des droits et libertés des individus, justifie M. Legault. Donc ça a été fait des dizaines de fois, par plusieurs premiers ministres, incluant Robert Bourassa. Quand on parle de protéger les valeurs, protéger notre langue, protéger ce qu'on a de différent au Québec, il faut être prêt à l'utiliser.»

Le premier ministre n'a pas voulu spéculer sur ce qui se retrouvera ou non dans le projet de loi. Mais l'objectif visé est de rallier le plus grand nombre de Québécois possible, a-t-il précisé.

Puisque la clause dérogatoire est valide pour un maximum de cinq ans, le travail sera-t-il à recommencer d'ici là? «Si les gens, dans cinq ans, sont satisfaits de ce qu'on a fait, je ne vois pas pourquoi on rouvrirait le débat», a laissé tomber M. Legault.

Jolin-Barrette lance un appel au calme

Le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Simon Jolin-Barrette, se dit bien conscient que le projet de loi qu'il pilote ravivera des tensions au sein de la société. Mardi, il a donc lancé un appel au calme.

«Je pense que c'est la responsabilité de tous les acteurs de l'espace public, de tous les intervenants, qu'ils soient politiciens, qu'ils soient ministres, qu'ils soient députés, qu'ils soient porte-paroles de l'opposition, mais aussi des acteurs de la société civile, de baisser le ton, de pouvoir discuter, de pouvoir débattre sereinement», a-t-il dit.

Le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion aura un rude printemps avec les réformes en matière d'immigration et de laïcité.
La Presse Canadienne
Le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion aura un rude printemps avec les réformes en matière d'immigration et de laïcité.

«Il ne faut pas que la chaleur monte, a ajouté le ministre. Je pense qu'on a une responsabilité collective, sur un sujet qui amène certaines sensibilités, qui est un sujet qui est humain, notamment, je pense qu'on a une responsabilité collective de rester calme.»

Mais la tâche s'annonce déjà difficile: le projet de loi n'est pas encore déposé que déjà, la Fédération autonome de l'enseignement a déposé un recours en Cour supérieure pour empêcher les démarches pour recenser le nombre d'enseignants qui portent un signe religieux.

Comme si ce n'était pas assez, le groupe identitaire La Meute s'est félicitée sur Facebook d'avoir «milité pour l'élection de ce gouvernement» qui veille à la «protection des valeurs québécoises».

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