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«Le Québec doit courir plus vite» : le pari du ministre des Finances pour son premier budget

Éric Girard promet d'améliorer les services tout en augmentant la productivité. Réussira-t-il?
Le ministre des Finances, Éric Girard, avec une copie de son premier budget.
La Presse canadienne
Le ministre des Finances, Éric Girard, avec une copie de son premier budget.

QUÉBEC - «Le Québec doit courir plus vite. On a du rattrapage à faire!»

Le ministre des Finances, Éric Girard, a choisi des chaussures de course québécoises faites sur mesure de la marque Math Sport à la hauteur de ses aspirations, la veille du dévoilement de son premier budget.

Le choix des souliers n'est pas anodin: malgré un surplus budgétaire, le Québec devra se mettre au pas de course pour rattraper les écarts de richesse avec l'Ontario et le reste du Canada dans les prochaines années.

À la veille du dépôt de son budget, le ministre des Finances exhibe ses nouvelles espadrilles.
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À la veille du dépôt de son budget, le ministre des Finances exhibe ses nouvelles espadrilles.

C'est un choix... éditorial!Éric Girard, sur le choix de ses chaussures bleues

«Le PIB par habitant, le revenu disponible, la productivité... on a encore du travail à faire. Ce n'est pas parce que ça va bien qu'on a rattrapé tous les écarts structurels», a admis le ministre Girard à la veille du dévoilement de son budget.

Le ministre des Finances, qui se décrit comme un sportif, a dérogé de la tradition - qui consiste à présenter ses chaussures à son bureau du ministère des Finances - pour plutôt convier les médias à l'incubateur et accélérateur d'idées, Le CAMP, à Québec.

C'est là où la jeune entreprise Math Sport a pris son envol. L'équipe de M. Girard a contacté les entrepreneurs, Mathieu Raymond et Pierre-Hugo Vigneux, il y a environ trois semaines afin de choisir le modèle, l'épaisseur des semelles...

Quant à la couleur desdites chaussures - qui sont bleu «CAQ» - «c'est un choix... éditorial!» Le coût? Près de 220$, incluant les taxes.

À quoi s'attendre dans ce budget?

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec a deux buts dans son premier budget: améliorer les services en santé, en éducation et créer de la richesse. Il s'agira de trouver le bon équilibre entre les deux.

Essentiellement, il n'y aura pas de surprises majeures, puisque le gouvernement compte suivre son cadre financier présenté en campagne électorale, plutôt conservateur et prudent.

Selon ce qui était présenté, le réseau de l'éducation recevrait des fonds supplémentaires de 400 millions $ et une croissance de 3,5% par année, qui seraient investis pour les niveaux primaire et secondaire.

On peut s'attendre à des fonds annoncés pour les maternelles 4 ans, des sorties culturelles, de l'aide aux devoirs et pour le dépistage précoce des troubles d'apprentissage.

Le réseau de la santé aurait droit à une croissance de 4,1% par année. L'aide pour les proches aidants et le service de maintien à domicile seront à surveiller.

L'environnement, sujet «imposé»

M. Girard admet que l'environnement s'est «imposé» comme sujet incontournable dans le budget. Mais il nie que ce sera un thème ajouté par dépit. Au contraire, l'environnement sera un «thème important», soutient-il.

Le premier ministre François Legault a confirmé, lors de la période des questions, qu'on y retrouvera des investissements pour les projets de transport en commun - «en fonction de notre capacité de payer» - mais aussi des mesures pour l'électrification des transports.

«Non seulement on fait des gains au point de vue environnemental, mais on se débarrasse du pétrole, qu'on ne produit pas au Québec, puis on le remplace par de l'électricité, qu'on a en grandes quantités au Québec», dit-il.

Christian Dubé, président du Conseil du trésor, n'a pas été tendre à l'endroit de l'ex-gouvernement libéral.
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Christian Dubé, président du Conseil du trésor, n'a pas été tendre à l'endroit de l'ex-gouvernement libéral.

Une surprise

Fait à noter, le gouvernement dévoilera aussi sa stratégie de gestion des dépenses des quatre prochaines années dans un document de plus de 60 pages qui accompagnera le budget jeudi.

Mercredi, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, s'est bombé le torse au sujet de la «transparence de l'information financière» de son gouvernement. Un peu plus tôt, il disait du budget qu'il serait «extraordinaire».

Son collègue aux Finances se dit quant à lui «très fier» du travail accompli.

«Comme trésorier dans mon ancien emploi, j'étais un spécialiste de l'économie mondiale, de la gestion des risques des taux d'intérêt, des relations avec les agences de règlementation, de gérer le bilan d'une grande banque.»

«Là, pour moi, c'est une autre étape.»

L'opposition prête à montrer les dents

Les partis d'opposition ont tous exprimé leurs craintes ou leurs attentes dans les derniers jours quant à ce premier budget fort attendu.

L'ex-ministre des Finances devenu critique libéral en la matière, Carlos Leitao, croit que le gouvernement Legault devra faire un choix: sabrer dans les services, abandonner des promesses ou augmenter les taxes.

À son avis, c'est le financement stable et prévisible des services publics qui devrait être la priorité, avec les surplus budgétaires de l'État.

Martin Ouellet, du Parti québécois, a déclaré que ce budget doit «marquer la fin de l'austérité» telle que vécue sous les libéraux. Son parti demande des investissements massifs en santé et en éducation.

Québec solidaire a plutôt misé sur l'environnement, en mettant le transport en commun de l'avant dans le Plan québécois des infrastructures et en réduisant de moitié le prix des billets d'autobus et de métro.

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