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Montréal abandonne la cuisine de rue en dehors des événements

La popularité de la «bouffe de rue» est en chute libre depuis son lancement en 2015.
Montréal abandonne l'idée d'offrir de la cuisine de rue au quotidien. La Ville misera sur les événements qui rassemblent ponctuellement un plus grand nombre de camions. (crédit: Olivier Robichaud)
Olivier Robichaud
Montréal abandonne l'idée d'offrir de la cuisine de rue au quotidien. La Ville misera sur les événements qui rassemblent ponctuellement un plus grand nombre de camions. (crédit: Olivier Robichaud)

C'est terminé pour la «bouffe de rue» à Montréal, du moins sur une base quotidienne. La Ville suspendra le règlement encadrant l'offre dans les rues de la métropole pour se concentrer sur l'événementiel.

Malgré les succès des premières années du programme, lancé en 2013, les camions de cuisine de rue connaissent des temps durs depuis plusieurs saisons. En 2017, le HuffPost Québec rapportait déjà que de nombreux propriétaires songeaient à abandonner le programme de la Ville.

Dès cet été, la cuisine de rue relèvera désormais des arrondissements. À Ville-Marie, des rassemblements de camions pourraient être organisés au Square Victoria ou à la Place du Canada, par exemple, dans le cadre d'événements hebdomadaires. Les élus travaillent aussi avec l'Association des restaurateurs de rue du Québec (ARRQ) pour créer un gros événement mensuel, sur un site à déterminer.

Les autres arrondissements pourront aussi organiser de tels rassemblements. Le modèle des camions se déplaçant quotidiennement à des emplacements fixes est toutefois mort.

Un modèle qui s'essouffle

Robert Beaudry, responsable du développement économique et commercial au sein de l'administration Plante, souligne que le modèle municipal de la cuisine de rue est en perte de vitesse. En 2018, les camions ont réduit de presque moitié leurs sorties sur les sites les plus achalandés selon des données de l'ARRQ, alors même que la municipalité venait de revoir l'offre sur rue pour les accommoder.

Parallèlement, ces mêmes camions sont beaucoup plus nombreux dans les festivals, dans les fêtes privées ainsi que dans les rassemblements comme les Premiers Vendredis, où des dizaines de camions de cuisine de rue se rendent au Stade olympique à l'invitation de l'ARRQ.

«La cuisine de rue marche bien. C'est vraiment le volet municipal qui est moins populaire», souligne M. Beaudry.

«Les événements et la concentration des camions de cuisine de rue sont beaucoup plus rentables pour notre industrie», souligne Gaëlle Cerf, vice-présidente de l'ARRQ et force vive de l'industrie.

Selon un sondage de 16 camions effectué par l'ARRQ, seulement 28% des revenus des camions provenaient des sites de la Ville en 2018. Le reste était assuré par les festivals, les événements de type Premiers Vendredis et les contrats privés.

Pas la nuit, pas moins cher

La Ville de Montréal écarte toutefois l'idée d'assouplir la réglementation pour que les camions de cuisine de rue puissent opérer la nuit. Cela leur permettrait de profiter de la clientèle des bars alors que la plupart des restaurants sont fermés.

Robert Beaudry, responsable du développement économique et commercial à la Ville de Montréal, commande une salade au Schnitzel Truck.
Olivier Robichaud
Robert Beaudry, responsable du développement économique et commercial à la Ville de Montréal, commande une salade au Schnitzel Truck.

«On veut créer de l'achalandage, on veut créer de l'événement. On veut que ça se fasse en concordance avec notre écosystème de restaurateurs qui est déjà sur place aussi», affirme M. Beaudry.

Mme Cerf, qui réclame l'accès aux bars depuis plusieurs années, affirme ne pas être déçue.

«Ça va nous permettre de tester les nouveaux sites. On va créer des rassemblements à des endroits où on n'aurait jamais pu mettre des camions de manière répétée, quotidienne», se réjouit-elle.

M. Beaudry et Mme Cerf écartent également l'idée d'offrir de la nourriture moins chère, comme de simples hot-dogs. Tant la Ville que l'ARRQ tiennent à ce que les camions offrent des produits locaux de haute qualité.

«C'est la signature de Montréal», affirme M. Beaudry.

La nature exacte des événements qui seront créés sera connue au fil des prochains mois, au fur et à mesure que les arrondissements adoptent leurs règlements spécifiques.

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