Le Parti québécois (PQ) essuie un nouveau revers et perd son étoile montante la plus prometteuse. Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, quitte la formation pour siéger comme indépendante.
La jeune élue en a fait l'annonce lundi matin. Des rumeurs circulaient depuis la veille, alors qu'elle avait convoqué les médias pour une conférence de presse sur son «avenir politique».
En matinée, toutes les références au PQ étaient disparues de ses profils sur internet.
Le PQ, pas le véhicule de l'indépendance
Mme Fournier estime que le PQ a échoué dans ses dernières tentatives de se renouveler. Le parti de René Lévesque n'est plus, à ses yeux, le véhicule approprié pour réaliser l'indépendance du Québec.
«À force de perdre, le Parti québécois est devenu perdant. Du même coup, il a aussi perdu beaucoup de sa pertinence. C'est logique: après tout, pourquoi voter pour un parti incapable de réaliser le projet pour lequel il a été fondé?»Catherine Fournier
Mme Fournier affirme que le mouvement souverainiste doit «s'élever au-dessus de la mêlée des joutes partisanes». Elle écarte donc un passage chez Québec solidaire.
La députée nouvellement indépendante se distancie aussi de Jean-Martin Aussant, ex-député péquiste qui a claqué la porte du parti sous Pauline Marois en 2011 pour fonder Option Nationale. Des rumeurs veulent qu'il se prépare à fonder un nouveau parti appelé Option Québec, puisque ce nom est apparu récemment dans la liste de noms réservés du Directeur général des élections du Québec.
«Je ne pense pas que la solution soit de créer un nouveau parti indépendantiste», affirme Mme Fournier lorsque questionnée à ce sujet.
Des appuis de taille
Mme Fournier a déjà recueilli des appuis de taille pour sa démarche. Pierre Marois, premier député de Marie-Victorin et ministre dans les gouvernements de René Lévesque, était présent à la conférence de presse lundi. Il dit vouloir soutenir la démarche de Mme Fournier à titre de simple souverainiste.
Pierre Nantel, député fédéral de Longueuil-Saint-Hubert, était aussi à la Maison de la culture de Longueuil lundi. Il voit d'un bon oeil la démarche de Mme Fournier.
«Je suis très fier de ma députée provinciale. Elle représente la jeunesse, elle représente ce que je revendique depuis plusieurs années, c'est-à-dire qu'on doit écouter la voix des jeunes», dit-il.
M. Nantel a été élu sous la bannière du Nouveau Parti Démocratique, une formation fédéraliste. Sa proximité avec les nationalistes et les indépendantistes du Québec alimente toutefois des rumeurs sur son passage éventuel au Bloc québécois pour les prochaines élections fédérales.
Questionné à ce sujet par le HuffPost Québec, il reste flou sur ses intentions.
«J'ai maintenu mes priorités, toujours. Je sais que ce signe annonce aujourd'hui des choses pour le Québec, alors j'ai hâte d'entendre ça», dit-il simplement.
M. Nantel estime qu'il est «trop tôt» pour dire s'il participera aux démarches de Mme Fournier.
Du Bloc au PQ à indépendante
Mme Fournier a été remarquée pour la première fois lors de la dernière campagne électorale fédérale, lorsqu'elle se présentait pour le Bloc québécois. Des commentaires sexistes concernant un regard posé vers le chef Gilles Duceppe ont fait une courte polémique.
Elle est ensuite passée au niveau provincial pour remplacer l'ex-prétendant à la direction du PQ, Bernard Drainville, comme députée de Marie-Victorin en décembre 2016.
Catherine Fournier, économiste de formation, est une des rares députées du Parti québécois à avoir survécu à l'assaut de la Coalition avenir Québec et de Québec solidaire aux élections de 2018. Jusqu'à lundi, elle était la seule représentante de la formation de René Lévesque dans tout le Grand Montréal.
L'ancienne «vice-chef» du PQ, Véronique Hivon, conserve la circonscription de Joliette. Cette circonscription se trouve tout juste à l'extérieur des limites de la Communauté métropolitaine de Montréal.