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Injections de vitamine C: la porteuse de la pétition souhaite que la cyberintimidation cesse

Nathalie Prud'homme dit elle aussi avoir été victime de propos déplacés, à l'instar du «Pharmachien».
Olivier Bernard, alias «Le Pharmachien».
Radio-Canada/Jocelyn Michel
Olivier Bernard, alias «Le Pharmachien».

La porteuse d'une pétition réclamant une commission parlementaire sur les injections de vitamine C pour les patients atteints de cancer et suivant une chimiothérapie, Nathalie Prud'homme, se dit elle aussi victime de cyberintimidation par des gens qui suivent «Le Pharmachien» Olivier Bernard sur Facebook.

Hier, ce dernier a fait une sortie pour déplorer les attaques personnelles et les menaces à son endroit et à l'endroit de sa conjointe par des gens qui soutiennent la cause de Mme Prud'homme.

Mme Prud'homme, en entrevue avec HuffPost Québec, relate qu'elle a subi les attaques de gens qui l'accusaient de faire «de la pseudo-science», et que ses propos et ses idées sur les injections de vitamine C «allaient tuer des gens» et qu'elle était «dangereuse». Or, elle se défend d'avoir dit vouloir remplacer les traitements de chimiothérapie par des injections de vitamine C qui visent à alléger les effets secondaires des patients.

Nathalie Prud'homme indique que deux adeptes du «Pharmachien» ont porté plainte au Collège des médecins contre elle en 2018 «en disant que j'étais une "gourou de la vitamine C", que j'étais extrêmement dangereuse, que je faisais de la pseudo-science qui allait tuer des gens au Québec». «Après une heure de discussion avec l'enquêteur, il a bien compris que je n'étais pas dangereuse, et que mes commentaires étaient bien personnels», relate-t-elle.

EN VIDÉO: Nathalie Prud'homme revient sur la controverse avec «Le Pharmachien» sur sa page Facebook. L'article se poursuit sous la vidéo.

Le harcèlement n'a pas arrêté pour autant. «Ces deux femmes-là [les adeptes du "Pharmachien"] sont allées cogner chez une amie à moi peu de temps après pour lui dire "arrêtez d'encourager Nathalie car elle met la vie de gens en danger au Québec" et que je suis anti-chimio. Je ne suis pas anti-chimio, j'en fais tout le temps!», dit-elle.

«Ce sont les deux personnes les plus intenses [dans les attaques], mais il y en a d'autres qui suivent l'exemple. Je ne peux même plus aller à la radio. Stéphane Bellavance, CIME FM et Isabelle Maréchal vont pouvoir vous le dire, je ne peux plus aller nulle part sans qu'ils se fassent bombarder de plaintes et d'insultes.»

Ce n'est plus le fun sur les médias sociaux. On ne peut plus s'exprimer. Nathalie Prud'homme

Elle n'accepte pas plus les menaces envers Olivier Bernard, malgré les différences de position qui les séparent. «Je ne sais pas qui est ce groupe de personnes, mais ça ne vient pas de moi. J'ai un objectif: je fais de la chimiothérapie, je me bats pour ma vie, j'ai fait une pétition pour aider les gens atteints de cancer, et tout ça se retourne contre moi», déplore-t-elle.

Nathalie Prud'homme est victime d'attaques nombreuses depuis hier sur sa page Facebook. Elle bloque les gens qui la harcèlent, mais cela ne semble qu'attiser la haine à son endroit. «Les gens comprennent la pétition de travers, ils m'accusent de vouloir faire de l'argent avec la RAMQ, alors que ce ne serait que pour aider les gens en précarité financière.»

Youri Chassin prend ses distances

Le député caquiste de Saint-Jérôme, Youri Chassin, a tenu à prendre ses distances, mardi, par rapport à la pétition sur la vitamine C, qu'il a parrainée.

Dans une publication Facebook, M. Chassin a rappelé que cette pétition est une initiative citoyenne, et non politique, et que ce n'est pas une position défendue par le gouvernement caquiste.

M. Bernard avait interpellé M. Chassin en lui demandant en quoi une pétition, une commission parlementaire, ou encore, un registre sur l'injection de vitamine C, comme le demande la pétition, pourrait permettre d'en apprendre davantage sur le plan scientifique concernant la vitamine C injectable.

Dans sa publication de mardi, M. Chassin a tenu à dénoncer toute forme d'intimidation à l'encontre de M. Bernard.

Il a dit avoir accepté de parrainer cette pétition simplement pour aider ses concitoyens, puisqu'elle est l'initiative d'une citoyenne de Saint-Jérôme, Mme Prud'homme.

À ce jour, la pétition a récolté plus de 115 000 signatures.

La Presse canadienne a tenté de contacter M. Chassin, mais il est à l'étranger.

Avec Patrice Bergeron, La Presse canadienne

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