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SNC-Lavalin: Trudeau en «désaccord» avec Wilson-Raybould

«Mes employés et moi avons toujours agi de façon appropriée.»

Le premier ministre Justin Trudeau a martelé mercredi soir le message qu'il véhicule depuis le début de l'affaire SNC-Lavalin, malgré le témoignage explosif livré par l'ex-procureure générale Jody Wilson-Raybould plus tôt en après-midi.

«Mes employés et moi avons toujours agi de façon appropriée et professionnelle», a-t-il répété devant les caméras, peu après 20h.

«La décision revenait à Mme Wilson-Raybould» dans le dossier de SNC-Lavalin. «Je ne suis pas d'accord avec les conclusions de l'ancienne procureure générale», a-t-il ajouté.

«On a un commissaire à l'éthique [Mario Dion] qui est en train de faire son travail, et j'ai confiance qu'il fera la lumière dans ce dossier», a-t-il rappelé en esquivant les appels à une enquête publique nationale du NPD et du Bloc québécois.

M. Trudeau n'a pas voulu se mouiller sur l'avenir de la députée Jody Wilson-Raybould dans le caucus libéral. «Je n'ai pas eu la chance d'écouter son témoignage au complet et je vais faire ça avant de prendre une décision», a-t-il laissé tomber.

Scheer demande la démission du premier ministre

Quelques minutes plus tôt, le chef de l'opposition officielle, Andrew Scheer, avait demandé au premier ministre de remettre sa démission.

«Justin Trudeau ne peut pas continuer à gouverner cette grande nation maintenant que les Canadiens savent ce qu'il a fait», a-t-il argué.

Scheer appelle également la GRC à mener une enquête criminelle sur les «nombreux exemples d'entraves à la justice» dont l'ex-procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould, a mis en lumière plus tôt en journée.

Scheer croit que le témoignage de Mme Wilson-Raybould fait en sorte que Justin Trudeau a «perdu l'autorité morale de gouverner» puisqu'il a fait «passer les politiques partisanes devant son devoir de faire respecter la loi».

Maintenant, le «cabinet de M. Trudeau doit trouver une issue sans Justin Trudeau», a ajouté le chef Scheer. «Je les exhorte à le faire. Ils ont le devoir de gouverner cette nation, et non d'aider un premier ministre déshonoré à rester au pouvoir», a-t-il dit d'un ton solennel.

Et une autre tête devrait rouler, d'après lui: celle du greffier du Conseil privé, Michael Wernick. «Il devrait démissionner lui aussi», a tranché Andrew Scheer. La semaine passée, le plus haut fonctionnaire du gouvernement a nié avoir exercé des pressions inappropriées dans ce dossier.

Le premier ministre rejette du revers de la main l'invitation du chef conservateur à remettre sa démission.

M. Trudeau a simplement répliqué en disant que les Canadiens auront l'automne prochain «un choix très simple et très clair à faire, entre un Parti libéral qui va toujours se tenir debout pour défendre les emplois, et le parti qui est encore le parti de Stephen Harper, avec de vieilles façons de faire d'attaquer et de diviser et de donner des avantages aux plus riches».

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, exige pour sa part une enquête publique nationale à la suite du témoignage «crédible» de l'ancienne procureure générale du Canada.

Le député bloquiste Rhéal Fortin a abondé dans le même sens. Le Bloc québécois «n'en est pas» à réclamer que Justin Trudeau quitte ses fonctions. Mais comme le NPD, on juge qu'une enquête publique s'impose pour faire la lumière sur cette histoire.

Celui qui a été élu plus tôt cette semaine affirme que le premier ministre devrait «peut-être» démissionner, mais que le plus important est de savoir ce qui s'est véritablement passé.

Avec La Presse canadienne

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