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Les robots sexuels, une bonne ou une mauvaise chose?

Un colloque tentera d'éclaircir le rapport entre l'humain et la technologie d'un point de vue sexuel à Montréal.
L'ingénieur en nanotechnologie catalan Sergi Santos pose à côté de Samantha, une poupée sexuelle munie d'intelligence artificielle lui permettant de répondre à différents scénarios et stimuli verbaux, en 2017.
Albert Gea / Reuters
L'ingénieur en nanotechnologie catalan Sergi Santos pose à côté de Samantha, une poupée sexuelle munie d'intelligence artificielle lui permettant de répondre à différents scénarios et stimuli verbaux, en 2017.

Les poupées sexuelles munies d'intelligence artificielle, la pornographie en réalité virtuelle et les applications mobiles visant les rapprochements... La technologie au service de la sexualité est déjà bien présente, et elle risque de prendre une plus grande place encore dans les années futures.

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose, au final? Difficile à dire pour l'instant. Le sujet est trop vaste, et la recherche trop peu développée à l'heure actuelle pour répondre à cette question, indique Emmanuelle Gareau, vice-présidente et rédactrice en chef des rubriques de l'organisme à but non lucratif Les 3 Sex*.

C'est pourquoi l'organisme présente un colloque ouvert à tous intitulé «Sexualités et technologies: enjeux actuels et futurs», qui réunira le 9 mars prochain des spécialistes en sexologie et autres domaines connexes pour réfléchir à la question. «On trouve que c'est un sujet d'actualité [la techno dans la sexualité], qui va le rester dans les prochaines années, et qui n'est pas assez abordé à l'heure actuelle», avoue-t-elle.

Ce début de 21e siècle pourrait bien être le théâtre d'une révolution sexuelle. «Il y a de plus en plus de nouvelles technologies qui apparaissent et on a l'impression que ç'a un impact de plus en plus grand sur comment on vit notre sexualité. Mais malheureusement, on a très peu de littérature scientifique qui aborde ces sujets-là, peut-être par manque d'intérêt des chercheurs, mais surtout, d'après moi, par manque de fonds», suggère Mme Gareau.

La technologie qui frappe le plus l'imaginaire est certainement celle des «robots sexuels», qui sont en fait des poupées munies d'intelligence artificielle capables d'apprentissage automatique, de plus en plus nombreuses à être développées sur la planète, mais qui se détaillent toujours à un montant avoisinant les 14 000 $.

Ces nouveaux objets interactifs suscitent de nombreuses réserves, cela va sans dire. C'est pourquoi Les 3 Sex* ont demandé à Simon Dubé, étudiant au doctorat en psychologie et chercheur au Centre de recherche en neurobiologie comportementale à l'Université Concordia, d'ouvrir la discussion sur les enjeux éthiques que ces robots soulèvent.

«Le colloque est là pour mettre ce questionnement en mots et amorcer la réflexion sans chercher à répondre à la question clairement, parce qu'on ne fera pas ça en une journée seulement, mais amorcer la réflexion et dire aux gens qu'il faut commencer à ce questionner, parce que ça va prendre de plus en plus d'ampleur», explique Emmanuelle Gareau.

Pas que du bla bla...

Les 3 Sex* espèrent certainement soulever la conversation sur ces enjeux contemporains, entre autres grâce à des périodes de discussion après les présentations, mais pas que. «On va avoir des choses aussi variées comme des jouets sexuels vraiment random, très différents de ce qu'on voit habituellement, des films en réalité virtuelle, des condoms ultrarésistants, à la fine pointe de la technologie, qu'on ne connaît vraiment ici, au Québec. Ça va amener un côté interactif au colloque», confie Mme Gareau.

Sexualités et technologies: enjeux actuels et futurs

Conférences:

  • «On joue le jeu jusqu'au point où ça nous avantage»: Femmes et pouvoir de séduction au prisme des nouvelles technologies, par Chiara Piazzesi, Professeure titulaire au Département de sociologie à l'UQÀM et Catherine Lavoie Mongrain, doctorante en sociologie à l'UQÀM
  • Présence sexuelle: Technologies du virtuel et sexualité humaine, par Patrice Renaud, Professeur titulaire à l'Université du Québec en Outaouais et chercheur titulaire à l'Institut Pinel
  • Utilisation sociosexuelle de l'application Tinder: qu'en sait-on?, par Maude Lecompte, candidate au doctorat en sexologie et chargée de cours à l'UQÀM
  • L'érobotique ou le futur de la sexualité humaine: Implications éthiques et sociales, par Simon Dubé, étudiant au doctorat en psychologie et chercheur au Centre de recherche en neurobiologie comportementale à l'Université Concordia

Lieu:

  • Factry, 1111 rue Saint-Antoine Ouest, Montréal, H3C 1B3

Tous les détails ici.

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