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De plus en plus de Montréalais quittent l'île pour la banlieue

Le phénomène repart à la hausse, alors que 22 300 Montréalais ont grossi les populations de Laval, Longueuil et Joliette.
Nicolas Kipourax Paquet via Getty Images

Montréal a de plus en plus de difficulté à retenir ses habitants. La saignée vers la banlieue se poursuit et s'accentue, selon une nouvelle analyse de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

L'an dernier, 59 633 personnes ont quitté l'île de Montréal pour d'autres régions, contre 35 970 qui ont fait le chemin inverse. Le déficit de 23 663 individus est principalement attribuable aux gens qui s'installent dans les régions de Laval, des Laurentides, de Lanaudière ou de la Montérégie (pour un déficit de 22 300 personnes).

Ce déficit est en augmentation constante depuis trois ans. Entre 2013 et 2015, la métropole avait réussi à réduire l'écart à environ 15 000 habitants par année.

«Il s'agit des pertes les plus importantes pour la région depuis 2009-2010.»- Institut de la statistique du Québec

Un problème persistant

Le phénomène est connu depuis longtemps: les résidents des autres régions viennent étudier à Montréal, puis retournent dans leur région après les études, ou encore s'installent en banlieue après l'arrivée des enfants. Le déficit est comblé par l'immigration.

«Les pertes chez les 25-44 ans suggèrent que les migrations des jeunes adultes vers Montréal sont souvent de nature temporaire, qu'elles soient suivies d'un retour dans la région d'origine ou de l'installation dans une autre région, notamment dans une région de la zone adjacente. Par ailleurs, le déficit marqué chez les 0-14 ans indique que les familles avec enfants demeurent plus nombreuses à quitter l'île qu'à s'y établir», note l'ISQ.

Projet Montréal, le parti de la mairesse Valérie Plante, en a d'ailleurs fait l'un de ses chevaux de bataille lors de la campagne électorale de 2017. Depuis son élection, l'administration Plante a multiplié les mesures sur le logement et prépare un règlement qui forcera l'intégration de 20% de logements familiaux, 20% de logements sociaux et 20% de logements abordables dans les grands projets résidentiels.

«Lorsqu'on est arrivés en poste, c'était une priorité de freiner l'exode des familles. Et on le fait comment? Avec des programmes phares. On a donné trois priorités très importantes: l'habitation, la qualité des milieux de vie, et surtout, la mobilité. Lorsqu'on regarde les choix des gens, c'est en raison de ces facteurs là [qu'ils déménagent]», affirme le président du comité exécutif de Mme Plante, Benoit Dorais.

Benoit Dorais, président du comité exécutif et responsable des finances au sein de l'administration Plante, à Montréal. (Crédit: Olivier Robichaud)
Olivier Robichaud
Benoit Dorais, président du comité exécutif et responsable des finances au sein de l'administration Plante, à Montréal. (Crédit: Olivier Robichaud)

D'ailleurs, la mairesse et le responsable des grands parcs Luc Ferrandez feront une annonce sur de nouveaux parcs.

M. Dorais souhaite renverser le phénomène de «banlieusardisation».

L'opposition dénonce un «effet Projet Montréal»

Le chef du parti Ensemble Montréal, Lionel Perez, ne le voit pas ainsi. Il suggère qu'un «effet Projet Montréal» se trouve derrière ces chiffres.

«On constate que depuis l'arrivée au pouvoir de Projet Montréal, ce déficit migratoire a augmenté. Est-ce que certaines de leurs politiques a incité certaines familles à éviter Montréal, ou carrément à quitter? La question se pose. On verra l'année prochaine si la tendance se maintient.

M. Dorais ne voit pas dans ces chiffres un quelconque impact des mesures adoptées par son administration, notamment son premier budget controversé.

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