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Qui est Gerald Butts? 5 choses à savoir sur l'ex-conseiller principal de Justin Trudeau

Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Très longtemps.
Justin Trudeau discute avec son (désormais ancien) conseiller principal, Gerald Butts, après le débat pour la course au leadership du Parti libéral du Canada à Mississauga, en Ontario, en février 2013.
La Presse canadienne
Justin Trudeau discute avec son (désormais ancien) conseiller principal, Gerald Butts, après le débat pour la course au leadership du Parti libéral du Canada à Mississauga, en Ontario, en février 2013.

La controverse entourant le bureau du premier ministre et l'entreprise québécoise SNC-Lavalin a atteint de nouveaux sommets, lundi, après que le bras droit de Justin Trudeau a quitté le navire.

Gerald Butts, le conseiller principal du premier ministre, a catégoriquement nié avoir mis de la pression sur l'ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, pour qu'elle aide SNC-Lavalin à éviter une poursuite au criminel. Il a affirmé qu'il démissionnait pour que les allégations à son endroit ne nuisent pas au bureau du premier ministre, et que celui-ci puisse continuer de faire son «travail essentiel».

«Ma réputation est ma propre responsabilité, c'est à moi de la défendre. Je me retire parce que c'est dans le meilleur intérêt du bureau», a-t-il écrit dans une lettre publiée lundi.

Depuis le début de l'affaire SNC-Lavalin, rapportée en premier lieu par le Globe and Mail un peu plus tôt ce mois-ci, Jody Wilson-Raybould a démissionné de son poste de ministre des Anciens combattants. Et maintenant, c'est au tour de Gerald Butts de partir.

Gerald Butts en mai 2015
Darryl Dyck/La Presse canadienne
Gerald Butts en mai 2015

Voici cinq choses que vous devez savoir sur lui:

1) Gerald Butts et Justin Trudeau se connaissent depuis longtemps. Très longtemps.

Les deux hommes sont nés en 1971 et se sont rencontrés deux décennies plus tard à l'Université McGill, où ils ont étudié la littérature anglaise.

Butts était un orateur hors pair. Il a gagné à deux reprises le Championnat national de débat oratoire canadien. Trudeau faisait aussi partie de l'équipe.

Butts a déjà confié à Althia Raj, qui a écrit une biographie de Justin Trudeau, que les deux hommes avaient déjà parlé de la possibilité que Trudeau devienne premier ministre, mais que la discussion n'était pas sérieuse.

«Nous en avons parlé comme nous avons parlé du fait que j'aimerais être gardien de but pour les Canadiens de Montréal», avait-il dit.

Les deux hommes sont demeurés amis après l'université, et à la mort de Pierre Elliott Trudeau, Gerald Butts a aidé son ami à écrire l'éloge funèbre de son père, en 2000. Un hommage dont on avait souligné la beauté.

«Je savais que cela allait être un moment important pour moi et pour tout le pays», avait confié Justin Trudeau à sa biographe à l'époque.

Trois ans plus tard, les deux amis ont refait le parcours du fameux voyage en canot qu'avait fait Pierre Elliott Trudeau, sur la rivière Nahanni Sud, dans les Territoires du Nord-Ouest.

2) Il a dirigé la WWF (non, pas celle à laquelle vous pensez).

Avant de sauter dans le train Trudeau, Gerald Butts était le président du bureau canadien de la World Wildlife Federation. Il a quitté l'organisme qui oeuvre pour la protection de certaines espèces en 2012, pour aider Justin Trudeau à démarrer sa campagne pour le leadership, et ultimement, organiser sa campagne électorale pour l'élection de 2015.

«Quitter un emploi qu'on aime est difficile, avait écrit Butts dans un message d'adieu à la WWF. Mais certaines choses rendent ce départ un peu plus facile, comme de savoir, au fond de moi-même, que le moment est bien choisi. Une autre - et les deux sont reliées - est d'être optimiste, parce que ce qu'on a aidé à bâtir va continuer de se développer et d'être fort quand on va quitter le bateau.»

Gerald Butts et Justin Trudeau à Virginia Falls, sur la Réserve nationale du parc national Nahanni, en 2003
Courtoisie/Gerald Butts
Gerald Butts et Justin Trudeau à Virginia Falls, sur la Réserve nationale du parc national Nahanni, en 2003

3) Il a été secrétaire principal pour un autre chef libéral

Avant de travailler à la WWF, Gerald Butts a passé près d'une décennie chez les libéraux ontariens. Il a commencé comme directeur des politiques en 1999, et a monté dans la hiérarchie, pour finalement devenir le principal secrétaire de Dalton McGuinty, l'ancien premier ministre ontarien, selon le Ottawa Citizen.

«Je ne me souviens pas d'une grosse décision politique qui aurait été prise sans que Gerald ne soit impliqué», avait confié John Brodhead, un des conseillers politiques de Dalton McGuinty, au Maclean's en 2015.

«Il était l'hémisphère droit du cerveau de McGuinty. Gerald est un des cerveaux politiques les plus importants avec qui j'ai travaillé dans ma carrière politique, a-t-il ajouté. Certaines personnes sont des geeks de politique, d'autres sont des experts de la communication. Il était un vrai hybride.»

4) Il a joué un très grand rôle dans les politiques de Trudeau

Le premier ministre s'est beaucoup tourné vers Gerald Butts pour avoir son avis et ses conseils.

«Justin se fie beaucoup à Gerry pour l'informer des faits», avaient confié plusieurs libéraux au HuffPost en 2016.

L'idée de soutenir la classe moyenne, que Trudeau a beaucoup répétée pendant la campagne électorale de 2015, a été très influencée par Butts, selon le Maclean's.

Et cette fameuse promesse de légaliser la marijuana? La graine a été plantée (pardon pour ce jeu de mots facile) en 2013, quand Justin Trudeau a lancé à une foule de Kelowna, en Colombie-Britannique, qu'il était en faveur de la légalisation du cannabis. Mais selon le Ottawa Citizen, c'est Gerald Butts qui a repris la balle au bond et l'a transformée en une politique.

Il semble aussi que Butts était derrière la décision de Trudeau d'éliminer le caucus libéral au Sénat, selon The Walrus. Un sénateur a confié au magazine que Gerald était «la clé» dans ce concept.

5) Butts est férocement protecteur de Trudeau

Lors d'un entretien avec le HuffPost en 2013, Justin Trudeau (qui était alors un simple député libéral), a reconnu qu'il existait une certaine perception chez les Canadiens, selon laquelle il n'était pas particulièrement intelligent.

«Plusieurs personnes ne se doutent pas que j'ai été classé parmi les meilleurs lors de mes examens d'entrée à la faculté de droit (LSAT)», avait confié Trudeau, rieur.

Gerald Butts avait alors demandé que cette citation soit retirée. Selon lui, Justin n'aurait jamais dit cela s'il avait su qu'il allait être cité. «Nous ne sommes pas dans une position où nous devons prouver aux gens à quel point il est intelligent, avec ce genre de test standardisé», avait-il dit.

En ligne, Gerald Butts est un ardent défendeur de Justin Trudeau et de ses politiques. Il utilise régulièrement son compte Twitter pour défier les politiciens de l'opposition et les journalistes.

Et pour encourager les Canadiens.

BONUS: La biographie Twitter de Butts a déjà indiqué: «Twitter, c'est le journalisme. Facebook, c'est pour ta mère.» OK, il avait peut-être un point là-dessus.

- Avec des informations d'Althia Raj

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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