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Pas de caméras corporelles pour les policiers de Montréal

La mesure coûterait trop cher pour des résultats incertains, selon la mairesse Valérie Plante.
Photo d'une caméra corporelle sur un policier allemand.
Wolfgang Rattay / Reuters
Photo d'une caméra corporelle sur un policier allemand.

C'est décidé: Montréal n'équipera pas ses policiers de caméras corporelles malgré les demandes de groupes marginalisés. La mairesse Valérie Plante estime que les résultats ne sont pas au rendez-vous.

Plusieurs groupes de défense des personnes ravisées, des personnes itinérantes et autres demandent depuis des années que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) équipe ses patrouilleurs de caméras installées sur leurs gilets. La semaine dernière, le SPVM a dévoilé un rapport contenant les résultats d'un projet pilote, où l'on apprend que ces caméras compliquent la tâche des policiers et n'offrent qu'une version partielle des événements.

Le coût d'équiper les 3000 patrouilleurs du SPVM: 17,4 millions $, en plus des 24 M$ nécessaires pour embaucher du personnel additionnel.

Mercredi, la mairesse a fait connaître sa décision. Elle n'achètera pas de caméras corporelles, aussi appelées «caméras portatives».

«Nous n'irons pas de l'avant avec les caméras portatives. [...] Le coût pourrait en valoir la peine si on pouvait garantir l'amélioration du sentiment de sécurité et l'identification de comportements problématiques, mais ce n'est pas le cas», a-t-elle dit en marge de la réunion hebdomadaire du comité exécutif.

Mme Plante misera plutôt sur la formation des policiers pour réduire les comportements à problèmes qui pourraient survenir parmi certains agents.

La communauté noire de Montréal et la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) figurent parmi les principaux groupes réclamant le port de caméras corporelles par les policiers. Ils soulignent que certaines interventions ayant mené à la mort de jeunes Noirs ont donné lieu à des interprétations différentes de la version policière lorsque des vidéos filmées par des citoyens ont surgi.

Le parti d'opposition Ensemble Montréal réclame aussi l'achat de caméras corporelles.

«La décision de la mairesse démontre un manque de leadership grave, où elle se fait dicter par le SPVM une orientation politique importante», lance le chef d'Ensemble Montréal, Lionel Perez.

M. Perez rappelle que l'entreprise Acon, qui fournit les caméras, a sérieusement mis en doute les sommes avancées par le SPVM dans une entrevue accordée à La Presse.

Selon M. Perez, l'administration Plante devrait effectuer une analyse de marché indépendante avant de statuer sur la question.

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