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Pas de déclaration d’impôt unique: «Trudeau devra payer le prix politique», estime Legault

Le premier ministre Justin Trudeau dit qu'il n'a pas l'intention «de faire des courbettes devant les provinces».
François Legault a rencontré Justin Trudeau en marge d'un caucus libéral à Sherbrooke, le 17 janvier 2019.
La Presse canadienne
François Legault a rencontré Justin Trudeau en marge d'un caucus libéral à Sherbrooke, le 17 janvier 2019.

QUÉBEC - Le premier ministre François Legault croit que le gouvernement Trudeau fait fausse route en fermant la porte à une déclaration d'impôt unique au Québec. Il croit même que cette décision aura des répercussions lors des prochaines élections.

«[Le premier ministre du Canada Justin] Trudeau devra payer le prix politique, parce que les Québécois sont perdants deux fois», a réagi M. Legault, lors d'une conférence de presse mardi en fin d'après-midi.

«Premièrement, ils paient pour deux équipes de fonctionnaires qui font la même chose. Deuxièmement, ça demande beaucoup plus de travail [pour les particuliers et les entreprises] qui doivent faire deux rapports d'impôts.»

Selon M. Legault, le système actuellement constitue un «gaspillage de fonds publics». Le premier ministre du Québec dit avoir bien du mal à comprendre la position de M. Trudeau.

On verra l'automne prochain qui sera le nouveau gouvernement à Ottawa.François Legault, premier ministre du Québec

«Il m'a dit en privé qu'il y avait la question de la lutte contre les paradis fiscaux [qui posait problème]. Mais le fédéral peut très bien continuer à faire ça sans avoir le grand nombre d'employés qui sont actuellement à Revenu Canada.»

Le fédéral a fermé la porte à double tour sur la possibilité de négocier avec le gouvernement Legault pour une déclaration d'impôt unique gérée par le Québec.

M. Trudeau a déclaré mardi en anglais qu'il se «battra pour ce qui est bon pour le Canada, plutôt que de faire des courbettes devant les provinces».

Lundi, deux de ses ministres ont annoncé la construction d'un nouvel édifice à Shawinigan pour quelque 1600 employés du Centre national de vérification et de recouvrement de l'Agence du revenu du Canada.

Pour l'heure, les conservateurs fédéraux et les bloquistes à Ottawa sont en faveur d'une déclaration d'impôt unique au Québec. Les néodémocrates étaient favorables, mais ont reculé sur leur position il y a quelques jours.

Un amour du Canada «à sens unique»

M. Legault a dû expliquer ce refus d'Ottawa devant un consensus québécois lors de la première période de questions à Québec mardi.

«On est en année électorale à Ottawa, le gouvernement du Québec vient d'être élu. Même dans une situation idéale pour obtenir un gain pour le Québec, le gouvernement canadien a fermé la porte au premier ministre du Québec», a déploré Pascal Bérubé, chef péquiste par intérim.

«Le premier ministre a dit qu'il s'était réconcilié avec le Canada, mais cette réconciliation est à sens unique», a ironisé M. Bérubé, qui faisait référence au passé souverainiste du premier ministre et au sondage qui dit que les Québécois sont mal-aimés au sein de la fédération.

M. Legault dit qu'il compte bien réexpliquer aux différents chefs fédéraux l'importance d'avoir un rapport d'impôt unique. Mais il ne compte pas s'arrêter là: il dit vouloir aussi davantage de pouvoirs en matière d'immigration, comme le révèle le plan de réduction des seuils.

Il se dit «confiant» d'obtenir des gains de la part d'Ottawa. Puis, la réélection des libéraux de Justin Trudeau n'est pas assurée: «On verra l'automne prochain qui sera le nouveau gouvernement à Ottawa», a laissé tomber M. Legault devant les journalistes.

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