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«Tout le monde en parle»: Gregory Charles, «Je suis Québécois», «SLAV»... et José Gaudet

«J’aurais souhaité qu’on se parle plutôt que de se polariser, comme je l'ai fait avec José...»

Gregory Charles était de passage à Tout le monde en parle, ce dimanche 27 janvier, pour faire la promotion de l'initiative Je suis Québécois.

Inspiré du modèle de l'Académie Gregory, qui proposait aux internautes d'apprendre le piano par l'entremise de 230 capsules vidéo de 10 minutes diffusées quotidiennement pendant huit mois, Je suis Québécois a pour objectif d'initier les nouveaux arrivants à l'histoire et à la culture du Québec.

L'Académie Gregory avait d'ailleurs connu un franc succès alors que 2500 personnes de tous âges, soit 2450 de plus que ce qui était espéré au départ, ont pris part au programme.

«Je suis fier, parce qu'il y a deux affaires que j'aime faire dans la vie : performer et enseigner. Et je vais essentiellement avoir fait ça dans ma vie, enseigner», a expliqué le principal intéressé.

Donnons-leur les outils pour qu'ils sachent qui on est en ce moment, et aussi dans quelle direction on s'en va.Gregory Charles

Pour Je suis Québécois, Gregory Charles s'est d'abord inspiré du parcours de son père, et de la façon dont sa mère a pu l'aider à trouver ses repères et ses racines dans la Belle Province.

«La raison pour laquelle il a été francisé et qu'il a vécu une vie si riche au Canada, c'est ma mère, qui lui a servi de véhicule d'intégration, et c'a marché», a expliqué l'homme aux mille et un projets.

«Tout le monde n'a pas accès à une madame de même dans la vie. Je me suis dit : ''J'ai une formule, on devrait partir un programme et initier les gens qui arrivent à nos institutions, à notre histoire, à notre culture, et aussi à notre langue''.»

Chaque capsule de 10 minutes sera composée de trois segments linguistiques portant, notamment, sur l'usage des verbes et les expressions idiomatiques souvent très particulières au Québec. Il y aura aussi des repères devant permettre de mieux comprendre les institutions québécoises (aussi bien publiques que privées).

Les personnes intéressées par le programme ont jusqu'au 1er avril pour s'inscrire. Gregory Charles n'a toutefois pu spécifier quel serait le coût associé à cette participation, car il n'y a pas encore de modèle économique définitif pour Je suis Québécois.

Le principal intéressé insiste toutefois sur le fait que le but premier n'est pas de faire de l'argent, tout en se félicitant que le projet ait été accueilli aussi positivement de toutes parts jusqu'à présent.

Gregory Charles à «Tout le monde en parle» le 27 janvier 2019.
Karine Dufour via Radio-Canada
Gregory Charles à «Tout le monde en parle» le 27 janvier 2019.

Une simple question de sensibilité

Gregory Charles est ensuite revenu sur la mort de son père, survenu il y a pratiquement un an, jour pour jour, et la culpabilité qu'il a ressentie à la suite de cette perte évidemment immense dans sa vie.

«Je n'essaie pas de faire pitié, mais dans les seize, dix-sept dernières années, parce que j'ai eu des parents malades, parce que je suis une personnalité publique, j'ai croisé plein de gens qui sont des aidants naturels, a-t-il expliqué. On se sent responsable et on a tendance à ne pas vouloir trop partager la douleur ou le poids que ça représente. Parce qu'on pense que si on partage avec les gens la difficulté que ça représente, ça va avoir moins de valeur.»

«Nous sommes une société qui se dit civilisée et, pour moi, les deux principaux signes d'une civilisation, c'est notre capacité de nous occuper de nos enfants et de nos aînés. Si on n'est pas capable de faire ça pour l'un ou pour l'autre, on est en faillite.»

SLAV... et José Gaudet

Parlant de sensibilité, la question de SLAV et de l'appropriation culturelle a inévitablement été abordée avec celui qui a l'habitude de piger dans le registre d'artistes de toutes les origines dans ses spectacles.

Il a d'ailleurs raconté qu'il avait déjà demandé l'autorisation à son père de reprendre un chant d'esclave que chantait son grand-père paternel, car, malgré la couleur de sa peau, il n'a évidemment jamais vécu dans de telles circonstances.

«Si tu es pour créer un spectacle qui enchâsse l'ensemble de l'expérience de l'esclavage, j'ose espérer que tu vas consulter, asseoir à la table et inclure si possible des gens pour qui il y a une grande légitimité dans cette expérience-là.»

En revenant par la suite sur la fameuse mauvaise blague de José Gaudet, il a expliqué que le problème se situe essentiellement au niveau de la communication et de la sensibilité.

«J'aurais souhaité qu'on se parle plutôt que de se polariser, comme je l'ai fait avec José [...] On avance, et la vie continue.»

«Si mon père était ici aujourd'hui, il dirait que c'est essentiellement ça, le combat du XXIe siècle : la sensibilité [...] On ne se parle plus, on ne se caresse plus, on ne se prend plus dans nos bras, on ne s'écoute plus. On a absolument besoin davantage de sensibilité», a-t-il conclu.

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