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Le hockey sonore: les oreilles sur la rondelle

«Jouer au hockey, ça donne un sentiment de normalité.»

La scène n'a rien de différent de ce que l'on perçoit dans n'importe quel aréna de la province. Les voix des joueurs de hockey font écho dans les corridors sous les estrades. Dans la chambre, on entend les histoires de pêche et de coeur. Les gars lacent leurs patins, ajustent leurs protège-coudes et nettoient leur visière. Comme des gladiateurs modernes, ils franchissent le chemin entre le vestiaire et l'arène gonflés à bloc, prêts à remplir leur mission: disputer une game de hockey sonore.

C'est Gilles Ouellet, membre des Hiboux de Montréal, qui nous a guidés au cours de cette soirée particulière.

C'est une fois sur la glace que l'on voit, plutôt entend, la différence.

Le son rappelle celui d'un carnaval; une cloche s'active chaque fois que la rondelle bouge sur la surface glacée. D'ailleurs, le disque ressemble à une version surdimensionnée de son homologue «régulier». Les joueurs patinent rapidement, ils sont agiles et on observe même plusieurs belles pièces de jeu. Ma parole!

La principale différence avec votre ligue participative régulière: les joueurs ont tous un handicap visuel.

Les règles sont pratiquement les mêmes, à quelques exceptions. Les filets sont plus petits et sont protégés par des gardiens entièrement aveugles. Les autres joueurs ont un maximum de 10% de leur vision.

Le hockey sonore, comme son nom l'indique, est un sport qui se joue beaucoup avec les oreilles. On écoute la rondelle qui cloche et on écoute ses coéquipiers.

À priori, le hockey ne semble pas être un sport adapté à y jouer avec un handicap visuel. Pourtant, pour Gilles Ouellet, membre des Hiboux de Montréal, le hockey sonore permet d'être libre. Pas besoin d'accompagnateur comme en ski on en vélo. Il s'agit d'un groupe d'handicapés visuels qui peuvent se retrouver et faire un sport comme tout le monde.

«Jouer au hockey ça donne un sentiment de normalité.»

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